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Jerzy Janowicz, ouragan tout en maîtrise à Paris-Bercy

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/11/2012 à 20:45 GMT+1

Jerzy Janowicz a emporté Gilles Simon samedi. Toujours survolté, le Polonais ajoute de la maîtrise à sa furia. Cela ne le rend que plus dangereux.

jerzy janowicz

Crédit: Polska Agencja Prasowa

Une chose est sûre, la semaine de rêve de Jerzy Janowicz s'arrêtera dimanche. En battant Gilles Simon, le Polonais a gagné son ticket pour la première finale de sa carrière sur le grand circuit. Un Masters 1000, s'il vous plait. Lui qui n'en avait jamais joué... Toujours aussi incrédule devant ses propres exploits, il n'en finit plus de ne pas trouver les mots pour qualifier ce qu'il est en train de vivre. Pris dans un tourbillon qu'il a lui-même créé, il peine à comprendre. "Je suis venu ici pour jouer les qualifications et brusquement je me retrouve en finale, s'émerveille-t-il. Je suis 69e mondial et je me retrouve brusquement en finale ! Mais je ne peux pas y croire ! Comment est-ce possible ? Je suis venu pour jouer les qualifications et, quelques jours plus tard, je me retrouve en finale. Je ne sais pas comment j'ai fait ça."
Pourtant, à regarder de près son match contre Gilles Simon, sa victoire apparaît d'une implacable logique. C'est l'origine de cette logique qui échappe à son auteur. Mais il joue avec une telle certitude dans chacune de ses frappes que la mission devient vite compliquée pour ses adversaires. Gilles Simon, sa dernière victime en date, peut en témoigner. "J'ai joué sans surprise un adversaire qui est très en confiance et qui, on le sent, y va gaiement, qui a envie de frapper le plus fort possible à chaque fois, note le Niçois. C'était l'impression que j'avais eue sur les matches précédents. Donc ça ne m'a pas surpris." Mais Janowicz, c'est comme un ouragan. On a beau être préparé, savoir qu'il arrive, une fois qu'il est là, il n'y a pas grand chose à faire pour l'arrêter...
"J'ai pleuré comme un bébé, un grand bébé de deux mètres"
L'intéressant dans la victoire de Janowicz samedi, c'est qu'elle intervient dans un contexte différent des jours précédents. Autant face à Andy Murray et Janko Tipsarevic, le public l'avait soutenu massivement, autant là, avec un Français face à lui, il a dû composer avec un environnement moins favorable. Par ailleurs, Gilles Simon est un joueur particulièrement pénible à jouer. Enfin, il était attendu, scruté. Plus les tours passent, plus l'enjeu grimpe. Pourtant, malgré tout ça, il est resté lui-même, il a imposé son jeu, sa cadence. Sans se soucier ni de son adversaire, ni du public, ni du reste. Janowicz est dans sa bulle. Ce test-là, peut-être plus probant encore que celui de la veille contre Tipsarevic, lui-même n'était pas certain de pouvoir le passer. "En fait, explique-t-il, je ne m'attendais pas à être aussi fort, parce que c'était mon premier match de demi-finales dans ce type de tournoi. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre de ma part. Je ne savais pas si j'allais être suffisamment fort pour subir la pression, surtout contre un Français. Tout le public français l'applaudissait quand je faisais des doubles fautes ou quand je ratais mon premier service. Mais tout ça m'est venu naturellement."
Rien ni personne n'a donc de prise sur son insouciance. David Ferrer s'y essaiera dimanche. C'est peut-être le pire adversaire pour Janowicz. Expérimenté, accrocheur, complet, dur au mal, sans véritable faille, l'Espagnol va lui proposer un défi d'une difficulté supérieure encore. Mais il y croit. "Bien sûr, je suis fatigué, mentalement et physiquement, admet la révélation polonaise. Ce n'est pas facile de gérer ce type de pression pendant autant de jours. Mais dans ma tête je me dis que demain est le dernier match, quoi qu'il arrive, que je gagne ou que je perde. Il va falloir que je trouve à l'intérieur de moi dans mon cœur un peu de puissance pour me battre sur chaque balle. J'espère gagner ce match, je l'espère au fond de moi." S'il ne descend pas de son nuage, tout sera possible pour lui.
On n'ose en tout cas imaginer dans quel état il sera s'il décroche le titre dimanche, vu la façon dont il a été submergé par l'émotion samedi après sa victoire sur Simon. Il s'est effondré en larmes sur le court. "Je ne pensais à rien, raconte-t-il. Il y avait des milliers de sentiment dans ma tête. Après la balle de match, je me suis senti tout d'un coup déprimé, j'ai pleuré comme un bébé, un grand bébé de deux mètres." Au pays, le grand bébé est en train de devenir un héros national. Tous les journaux ne parlent plus que de lui. Au point que la maison familiale, à Lodz, a été prise d'assaut. "La rue, juste à côté de chez moi, est complètement bloquée, sourit-il. Il y a dix voitures, des télévisions, tout est bloqué ! ·On ne peut pas accéder à ma maison." Dimanche soir, la tempête Jerzy aura fini de souffler sur Bercy. Reste à savoir si elle aura eu le temps d'emporter David Ferrer au prix d'une ultime bourrasque...
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