Open d'Australie 2025 - Humbert-Fils, Swiatek-Raducanu... Les 9 matches qu'on veut voir en première semaine

Il y a du duel prestigieux d'emblée chez les dames. Nous aurions aussi pu citer le match entre Aryna Sabalenka et Sloane Stephens mais celui-ci, 100% américain, entre deux gagnantes en Grand Chelem, vaut vraiment son pesant de prestige. Surtout ici, à Melbourne, puisque c'est là que Kenin avait connu son heure de gloire en soulevant le trophée en 2020.

Coco Gauff n'avait pas encore 16 ans, le Covid-19 n'avait pas encore mis le monde à l'arrêt, et le Big 3 trustait encore le podium au classement ATP. Bref, c'était une autre époque. Les temps sont durs pour Kenin aujourd'hui et on l'imagine mal mettre durablement Gauff en difficulté, mais si les charmes du passé peuvent opérer quelque part pour elle, c'est bien à Melbourne...

Nous ne sommes pas trop fanatiques des duels franco-français au 1er tour en Grand Chelem. Celui-ci n'aura pas tout à fait le même effet crève-cœur que celui entre Guy Forget et Henri Leconte en 1992, déjà à Melbourne, quelques semaines après le triomphe en finale de Coupe Davis à Lyon, mais tout de même.

Ce choc générationnel entre Giovanni Mpetshi Perricard, 21 ans, et Gaël Monfils, de 17 ans son aîné, peut en tout cas déboucher sur quelque chose d'épique et mémorable. C'est surtout un test pour le plus jeune des deux. Pour la première fois, il doit justifier un statut de tête de série en Grand Chelem, il se sait et se sent attendu et le fait d'affronter, en prime, une grande figure tricolore, ne simplifie pas sa tâche.

Avant d'éventuels hurlements, soyons clairs : la même Karolina Muchova contre Caroline Garcia, cela nous irait à merveille aussi ! Mais Naomi Osaka, opposée à la Française au 1er tour, est une ancienne numéro un mondiale et double lauréate ici en Australie et elle vient de démarrer l'année par une finale, une grande première pour elle depuis près de trois ans. Tout cela donne donc envie de la revoir s'approcher du top niveau et une confrontation à Melbourne avec Karolina Muchova, pour une opposition de style savoureuse sur le papier, aurait une allure certaine.

Parmi les non-têtes de série, c'est sans doute un des joueurs sur qui personne n'avait envie de tomber trop tôt. Jakub Mensik est le plus jeune pensionnaire du Top 50 et il n'est pas le moins talentueux. Le Tchèque a encore tout à apprendre, surtout en Grand Chelem, mais il pourrait rapidement poser des problèmes à beaucoup de monde. Opposé à un qualifié au premier tour, il a de bonnes chances, en cas de victoire de défier le N°6 mondial, Casper Ruud. Le Norvégien n'a jamais vraiment brillé à Melbourne jusqu'ici et il aimerait que cela change, mais ce deuxième tour contre Mensik pourrait constituer un sacré test pour le triple finaliste en Grand Chelem.

Celui-ci n'est clairement pas gagné. Emma Raducanu peine toujours à retrouver le lustre de son sacre monumental à l'US Open en 2021. Toujours engluée autour de la 60e place au classement WTA, la Britannique va de plus devoir défier d'entrée de jeu une tête de série, en l'occurrence Ekaterina Alexandrova (N°26). Nous en convenons aisément.

Mais le principe de cette rubrique n'est pas d'évoquer toutes les affiches logiques ou certaines de la première semaine, mais celles que l'on ne serait pas mécontent de voir se matérialiser. Or si Emma Raducanu survit à ses deux premiers tours, c'est qu'elle aura retrouvé un allant suffisant pour rendre très excitant ce 16e de finale contre Iga Swiatek.

Deux options ici et, franchement, aucune des deux n'est moins alléchante que l'autre. Ce pourrait être le premier gros test pour Novak Djokovic sur le chemin semé d'embuches en vue d'un possible 11e couronnement austral. Son adversaire logique, compte tenu du classement, serait Tomas Machac. Le Tchèque avait remporté leur dernier duel, sur terre battue, à Genève, au printemps dernier. Il est clairement dangereux et a plutôt bien joué lors de la United Cup.

Autre possibilité, Reilly Opelka, puisque les deux hommes pourraient se croiser au 2e tour, le vainqueur héritant de Djokovic. Tout le monde se souvient que le géant américain, de retour aux affaires après plus de deux années de galères physiques, a battu Djokovic la semaine dernière à Brisbane, au terme d'une match phénoménal. Les retrouvailles seraient cocasses, même si, sur la durée des cinq sets, la fragilité physique de Opelka devrait favoriser le Djoker. Machac est peut-être le plus dangereux pour lui.

Si jamais les deux meilleurs joueurs français sont au rendez-vous de ce 16e de finale, le constat sera le même que d'habitude en pareille circonstance : la bonne nouvelle, c'est que l'un des deux sera au rendez-vous de la seconde semaine (sans doute contre Sascha Zverev), la mauvaise étant que l'on regrettera qu'ils ne puissent y être tous les deux. Mais ce serait tout de même un choc assez savoureux et, pour le tennis français, sans aucun doute LE rendez-vous de cette première semaine.

Leur finale à Tokyo en octobre dernier avait déjà marqué leur quatrième affrontement, et le troisième en 2024. Humbert menait 3-0 jusqu'ici et dans la capitale nippone, c'est encore lui qui a longtemps semblé devoir s'imposer, avant le rush final d'Arthur Fils. A Melbourne, c'est probablement Humbert qui jouerait à nouveau le plus gros. Le leader tricolore dans la hiérarchie, c'est lui. L'ainé, c'est lui. Et sa finale à Bercy a encore réhaussé les attentes à son endroit.

Celui-ci, on n'a vraiment pas envie de le manquer. Pourtant, dans cette zone, il y a du beau linge et Lorenzo Musetti et Ben Shelton devront se montrer vigilants pour ne pas se rater. Dès le premier tour, un duel fratricide, Aarnaldi pour l'Italien, Nalashima pour l'Américain.

Deux vieux briscards espagnols (Carreno Busta et Bautista Agut) et un ex-futur grand (Shapovalov) trainent aussi dans le coin. Mais s'ils avancent tous les deux sans encombre jusqu'au troisième tour, alors ce Musetti-Shelton peut vraiment régaler le public de Melbourne. On imagine bien ça en night session pour mettre le feu à la Rod Laver Arena.

Daniil Medvedev n'est pas n'importe qui à Melbourne. Trois fois finaliste ces quatre dernières années, ayant même mené deux fois deux sets à rien en finale, le Russe est un client aux antipodes. Mais il semble en proie au doute et un peu au creux de la vague ces derniers temps. Aura-t-il totalement la tête au tennis alors que son épouse vient de donner naissance à leur deuxième enfant il y a quelques jours ?

Il le faudra, s'il veut s'approcher de ses performances de ces dernières années. La première tête de série sur sa route, Alexei Popyrin, est capable de mettre en danger à peu près n'importe qui. Le tombeur de Novak Djokovic lors du dernier US Open et d'un certain Medvedev à Bercy lors du dernier Rolex Paris Masters...) a l'allure d'un coupeur de têtes en Grand Chelem et l'Australien aime se transcender devant son public. Encore un match qui pourrait provoquer quelques étincelles...