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Open d'Australie 2024 | 9/9 : Andrey Rublev et le record dont personne ne voulait

Christophe Gaudot

Publié 22/01/2024 à 15:47 GMT+1

Et de dix ! En climatisant Melbourne et en remettant à l'année prochaine le maigre espoir australien de voir un successeur à Mark Edmondson, dernier "Aussie vainqueur à domicile (en 1975), Andrey Rublev s'est encore hissé au stade des quarts de finale en Grand Chelem. Sa régularité à ce niveau prouve qu'il a trouvé son plancher en Majeur. Problème, c'est aussi son plafond.

Rublev est encore passé par tous les états : les temps forts de sa victoire sur de Minaur

Andrey Rublev a-t-il changé ? Plus discret que son compatriote Daniil Medvedev, rarement mis en avant pour autre chose que son jeu efficace, le cinquième joueur mondial a fait le bonheur de Nick Kyrgios avec sa célébration toute langue dehors après son succès en cinq manches sur Alex de Minaur en 8es de finale de l'Open d'Australie. Rublev va-t-il exploser sa coquille en même temps que son plafond de verre ? Il détient à ce jour le record, toutes époques confondues, du plus grand nombre de quarts sans demi-finale en Grand Chelem.
La passe de trois, le quatre à la suite, le grand huit, tout ceci, Rublev l'a mis dans le rétroviseur. Lors du dernier US Open, son revers sec face à Medvedev faisait passer son "record" à neuf qualifications pour les quarts pour aucune victoire. Si Novak Djokovic accumule les marques historiques en tout genre, en voilà une qu'il ne voulait pas et que personne ne veut d'ailleurs contester à Rublev. Tommy Robredo, Gregory Mangin, Bobby Wilson et John Van Ryn s'étaient arrêtés à 7 tandis que Holger Rune ou Taylor Fritz (3) en sont encore loin.

Trois sets gagnés… en neuf quarts de finale

Pour n'importe quel bizuth, un quart en Majeur est une performance exceptionnelle, demandez à Arthur Cazaux s'il n'aurait pas voulu franchir un cap de plus. Mais c'est là le drame de Rublev. Ce stade de la compétition est devenu banal pour lui. Banal mais terrible aussi puisque non content de n'y avoir jamais gagné, il n'a jamais, à l'exception de son quart de finale de Roland-Garros 2022 face à Marin Cilic, entrevu la victoire.
Face au Croate revenu d'entre les morts pour jouer à un excellent niveau sur la terre parisienne, le Russe a sans doute laissé passer sa plus belle chance. Il n'a, qu'à une seule autre reprise, affronté un joueur moins bien classé que lui pour accéder aux demies (Frances Tiafoe à l'US Open 2023). Pour le reste, ses défaites furent logiques au regard du classement ATP. Pas de vague, jamais. A l'exception notable de cette manche pris à Novak Djokovic à Wimbledon l'an dernier, Rublev est le plus souvent balayé. Trois sets gagnés (2 contre Cilic, 1 contre Djokovic) en neuf quarts de finale de Grand Chelem, c'est peu, pour ne pas dire ridicule.
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Nouveau bras de fer et cette fois-ci, Rublev fait plier De Minaur

L'exploit, Andrey Rublev va devoir le faire s'il ne veut pas porter son total à dix défaites. En tant que cinquième mondial, le Russe savait avant le tirage qu'il pourrait retrouver l'un des quatre premiers mondiaux en quart. Il aurait pu tomber sur son compatriote Daniil Medvedev, moins impressionnant que le trio de favoris : Novak Djokovic, Carlos Alcaraz et Jannik Sinner. Ce sera l'impressionnant Italien qui n'a toujours pas lâché le moindre set pour lui.

Scary movie

Gagner là où on ne l'attend pas, Rublev ne l'a plus fait en Grand Chelem depuis six ans quand, depuis la 53e place mondiale, il s'était révélé en écartant Grigor Dimitrov (N.9) et David Goffin (N.14). Depuis, rien que de l'attendu. Sa célébration spectaculaire face à De Minaur est-elle le signe extérieur d'un changement d'état d'esprit intérieur ? "Mieux vaut ne pas être dans ma tête en ce moment !, avait-il rigolé. Je ne sais pas, c’est comme un film d’horreur. Vous savez, il y a eu beaucoup d’émotions avec des hauts et des bas. Mieux vaut ne pas être à l’intérieur de moi‐même !"
Auprès de Nick Kyrgios, qui avait reconnu sa célébration lors d'un revers épique contre Medvedev sur la même Rod Laver Arena l'an dernier, Rublev a même donné sa source : "Tu te rappelles de ce film stupide ? Scary movie ? Quand ils faisaient "what's up" ? J'ai repensé à ça". Faire des choses "stupides" n'est-il pas, parfois, le meilleur moyen de se libérer ? S'il fait un match "normal" face à Sinner, le Russe n'a aucune chance, ou presque. S'il devient autre chose en revanche, peut-être peut-il mettre fin à sa malédiction.
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