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OPEN D'AUSTRALIE 2023 - Le clan Holger Rune : le feu, la glace et Mouratoglou

Laurent Vergne

Mis à jour 13/01/2023 à 09:00 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Révélation de la saison 2022 et phénomène du dernier automne, Holger Rune nourrit de grandes ambitions à l'aube de cette nouvelle campagne. Autour du jeune Danois, un trio complémentaire composé de sa mère, Aneke, de Lars Christensen, son coach depuis l'enfance, et désormais de Patrick Mouratoglou. L'ancien entraîneur de Serena Williams a vite trouvé sa place.

Un passing dans les pieds avant la délivrance : la balle de match qui a sacré Rune

Au plus haut niveau, l'entourage d'un joueur est presque aussi important que le joueur lui-même. Presque seulement, car le tennis est un sport individuel et, in fine, le champion est seul sur le terrain. Mais tout ce qui gravite autour de lui n'est pas neutre, contribuant à son épanouissement ou freinant celui-ci, au plan sportif et humain. C'est sans doute encore plus vrai et prégnant dans les premières années d'une carrière. Savoir s'entourer, voilà une des clés de la réussite.
A 19 ans, Holger Rune en est un bon exemple. Le Danois, qui s'est imposé la saison dernière à 19 ans comme une nouvelle figure centrale du circuit, a composé autour de lui une mosaïque de personnalités dont la complémentarité est déterminante. Elle a reposé sur un duo devenu trio l'an passé, lorsque Patrick Mouratoglou a rejoint son clan. Pour le coach français, il a fallu trouver une place aux côtés de Lars Christensen, l'entraîneur de toujours, et Aneke, l'omniprésente maman.
Sa maman est aussi motivée que lui
"Franchement, ça marche très bien, nous assure le technicien français. Il y a beaucoup de respect mutuel entre tout le monde. Et on apporte chacun quelque chose de très différent et d'essentiel. Et c'est pour ça que ça marche bien." Sa position n'était pourtant pas simple sur le papier, que ce soit vis-à-vis de la mère du jeune champion ou de celui qui l'entraîne depuis de nombreuses années déjà. Deux problématiques très différentes.
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Qu'ont Alcaraz et Rune en plus des autres ? "Eux sont habités"

La maman, d'abord. Aneke Rune est constamment auprès de son fils. Lorsque celui-ci a affiché d'évidentes qualités tennistiques, elle n'a pas voulu le lâcher dans la jungle. "C'était un petit garçon, il devait avoir 10 ou 11 ans, cela n'aurait pas été une bonne chose de le laisser tout seul avec un entraîneur", expliquait-elle en 2020 chez nos confrères de Tennis Majors. Près d'une décennie plus tard, le petit Holger a bien grandi, il pourrait voler de ses propres ailes, mais sa mère continue de l'accompagner en permanence.
"Sa maman est évidemment une source de motivation, elle est aussi motivée que lui, sourit Patrick Mouratoglou. Elle est à fond avec lui, ne vit que pour ça. Et je pense que sa croyance dans le potentiel de son fils est telle que ça le porte aussi. Donc elle a un rôle vraiment très important, très, très important, et un enthousiasme assez incroyable." "Je pense qu'elle continuera de venir avec moi, dit le fiston. Elle m'aide à me relaxer après les matches ou quand je suis fatigué après de gros entraînements. Elle est un peu comme une coach mentale pour moi."
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Holger Rune dans les bras de sa maman, Aneke, le jour de son titre à l'Accor Arena.

Crédit: Getty Images

Aneke Rune sait aussi monter au créneau pour défendre son fils, comme à Bercy en novembre dernier. Chahuté par Stan Wawrinka qui avait reproché après leur duel du premier tour au Danois de se comporter "comme un bébé", c'est elle qui avait répliqué : "C'était difficile d'imaginer qu'un champion comme Stan puisse dire ça. C'est un mauvais perdant hors du commun."

Relation fusionnelle

La cohabitation entre elle et Lars Christensen s'est toujours bien passée. "C'est le feu et la glace, juge Patrick Mouratoglou. La maman c'est le feu, une personnalité beaucoup plus extravertie. Lars, c'est le travailleur de l'ombre, l'introverti, mais c'est un gars qui est vraiment exceptionnel en termes de professionnalisme, de perfectionnisme. Il est incroyable. Il fait le travail de l'ombre tous les jours. Je trouve que la combinaison des deux est fantastique."
Mouratoglou, lui, s'est greffé à ce triumvirat "Joueur - Coach – Mère" en trouvant la bonne distance vis-à-vis de chacun, ce qui n'était pas forcément une évidence, notamment par rapport à Aneke. La gestion des parents, quand ils sont aussi présents, n'est pas toujours simple. Mais l'ancien coach de Serena Williams a tenu à débarquer sans a priori : "Je ne suis pas du tout dans le jugement hâtif et classique qui consiste à dire 'Les parents, dans le tennis, ce n'est jamais bien. Ce sont des jugements a priori, sans connaître. J'essaie d'éviter de faire ces choses-là."
Sur ce plan, il se veut d'abord pragmatique. "Je suis observateur des situations, dit-il. Je regarde quel rôle elle joue, à quel moment elle intervient, comment elle intervient, Est-ce que c'est efficace, pas efficace ? Moi, je suis juste là pour faire des résultats. C'est ça mon objectif : faire progresser Holger, qu'il arrive à exploiter au maximum ses qualités." Mais il n'y a pas, selon lui, de cohabitation forcée. Et après quelques mois de collaboration, le coach est convaincu de l'importance du rôle d'Aneke Rune auprès de son fils.
"Elle a un rôle capital, estime même Patrick Mouratoglou. Aujourd'hui, je le comprends beaucoup mieux. Elle est absolument essentielle. Je pense qu'elle fait beaucoup de bonnes choses. Elle est capable de ça parce qu'elle a une relation très fusionnelle avec lui. Elle sait aussi le canaliser quand il faut." Jusqu'ici, le "ménage à trois" a valeur d'entente cordiale. Et pour l'heure, les résultats tonitruants du jeune Rune en fin de saison dernière donnent raison à l'ensemble de ce clan élargi.
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Holger Rune et son entourage après sa victoire à Bercy.

Crédit: Getty Images

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