L'exploit : Gaël Monfils élimine Taylor Fritz, 4e mondial, pour filer en 8e de finale

C'est peut-être sa plus belle en Grand Chelem. À 38 ans. Ce samedi, Gaël Monfils a remonté le temps en signant une victoire de prestige et franchement fabuleuse face à Taylor Fritz, 4e joueur mondial, finaliste du dernier US Open et du Masters. Le service de Gaël Monfils devait être une des clés de ce troisième tour dans la Margaret Court Arena ? Mais puisque les deux hommes ont très bien servi, le Français a dû aller chercher autre chose, notamment une énergie physique formidable et un mental terriblement solide, pour l’emporter en quatre sets (3-6, 7-5, 7-6 [1], 6-4) sans discussion possible. Le voilà en 8e de finale. Juste dingue.

Du mental, Monfils en a fait preuve tout au long des trois heures et sept minutes de match. En commençant par la fin : il a tenu bon après avoir entamé son jeu de service pour le gain du match par une double faute. Plus tôt dans le quatrième set, il a pointé sa tempe de l’index après avoir claqué un service gagnant sur une deuxième balle alors qu’il défendait une balle de break.

Après le gain de la troisième manche, il a à peine célébré tant son niveau de concentration était élevé. Et surtout, il n’a pas plongé après la perte de la première manche, dans laquelle l’Américain s’est montré un cran au-dessus.

Bien au contraire, le Parisien a fait montre d’une montée en puissance physique, gagnant en vitesse sur ses jambes et en lourdeur dans ses frappes, sans dégrader la précision de ses attaques pour autant. En témoignent ses 58 coups gagnants délivrés, souvent sur son coup droit qui ne lui a pas fait défaut, parfois aussi grâce à un revers long de ligne qu’il a souvent bien tenu. 

Mais ce match a aussi été une question de cannes. A 38 ans, Monfils a beau afficher une forme physique qui rendrait jaloux pas mal de quasi-quarantenaires, il n’a plus le gaz pour maintenir une intensité pour tenir tête à costaud du top 5 mondial pendant quatre sets. Alors que le Français commençait à mettre les mains sur les genoux entre les points après deux bonnes heures de jeu, il s’est mis à faire le tri.

Une sélection minutieuse entre les jeux où Fritz servait trop bien pour qu’il l’emporte et ceux où le break était possible. Le tout en gardant de la constance sur son service, malgré une première balle à 51% dans la dernière manche, sans incidence vu la qualité de sa deuxième. 

Une stratégie qui a mis du temps à porter ses fruits, mais qui a finalement payé en fin de quatrième set quand Monfils s’est arraché en défense pour envoyer une balle en cloche qui a frôlé les nuages de Melbourne avant de retomber sur la ligne de fond de court, gênant Fritz qui a remisé dans le filet. De quoi breaker, porter le score à 5-4 et servir pour le match.

Uniquement battu par Novak Djokovic en 2025, Monfils file donc en huitièmes de finale où il retrouvera un client : Ben Shelton, tombeur de Lorenzo Musetti (6-3, 3-6, 6-4, 7-6). Rien que pour voir le bonhomme, qui a remporté son 13e titre à Auckland, prendre autant de plaisir à jouer et à gagner, pourvu que ça dure.