Open d'Australie – Ugo Humbert et Benjamin Bonzi sèchement battus au 3e tour par Holger Rune et Alex de Minaur

Depuis sa stratosphérique (fin de) saison 2022, ponctuée par son sacre au Rolex Paris Masters, plus grand-chose ne semble pouvoir entraver la marche en avant de Holger Rune. Ni l'ivresse des sommets conquis très vite. Ni la pression de devoir jouer pour la première fois en Grand Chelem avec le statut d'un favori, ou pas loin. Ni une lourde chute en plein match qui a un temps fait craindre le pire. Pas même Ugo Humbert et sa réputation de coupeur de têtes, finalement balayé comme les autres en trois sets 6-4, 6-2, 7-6(5) et 2h09 de jeu, cette nuit à Melbourne.

Malgré une balle de 2-0 d'entrée aux allures de trompe-l'œil, le Français, vainqueur de 7 des 12 joueurs du top 10 qu'il avait affrontés jusque-là, a mis trop de temps à entrer dans son match, face à un Rune il est vrai déchaîné. Ensuite, comment faire pour arrêter un TGV à vitesse de croisière ?

Humbert a bien failli trouver la solution lorsque, sur le deuxième point du 2e set, il a vu son adversaire s'écrouler subitement sur un appui mal assuré. Les premières secondes ont laissé place à une vive inquiétude quant à l'état de santé du jeune Danois, manifestement touché à la cheville et au poignet (davantage au poignet, dira-t-il ensuite). Mais plus de peur que de mal finalement pour le N.9 mondial qui, après un temps mort médical, a repris le jeu sur le même rythme, avec un retour gagnant réussi dès le premier point à la reprise, et le break conquis dans la foulée.

Cet incident, tout compte fait, a semblé perturber davantage Humbert, assez inexistant au 2e set. Mais le Lorrain s'est bien repris au 3e set lors duquel il a enfin fait jeu égal avec son adversaire, tenu facilement son engagement tout au long du set et même mené 4 points à 2 dans le tie break grâce à une jolie volée acrobatique au filet.

Mais un smash "facile" manqué à 4-3 a réduit son bel effort à néant, ou presque. Derrière, Holger Rune a enfoncé le clou et aligné les trois derniers points pour conclure en trois sets et s'éviter un peu de rab' qui aurait peut-être été préjudiciable si son poignet s'avère vraiment touché.

En attendant de le savoir, le voilà pour la première fois de sa carrière en huitièmes de finale de l'Open d'Australie, ce qui à 19 ans et 275 jours fait de lui le plus jeune joueur à atteindre ce stade depuis Bernard Tomic en 2012. Il est par ailleurs le premier Danois à atteindre la deuxième semaine à Melbourne depuis Kenneth Carslen en 1993. Andrey Rublev l'attend à ce stade et vu la forme que tient le Russe, voilà un duel qui ne devrait pas faire dans la dentelle.

Benjamin Bonzi, lui, avait les honneurs de la Rod Laver Arena parce qu'il affrontait le meilleur Australien encore en lice, Alex De Minaur. Mais le Français a subi le même sort que Humbert en étant éliminé en trois sets 7-6, 6-2, 6-1 en 2h08.

En termes de durée et de nombre de jeux marqués, le Nîmois a connu un sort très similaire à celui de Humbert. Mais en sens inverse, en quelque sort. A savoir qu'il a produit le meilleur de sa résistance dans le 1er set, où il a surmonté à deux reprises un break de retard en sauvant notamment deux balles de set à 5-4 avant de pousser son adversaire au jeu décisif. Mais De Minaur, extrêmement solide, l'a joué à la perfection, sans perdre le moindre point.

Par la suite, "la Bonz", sans doute émoussé par son marathon remporté victorieusement au tour précédent contre Pablo Carreno Busta, s'est progressivement étiolé, à l'inverse du "Démon", de plus en plus déchaîné et absolument indébordable.

Consolation pour Bonzi : il sera le nouveau numéro 1 français à, l'issue de cet Open d'Australie qui n'aura donc pas vu le moindre de ses représentants masculins atteindre la deuxième semaine.