Open d'Australie 2025 - Finale - Jannik Sinner : "Si j'étais coupable, je ne pourrais pas jouer comme ça"

Troisième titre du Grand Chelem en 12 mois pour Jannik Sinner. Numéro un mondial sur dur, numéro un mondial tout court au classement ATP, l'Italien est bien installé au sommet. Même la future décision du TAS à propos de son contrôle positif en mars 2024, pour lequel il avait été initialement blanchi, ne semble pas le perturber. Il dit avoir sa conscience pour lui.

Sinner, une domination à la Djokovic ? "C'est le meilleur joueur du monde sur dur actuellement"

Video credit: Eurosport

On ne voit guère qu'une ombre au tableau pour Jannik Sinner. Cette affaire de contrôle positif à un anabolisant en mars 2024, une contamination que l'Italien présente comme accidentelle. Il pensait en être débarrassé, mais l'Agence mondiale antidopage a fait appel devant le Tribunal arbitral du sport et réclame une suspension d'un à deux ans à son encontre. Le TAS statuera à la mi-avril. Le moins que l'on puisse dire, c'est que tout ceci ne semble pas perturber le numéro un mondial sur le court.
Imperturbable, il a roulé sur Melbourne en 2025 comme il l'avait fait en 2024. Comment parvient-il à mettre de côté cette épée de Damoclès ? Parce qu'il estime ne rien avoir à se reprocher. Et il ne veut plus se justifier. Il n'a pas à le faire. Une défense à la Pierre Goldman : "Je suis innocent parce que je suis innocent". Mais c'est vrai que, quoi que l'on pense de lui et de cette affaire, Sinner bluffe par sa faculté à ne pas se laisser polluer par une affaire qui a non seulement brouillé son image mais pourrait en prime compromettre sa carrière à court terme en cas de décision défavorable du TAS.
picture

Implacable Sinner, impuissant Zverev : le grand format d'une finale à sens unique

Video credit: Eurosport

Tout ce qu'il ne maîtrise pas, tout ce qui n'est pas de son ressort, ça ne l'intéresse pas. Il le laisse de côté. "Ce qui est arrivé est arrivé. J'arrive à rester performant et je joue comme je jour parce que j'ai la conscience tranquille par rapport à ce qu'il s'est passé, a-t-il à nouveau martelé dimanche après sa victoire en finale contre Alexander Zverev. Je sais que si j'étais coupable, je ne pourrais pas jouer comme ça. C'est tout."
Jannik Sinner l'avoue, il lui arrive de penser à son "affaire". "Bien sûr qu'il y a certains jours où certains moments où j'aimerais ne pas avoir ce problème à gérer", dit-il. Le court est donc sa soupape de sécurité. Le tennis l'éloigne de ces pensées négatives et il parvient à appuyer sur "on" et "off" avec une aisance déconcertante. Comme le rappelait son entraineur Darren Cahill vendredi, "quand il joue au tennis, c'est là qu'il se sent en sécurité. C'est ce qu'il sait faire, c'est là qu'il excelle, le court est devenu un refuge pour lui."
Sauf que, désormais, le prochain Grand Chelem est loin, dans quatre mois. D'ici là, le TAS aura statué et il sera fixé sur son sort. Cela change-t-il la donne pour lui, au moins à court terme ? "C'est difficile à dire, a-t-il soufflé avec le trophée Norman Brookes posé devant lui. Je ne pense pas à ça là, maintenant. Je viens juste d'en finir avec un parcours fantastique ici. J'aimerais profiter du moment, pour être honnête. Ensuite il y aura l'appel. On connait les dates. Mais là, je veux profiter."
picture

Le filet qui choisit Sinner et Zverev qui fulmine : le moment-clé du deuxième set

Video credit: Eurosport

Zverev ne l'accable pas

Cette histoire pollue non seulement l'image de Jannik Sinner mais tout le circuit ATP, dont l'incontestable numéro un est dans la tourmente. Tout le monde aimerait avoir une réponse définitive. Le plus tôt aurait été le mieux, mais il faut encore attendre près de trois mois. On a demandé à Sascha Zverev dimanche comment le reste du circuit vivait cette situation. "Wow, je ne m'attendais pas à cette question et pour être franc, je ne sais pas trop comment répondre", a admis l'Allemand, pris de court.
Mais il n'a certainement pas accablé Jannik Sinner, se montrant très prudent. "Je ne sais rien de la situation dans laquelle il se trouve. Je sais qu'il a été blanchi une fois, a-t-il ajouté. Je sais que quelqu'un (le TAS, en l'occurrence, NDLR) au-dessus de l'ITIA (L’Agence internationale de l’intégrité du tennis, qui avait disculpé Sinner l'an passé, NDLR) est en train d'étudier tout ça. Jannik est un mec super. Je n'ai absolument rien contre lui. Je ne sais pas ce qui va se passer, nous verrons ça dans quelques mois."
"J'ai toujours pensé que tout cela se terminerait de façon positive pour moi et je continue de le croire", se convainc Sinner, résolument optimiste. Tout ceci n'a pas entravé sa marche en avant australienne. Il aimerait que cela ne perturbe pas davantage sa célébration et la légitime petite coupure qu'il souhaite s'octroyer. "Maintenant, conclut le patron, j'ai besoin de temps pour me reposer, c'est fondamental pour corps et pour ma tête. Comme ça, quand je retournerai sur le court, j'essaierai de progresser encore."
picture

L'image de la finale : Quand Sinner réconforte un Zverev déconfit

Video credit: Eurosport

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité