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Open d'Australie - Quatre ans après ses faux adieux, Andy Murray croit toujours en son étoile

Maxime Battistella

Mis à jour 16/01/2023 à 18:32 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Andy Murray fera face mardi à Matteo Berrettini pour ce qui constitue l'une des affiches les plus attendues du 1er tour de l'Open d'Australie 2023. A 35 ans, l'Ecossais et sa hanche en métal résistent toujours alors qu'il pensait avoir dit adieu au tennis à Melbourne déjà en 2019. Mieux : l'Ecossais s'estime en progrès, même si son classement tempère encore ses ambitions.

Andy Murray à Kooyong en 2023

Crédit: Getty Images

Un champion ne meurt jamais. L'adage peut agacer à force d'être répété, d'autant que tous les joueurs, aussi brillants soient-ils, finissent évidemment par prendre leur retraite sportive. Mais il reste intéressant dans son sens implicite : certains sont davantage capables de surmonter les épreuves que d'autres. C'est indéniablement le cas d'Andy Murray qui aurait pu jeter l'éponge à de nombreuses reprises depuis presque six ans (il s'était longuement arrêté après Wimbledon 2017, NDLR) qu'il souffre de sa hanche droite. Mais passionné, l'Ecossais continue et espère toujours étonner.
Souvenez-vous, c'était le 11 janvier 2019, lors de sa conférence de presse d'avant-tournoi. "J'aimerais finir à Wimbledon, mais je ne sais même pas si j'en serai capable. Je ne suis pas sûr de pouvoir jouer avec la douleur quatre ou cinq mois de plus. L'Open d'Australie est peut-être mon dernier...", avait-il lâché sans pouvoir terminer sa phrase, la voix étranglée par les sanglots. Mais après une lourde opération, "Sir Andy" avait retrouvé bon an, mal an les courts quelques mois plus tard. Un premier miracle.
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Il a remonté la pente, mais pas assez pour être protégé en Grand Chelem

Le second a été de voir l'Ecossais faire son retour dans le Top 100. Et même le Top 50 (il est 66e cette semaine après la perte des points de sa finale à Adélaïde en 2022) avec une hanche en métal, et malgré des pépins physiques à répétition plus ou moins liés à cette grave blessure. Oui mais voilà, il n'a pas encore réussi à progresser au point de redevenir tête de série dans les Grands Chelems. Alors forcément, Murray est exposé et le sort ne l'a pas épargné à Melbourne puisqu'il défiera d'entrée Matteo Berrettini, 14e mondial.
"C'est évidemment un tirage dur, a-t-il réagi devant les journalistes. Mais je me sens aussi bien mieux avant cet Open d'Australie que l'an dernier avant chacun des quatre tournois du Grand Chelem. Je me sens bien préparé et prêt à jouer l'un des meilleurs joueurs du monde, même si c'est très tôt dans le tournoi. La saison dernière parfois, je ne sentais pas très bien mon tennis. Je l'ai joué trois fois depuis mon retour de blessure, ou peut-être quatre. A l'US Open, c'était serré (défaite en quatre sets et 3h47 au 3e tour, NDLR), en finale de Stuttgart aussi. Et physiquement, je vais mieux qu'il y a quelques mois à New York, je joue mieux à l'entraînement."
Ce n'est pas la première fois que Murray se retrouve face à un tel défi d'entrée en Grand Chelem depuis son come-back. En 2021 à Flushing Meadows, il avait été héroïque avant de céder au bout des cinq sets face à Stefanos Tsitsipas, alors numéro 3 mondial. Et c'est bien le problème. Accrocheur, il peut hisser son niveau et faire des coups au meilleur des trois sets. Il a même battu à nouveau des membres du Top 10 dans ce format. Mais dans les Majeurs, c'est une autre histoire : il n'a plus atteint la seconde semaine depuis 2017. Alors pourquoi serait-ce différent en 2023 alors même que le poids des ans se fait davantage ressentir ?
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J'ai progressé dans mes déplacements et quand je bouge bien, le reste suit
"J'ai eu du temps pour bien m'entraîner, pour améliorer certaines choses. J'ai aussi beaucoup travaillé en salle de gym. Et dans les matches que j'ai joués en ce début d'année, que ce soit à Adélaïde (battu 7-6, 6-3 par le futur finaliste Sebastian Korda, NDLR) ou à Kooyong (vainqueur 6-3, 6-3 d'Alex de Minaur en exhibition), j'ai constaté des progrès significatifs dans mes déplacements par rapport à l'an dernier à cette période de l'année. Et quand je bouge bien, le reste suit généralement. C'est vraiment important pour moi. Et comme les conditions sont assez rapides ici, c'est mieux de se sentir léger sur ses appuis", a-t-il constaté.
Une éventuelle grosse performance contre Berrettini pourrait enclencher une dynamique de nature à lui faire franchir encore un cap, l'intéressé en est persuadé. Et "Sir Andy" a un autre moteur : il n'aime rien tant que surprendre son monde et faire taire les oiseaux de mauvais augure. N'était-il pas nombreux à s'émouvoir que l'Ecossais utilise tant de wild-cards pour intégrer les tableaux de Majeurs et Masters 1000 ? Doucement mais sûrement, il a réussi à retrouver un classement qui lui a permis de s'en passer, porté par son travail et sa persévérance.
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Ivan Lendl et Andy Murray à l'entraînement avant l'Open d'Australie 2023

Crédit: Getty Images

Je regarde vers le futur, peu importe le temps qu'il me reste à jouer
Et alors que la question de la retraite était récurrente en conférence de presse en 2019 et 2020, elle ne l'est plus tellement. D'ailleurs, Murray ne s'émeut pas du chemin parcouru, ce qui en dit long sur son état d'esprit. "Récemment, je n'y ai pas beaucoup pensé. Je ne suis plus trop dans cette optique de réflexion par rapport au chemin parcouru. Je regarde plutôt vers le futur, peu importe le nombre d'années qu'il me reste à jouer. Je me concentre sur ce que je peux faire pour tirer le meilleur de mon jeu, de mon corps et obtenir les meilleurs résultats possibles. Il y a quatre ou cinq ans, c'est clair que je ne pensais pas que je jouerais encore, et en plus avec l'espoir de m'améliorer", a-t-il encore observé.
A l'image d'un Magnus Norman avec Stan Wawrinka, Ivan Lendl croit d'ailleurs toujours en son poulain avec lequel il retravaille depuis quelques mois. Preuve en est : il a fait le déplacement en Australie, ce qui dénote toujours un certain degré d'implication. Prendre Berrettini au 1er tour, c'est indéniablement le risque de refaire très vite ses valises pour les deux compères. Mais l'Italien ne doit pas non plus se réjouir d'ouvrir son tournoi face au vieux lion britannique. Car ce dernier reste un sacré prédateur.
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