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Open d'Australie 2024 : Naomi Osaka métamorphosée et dangereuse ? "Elle peut faire des dégâts à Melbourne"

Maxime Battistella

Publié 09/01/2024 à 23:30 GMT+1

A Melbourne, Naomi Osaka va effectuer grâce à son classement protégé son grand retour en Grand Chelem plus d'un an après sa participation à son dernier Majeur à l'US Open en 2022. La qualité de son tennis à Brisbane pour son tournoi de reprise a été assez prometteuse. Mais c'est surtout un changement d'approche de son sport avec la maternité qui laisse espérer un "come-back" réussi et durable.

Naomi Osaka à Brisbane en 2024

Crédit: Getty Images

C'est une championne si paradoxale, aux deux visages. D'abord celui fermé, arborant la fameuse "poker face" qui lui a permis de faire abstraction des éléments extérieurs pour réaliser deux fabuleux doublés US Open - Open d'Australie en 2018-2019 et 2020-2021. Et puis, il y a l'autre, si prompt à laisser ses yeux perdus dans le vague se noyer de larmes. Celui qui semble souvent se demander ce qu'il fait sur un court de tennis et si sensible à l'environnement qui l'entoure. Tantôt irrésistible, tantôt complètement perdue, Naomi Osaka a longtemps semblé sur un fil.
Tant et si bien que quand elle a annoncé faire une pause fin 2022, l'idée que celle-ci soit définitive a traversé beaucoup de têtes. Mais dès janvier 2023, la Japonaise a mis fin au suspense à sa manière, annonçant à la fois sa future maternité et son intention de faire son retour à la compétition notamment lors de l'Open d'Australie. Un an plus tard, elle a tenu parole et même repris un peu plus tôt que prévu à Brisbane, histoire de reprendre ses marques. Verdict ? Une victoire et une défaite en trois sets accrochés (3-6, 7-6, 6-4) contre Karolina Pliskova dans un duel de cogneuses aux nombreux coups gagnants. De quoi rassurer la double championne à Melbourne avant d'y retenter sa chance dans quelques jours.
Sa frappe de balle était si belle et elle ne l'a pas perdue
"Me présenter sur le court est une victoire personnelle, parce qu'il y a deux semaines je doutais d'être capable de rivaliser avec qui que ce soit, affirmait-elle après sa défaite. Lors de ces deux matches, je me suis prouvée d'une certaine manière que je me débrouillais correctement, et ça ne va faire que s'améliorer pour moi. Même si je suis super déçue d'avoir perdu, je sais que si je continue à m'entraîner et à bien travailler, j'arriverai au niveau où je veux être. La semaine a été plus courte que ce que j'espérais, mais en fin de compte je pense que c'était un super match, et je me suis bien amusée."
Lors de l'Open d'Australie, Naomi Osaka ne sera pas tête de série et donc pas protégée au 1er tour. Elle pourrait aussi payer son manque de compétition et s'est d'ailleurs retirée d'un match de charité qu'elle devait disputer mardi sur la Rod Laver Arena contre une autre revenante Emma Raducanu (aussi forfait) par précaution. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les favorites ou outsiders du tournoi seront ravies de la retrouver potentiellement d'entrée. D'autant que la Japonaise aime les grandes scènes, elle a raflé 4 de ses 7 titres en Grand Chelem.
L'ex-joueuse britannique et consultante pour Eurosport Laura Robson voit d'ailleurs en Osaka un facteur X intéressant de la quinzaine qui se profile. "Je suis très confiante, sa frappe de balle était si belle et elle ne l'a pas perdue. Elle a des qualités de main naturelles qui lui permettent de mettre loin de la balle tant de joueuses, d'autant plus si le court est rapide. Dans ces conditions et si les balles 'volent', s'il fait chaud et lourd, alors elle va être dure à battre pour tout le monde", estime-t-elle.
A 26 ans seulement, Osaka a rejoint le "gang" des mamans-joueuses. Et les retours récents et remarqués à la compétition d'Elina Svitolina, demi-finaliste à Wimbledon, ou encore de Caroline Wozniacki, huitième-de-finaliste à l'US Open après trois ans de pause et la trentaine bien passée, ont de quoi l'inspirer. La maternité semble d'ailleurs lui avoir apporté la sérénité dont elle manquait tant lors de ses derniers mois sur le circuit en 2022, quand elle se battait avec sa santé mentale.

Une nouvelle mentalité au nom de Shai

"Vous êtes plus détendue parce que vous réalisez que le tennis est juste un sport et, à partir du moment où vous avez une famille, c'est quelque chose qui est toujours un peu plus important que la façon dont vous jouez, abonde Laura Robson. Et je pense que sans en être forcément consciente, elle va sentir qu'elle peut se faire plaisir, espérons un peu plus qu'avant, parce que c'était le genre de problème qu'elle avait avant de prendre sa pause. On sentait qu'elle se mettait tant de pression pour bien jouer. Et ça l'empêchait d'être la Naomi que l'on sait qu'elle peut être. Avec son type de tennis, il faut qu'elle soit relâchée. J'ai le sentiment qu'elle peut faire de gros dégâts en Australie."
Indéniablement, quelque chose a changé chez Osaka depuis l'arrivée de sa petite fille Shai en juillet dernier. A Brisbane, elle n'arborait plus ses traditionnels écouteurs qui la coupaient du monde extérieur. De son propre aveu, cette anxiété maladive la poussait à construire un mur avec les autres pour se donner l'illusion d'une protection. Beaucoup plus ouverte, Osaka semble prête à prendre cette nouvelle carrière comme un second souffle. Elle a enfin le recul pour profiter de la chance d'être une tenniswoman professionnelle. Un état d'esprit qui pourrait lui permettre de retrouver les sommets, rapidement ou progressivement.
"J'ai réappris que j'avais beaucoup de cœur, confiait-elle encore à Brisbane. Je pense que quand je joue à mon meilleur niveau, je mets juste vraiment toute mon âme dans chaque point. Et c'était sympa de redécouvrir cette sensation. Je prends beaucoup plus de plaisir, je réalise aussi qu'il y a beaucoup de choses qui échappent à mon contrôle. Je suis plus consciente que j'affronte les meilleures joueuses du monde. Je pense aussi que je me suis entraînée si dur après avoir accouché que j'ai besoin de profiter de ces moments. Et en ayant vu Sharapova et Serena prendre leur retraite ces dernières années, je sais qu'une carrière de joueuse n'est pas si longue, donc je devrais l'apprécier tant que je le peux."
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