Finale de l'Open d'Australie | "Je crois au destin" : Qinwen Zheng, héritière de Li Na et de la Chine

Elle est le dernier obstacle au doublé australien d'Aryna Sabalenka. Tête de série numéro 12 du tournoi, Qinwen Zheng a profité à plein d'un tableau qui s'est ouvert devant elle pour se qualifier, à l'Open d'Australie, pour la première finale de Grand Chelem de sa carrière. Dix ans après le sacre de sa compatriote, Li Na, à Melbourne pour un sacré clin d'œil de l'histoire.

Zheng, de quasi inconnue à successeur de Li Na ?

Video credit: Eurosport

L'histoire bégaye aux antipodes. Il y a dix ans, Li Na, comète chinoise du tennis mondial aux deux titres du Grand Chelem (Roland-Garros 2011 et Open d'Australie 2014) jouait et remportait sa dernière finale de Majeur. Huit mois plus tard, elle annonçait sa retraite sportive, laissant la Chine orpheline de celle qui devait la mettre au sommet du tennis mondial. En 2024, c'est une héritière de sa courte épopée qui va disputer la finale : Qinwen Zheng (21 ans) n'en serait sans doute pas là sans son illustre devancière.
Quand Zheng a battu sa compatriote Wang Yafan au 3e tour à Melbourne, Andrea Petkovic, l'ancienne joueuse qui l'a interrogée sur le court, en a profité pour tirer la filiation avec Li Na. L'occasion pour la Chinoise de 21 ans de dire à quel point la double vainqueure de Grand Chelem fut une inspiration pour la gamine d'une dizaine d'années qu'elle était et qui suivait ses matches du premier au dernier point. Et puis l'organisation a eu la bonne idée de surprendre Zheng avec l'apparition de son idole, quelques dizaines de minutes plus tard.

Zheng perpétue la tradition de Li Na

On pourrait penser que Li Na est intervenue dans la carrière de la 15e joueuse mondiale, qu'elle a déjà pu lui distiller des conseils. On ne saurait plus se tromper. Car cette surprise fut leur première rencontre. Une semaine plus tard, Qinwen Zheng dispute ce samedi la finale de l'Open d'Australie face à Aryna Sabalenka. "Je crois au destin. Oui, j'y crois, a-t-elle justement avoué ce jeudi après son succès sur Dayana Yastremska. Oui, comme vous dites, mais, vous savez, j'essaie de ne pas laisser les autres choses m'affecter, même si c'est le destin."
Est-ce lui qui a ouvert le tableau devant elle, ne plaçant sur sa route aucune joueuse du Top 50 mondial avant la finale de samedi ? "Vous savez, quand tout va bien, je crois au destin. Mais si le destin n'est pas de mon côté, je n'y crois pas du tout", a-t-elle encore rigolé. Elle rêvait d'un tel parcours mais personne ne l'imaginait si loin dans le tournoi même si son CV affichait un quart de finale à l'US Open 2023 face à… Sabalenka. Ah, le destin…
Qinwen Zheng perpétue donc la tradition tennistique chinoise lancée par Li Na et poursuivie par Wang Qiang, Wang Yafan, Zhang Shuai ou Peng Shuai, que l'on n'a plus revue sur un court depuis ses accusations de viol à l'encontre d'un haut dirigeant du Parti communiste chinois. Rien de surprenant donc à voir la presse du monde entier saoulée Zheng de question à propos de la victorieuse de l'Open d'Australie 2014. "Je sais que nous sommes un peu obsédés par elle. Je suis désolée", lui a glissé une journaliste ce jeudi. "Ne vous inquiétez pas. Je l'adore", s'est-elle vu répondre.
"Elle représente beaucoup pour tous les jeunes Chinois du même âge que moi, poursuivait la finaliste. Parce que je pense qu'elle est la première à avoir gagné un tournoi du Grand Chelem. C'était incroyable pour une femme asiatique à ce moment-là. Elle donne beaucoup d'espoir aux jeunes de mon âge. Oui, je pense qu'elle représente beaucoup pour tout le monde." C'est pourquoi à ses yeux les conseils de son aînée valent plus que beaucoup de mots.
Samedi, à l'heure d'entrer sur le court où Li Na a levé son deuxième et dernier trophée du Grand Chelem, l'histoire et son lourd fardeau rattraperont peut-être une Zheng qui n'a pas semblé réfléchir outre-mesure aux conséquences de ses victoires. En son temps, Li Na était devenue une idole en Chine. "Elle a également gagné ici. Cela ne peut donc pas être plus spécial qu'ici à l'Open d'Australie", note Zheng. Gare à la pression donc mais le conseil de son idole devrait résonner dans sa tête au cœur de la Rod Laver Arena : "ne réfléchis pas trop. Vas-y, c'est tout".
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