Tsonga et le défi Djoko

Le train "Djoko" semble filer à grande vitesse vers son 9e titre de la saison. Rafael Nadal (N.2), Roger Federer (N.3) et Andy Murray (N.4) ne sont plus là pour tenter de l'arrêter. Gaël Monfils n'a rien pu faire. Jo-Wilfried Tsonga va à son tour essayer de le faire dérailler. Après sa nouvelle "perf" face à Roger Federer, les voyants semblent au vert. Le Manceau pratique son meilleur tennis et a répété les performances de premier plan face aux meilleurs joueurs mondiaux ces derniers mois. "Il a élevé son niveau de jeu. Il peut jouer sur toutes les surfaces. Il sert très bien. Et quand il sert bien, il peut battre n'importe qui", lui rend hommage Novak Djokovic.

Régulier au service, plus solide en revers et au top mentalement, le Manceau arrive en effet en pleine confiance. Mais si depuis le tournoi du Queen's son niveau est digne du Top 10, voire du Top 5 mondial, JWT se retrouve face à un immense défi en demi-finales du Masters de Montréal. Car Djoko, 51 victoires au compteur cette saison, est hors-classe : "Il n'y en a qu'un qui survole tout, c'est Novak", avoue Tsonga. Gaël Monfils, qui en a fait les frais vendredi, peut en témoigner (6-2, 6-1). "C'est le meilleur Novak que j'ai rencontré, a constaté Monfils. Il était bien trop fort pour moi. "

Pour faire trembler le nouveau N.1 mondial, Tsonga sait qu'il devra signer le match parfait. Or, le Français s'est dit fatigué après sa victoire contre Nicolas Almagro (6-4, 6-4) : "Le match contre Federer m'a pompé beaucoup d'énergie et mon niveau d'énergie était bas", reconnait-il. "Mon jeu requiert beaucoup d'énergie. Je pourrais comparer ça à un puncheur en boxe par opposition à un boxeur qui frappe plus en finesse." S'il manque de jus, le "puncheur sarthois" aura des difficultés pour trouver une faille dans la garde de Djokovic. Tsonga le sait bien. Car s'il présente un bilan positif face au Serbe (5 victoires pour 3 défaites), il a déjà goûté au Djoko version 2011.

Sur le gazon de Wimbledon, "Nole", qui a livré son meilleur match du tournoi face à Monfils, avait déjà imposé sa loi et l'avait emporté en quatre sets 7-6 (7/4), 6-2, 6-7 (9/11), 6-3. "C'était un match très serré, très intense et très important pour nous deux", se souvient Djokovic, qui s'était assuré de monter  au premier rang mondial du classement ATP avec cette victoire. Tsonga n'a pas oublié mais il ne garde pas forcément les mêmes souvenirs. Plus que la bataille, c'est le sentiment d'impuissance qui prédomine dans son esprit en se remémorant cette demi-finale : "A Wimbledon, j'avais bien joué contre Novak mais il avait montré pourquoi il est un si grand joueur". Le Sarthois connaît sa mission. Pour le Tsonga estival, elle n'est pas impossible, même si cela y ressemble un peu.