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Open d'Australie 2023 - Il était une foi Stefanos Tsitsipas

Laurent Vergne

Mis à jour 28/01/2023 à 18:29 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Stefanos Tsitsipas était resté un peu en retrait mais il a attaqué 2023 en trombe, jusqu'à atteindre la finale à Melbourne, où il affrontera Novak Djokovic dimanche. Le plus grand changement chez lui ? L'attitude. Plus serein, en paix avec lui-même, il semble avoir expurgé les frustrations qui polluaient parfois son expression tennistique. Plus que jamais, il croit en lui.

Ils y sont, nous y sommes : Tsitsipas ⚔ Djokovic à suivre ce dimanche sur Eurosport

Vendredi, demi-finale face à Karen Khachanov. Stefanos Tsitsipas mène deux sets zéro et sert pour le match. Le Grec, dominateur, n'est plus qu'à un jeu de la finale. Ce sera son plus mauvais de la finale. Quelques instants plus tard, dans le tie-break, il dispose de deux balles de match. Le Russe les sauve magnifiquement avant d'arracher cette troisième manche, mais Tsitsipas sait qu'il a coincé : "C'était du tennis un peu trop défensif, un peu trop timide de ma part." Finalement, il n'y aura pas de catastrophe. Un break d'entrée dans le 4e set et le numéro 4 mondial ne se retournera plus, compostant son ticket pour sa deuxième finale de Grand Chelem.
On peut déceler dans cette séquence un motif d'inquiétude, notamment dans l'optique de la finale contre Novak Djokovic. Quand il aura des opportunités (s'il en a), Tsitsipas ne pourra pas se permettre de passer au travers. Mais la manière dont il a effacé cette fin de set, réduisant un possible traumatisme au rang d'épiphénomène, en dit peut-être encore plus long sur ce qu'on appellera "le nouveau Tsitsipas".
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Tsitsipas a tremblé une fois mais pas deux : Les temps forts de sa victoire contre Khachanov

Là, il a montré du sang-froid et de la maturité
"Les années précédentes, relève Boris Becker, après avoir perdu le 3e set, vous l'auriez vu casser sa raquette, ou prendre une pause toilette ou même devenir complètement dingue. Il est beaucoup plus calme aujourd'hui. C'est aussi quelque chose qui vient avec le vécu. Il a appris à accepter certaines choses, des défaites douloureuses, des moments difficiles." "Il s'est crispé quand il aurait dû gagner en trois sets mais je lui donne beaucoup de crédit pour s'être tout de suite remobilisé. Là, il a montré du sang-froid et de la maturité pour finir le travail", salue de son côté John McEnroe.
Pour Tim Henman, tout ceci est effectivement révélateur à la fois d'une maturité nouvelle, mais aussi de la confiance qui habite Stefanos Tsitsipas. Ses certitudes, presque. "Il savait qu'il avait encore le contrôle de la situation et que lui seul pouvait perdre ce match, estime l'Anglais. Il 'suffisait' de ne pas se frustrer. Bien sûr, c'était le moment où, en théorie, il aurait pu se frustrer. Mais il a très vite réaffirmé son autorité. Il savait, au fond de lui, qu'il ne pouvait y avoir qu'un seul vainqueur dans ce match."
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Di Pasquale : "On sent que Tsitsipas est là pour être numéro un mondial"

L'intéressé l'a encore dit vendredi, dès l'enfance, il était porté par "une grande confiance" en lui. Ancré en lui, la conviction de pouvoir devenir le meilleur. "Tout part de là, de la confiance en tes capacités, en ce que tu es capable d'accomplir et je suis sincèrement convaincu de pouvoir faire de grandes choses", ajoute le Grec. Puis, chez les pros, le temps des contrariétés est venu. Stefanos Tsitsipas, qui avait tout ravagé dans les catégories de jeunes, jusqu'aux juniors, a découvert qu'il y avait plus grand et plus fort que lui. Ce fut un apprentissage pour lui mais, à 24 ans, il semble enfin s'être affranchi de ses frustrations qui pouvaient le faire dérailler de temps à autre et rarement au meilleur moment.
J'ai plutôt une bonne relation avec moi-même sur le court aujourd'hui
"Oui, il y a chez moi moins de frustration que par le passé, j'avais remarqué que ça ne produisait rien de bon, sourit l'Athénien. C'est l'expérience, sans doute. Mais la frustration vient aussi quand la panique arrive parce qu'on n'a pas confiance en son jeu certains jours et qu'il y a une absence de solutions. Je crois définitivement que c'est quelque chose qui est derrière moi. J'ai plutôt une bonne relation avec moi-même sur le court aujourd'hui. Même si ça ne marche pas, je suis très optimiste et positif quant aux résultats, aux adversaires que je dois affronter. C'est quelque chose qui avait manqué dans mon jeu jusqu'ici."
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Stefanos Tsitsipas tout près d'un premier grand sacre.

Crédit: Getty Images

"Je trouve son état d'esprit extrêmement positif, souligne Mats Wilander. Peut-être aussi que le nouveau système de coaching l'a apaisé. Il paraît plus relax, peut échanger avec son clan quand il en éprouve le besoin. Je le trouve dans d'autres dispositions après une saison difficile." C'est le paradoxe. Stefanos Tsitsipas s'est beaucoup cherché l'an dernier, et si en bon stakhanoviste des courts il est celui qui a remporté le plus de matches en 2022, il a globalement donné le sentiment de stagner, même à un haut niveau.
"Il reste un joueur très régulier, tempère Mats Wilander. Son seul problème, c'était son absence de bons résultats dans les tournois du Grand Chelem la saison passée. Mais il s'est pleinement retrouvé, il joue mieux, il sert mieux aussi je trouve et la présence de Mark Philippoussis à ses côtés n'y est sans doute pas pour rien et, surtout, il est plus relax."
Tout ceci réclame évidemment confirmation, et difficile d'imaginer test plus probant et exigeant qu'une finale de Grand Chelem contre Novak Djokovic, plus encore ici, à Melbourne. Cela pourrait ne pas suffire pour triompher, mais si Stefanos Tsitsipas pouvait la traverser avec une attitude similaire à celle affichée depuis le début de l'année, ce serait déjà une forme de victoire. Sur lui-même.
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Stefanos Tistsipas.

Crédit: Imago

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