Open d'Australie 2025 - Où en est vraiment Djokovic ? Machac arrive pour nous le dire

Que sait-on vraiment du Novak Djokovic version 2025 pour le moment ? Pour être franc, pas grand-chose. A Brisbane, il a buté sur un Reilly Opelka vraiment en fusion ce jour-là. Cela peut arriver. Surtout, cela ne prêtait pas à conséquences. Seul l'Open d'Australie était réellement dans son viseur en ce début de saison. A Melbourne, il a pris le dessus sur deux petits jeunes, Nishesh Basavareddy et Jaime Faria, dont le point commun était d'effectuer lors de cet Open d'Australie leurs premiers pas dans un grand tableau de Grand Chelem. Deux victoires en quatre sets de "Nole". Une forme de service minimum.

Jusqu'ici, Djokovic draine donc davantage de points d'interrogation que de points d'exclamation. Mais voilà que s'apprête à débouler sur son chemin un adversaire susceptible de lui soutirer quelques réponses, de gré ou de force. Tomas Machac a une bonne tête d'enquiquineur de troisième tour. Cette première tête de série que l'on vous propose, qui n'entre pas dans la catégorie des favoris ni même tout à fait des outsiders sur la route du titre, mais dont les qualités et le potentiel sont de nature à constituer ce que l'on peut appeler un test. Un vrai.

Novak Djokovic connait trop la musique et le tennis pour s'en offusquer. Au contraire. Il a hâte. Parce qu'il sait qu'il faut tôt ou tard en passer par là. Surtout, avec Machac, il sait où il met les pieds. Il n'a pas oublié que le jeune Tchèque l'avait battu au printemps dernier sur la terre battue de Genève, au terme d'un drôle de match (6-4, 0-6, 6-1). C'était un autre contexte, bien sûr, et il n'y a rien d'autre à en tirer que l'absence de peur du bonhomme face aux grands, d'autant qu'il avait récidivé plus tard dans la saison en sortant Carlos Alcaraz à Shanghai.

Le danger est donc bien plus grand pour le Djoker qu'il ne le fut lors de ses deux premiers tours, et ça lui convient. "Ces cinq, sept, huit dernières années, dit-il, j'ai affronté beaucoup de joueurs que je n'avais jamais affrontés avant, dont c'était peut-être la première sur un court central et qui arrivaient en frappant sur tout ce qui bouge, qui n'avaient rien à perdre. Mentalement, c'est toujours dangereux de jouer des gars comme ça. Tu ne sais pas s'ils vont s'écrouler sous la pression ou s'ils vont être transcendés."

Quand, à 37 ans, on a tout connu (mercredi, il a battu le record de matches joués en Grand Chelem, 430, soit un de plus désormais que Roger Federer) et tout gagné, l'inconnue est une donnée rarissime. Il n'y a guère que dans ce genre de situations que Novak Djokovic peut y être confrontée. Alors, quand on lui parle de tirage facile, de tableau à sa main, il sourit. C'est évidemment vrai dans l'absolu. La preuve, il ne perd jamais contre ce type de joueurs novices à ce niveau. Mais il n'aime pas ça.

Sans jamais être en danger car sa marge était trop importante, et en dépit d'un niveau de jeu global satisfaisant, il a parfois entrouvert la porte à Basavareddy et Faria. S'il en fait de même face à Tomas Machac, la donne pourrait être différente. "C'est un match très, très dangereux pour Novak, estime le consultant d'Eurosport Alex Corretja. Même s'il a plutôt bien joué aux tours précédents, Novak devra monter d'un cran et montrer à quel point il est prêt à être un candidat dans ce tournoi."

Tomas Machac a gagné beaucoup de matches en fin de saison, jusqu'à intégrer le Top 25 au classement ATP. Même si sa préparation pour la nouvelle saison a été perturbée quelque peu quand il est tombé malade en décembre, il se sent prêt et rien ne semble trop grand pour lui.

"Machac est un gros test pour Novak, c'est un vrai gros joueur, poursuit Corretja. Il joue à un très haut niveau. Il faudra juste voir comment il sera après un match aussi difficile que celui contre Opelka (au 1er tour). Mais s'il est en forme et suffisamment frais, il peut faire mal à Novak." C'est l'heure des premières réponses pour le décuple vainqueur du tournoi.