Tsonga a-t-il bon dos ?

ROLAND-GARROS - LES CHANCES FRANÇAISES

Nous n'avons pas envie de répondre oui, mais dans le tableau messieurs, force est de constater que les représentants de l'hexagone devront se plier plus qu'en quatre pour passer justement les quatre premier tours. Jo-Wilfried Tsonga, qui était déjà le leader naturel des joueurs originaires de France après les problèmes connus par Gilles Simon (tendinites), Gaël Monfils ("Slidemanite" aïgue avec poignet douloureux à la clef) et Richard Gasquet (Virus floridien), ou encore Jérémy Chardy (vaccination au Top 30). Après une défaite honorable l'an passé au 4e tour devant Juan Martin Del Potro, Tsonga vient de prouver, en jouant deux quarts de finale à Barcelone et Rome, qu'il est LE représentant le mieux placé. Seul Monfils, s'il retrouve tous ses moyens (avec un seul "vrai" match au compteur contre Garcia-Lopez à Madrid) peut aller aussi loin.

Oui, sans hésitation. L'an dernier il arrivait avec une nouvelle raquette mais aucun repère, et un revers trop mou. Là, JWT est "chaud". Trois tournois (plus un abandon à Madrid), des matches références face à des spécialistes (Almagro, Ferrero, Ferrer), et un jeu beaucoup plus réfléchi. Tsonga peut aussi tenir la diagonale revers aussi bien que la plupart des "Top 10". Et sa nouvelle raquette - Oui, il a encore changé de raquette mais cette fois-ci plus tôt !- lui permet de mieux contrôler sa puissance.

Il lui manque simplement de concilier sa fougue, son énergie et sa générosité dans l'effort avec la patience, et le timing nécessaire aux longues joutes sur terre. Tactiquement, il est formé, il a déjà connu ça chez les jeunes. Stratégiquement, il a encore commis des grosses erreurs - avouées !, dont celle de laisser jouer David Ferrer à Rome... Eric Winogradsky est là pour l'aider, mais il n'y a qu'en jouant qu'il pourra apprendre. Dire qu'il a joué et gagné son premier match en cinq sets en janvier à Melbourne...

C'est une question qui ne se pose pas. Sa communication depuis le début de la saison sur terre se résume en mot : "Je suis à fond". Sur quinze jours, il faut pourtant plus qu'un discours de déménageur pour réussir. Motivé oui, prêt surtout à prouver que tous ceux qui estiment qu'il ne peut pas bien jouer sur terre se trompent. Et là, nous le soutenons. Rien ne l'empêche de se voir beau Porte d'Auteuil. Il aime la surface, il est costaud physiquement, il a maigri l'an passé et est devenu plus endurant, il peut varier ses effets, jouer lifté autant qu'il veut et cogner fort quand il le faut. Tsonga peut et veut réussir à Roland-Garros. Un peu d'expérience, pas de blessure et il y arrivera.

Non, il vient d'être victime d'une lombalgie, comme en 2009 à l'Open d'Australie, où il avait été "moyennement bon". Il dit qu'il ne lui faut qu'une semaine pour se remettre. Il se connaît bien, on lui fait confiance. On en saura plus au tournoi exhibition Masters Guinot Mary Cohr ce mercredi... habitué à gérer sa douleur. Globalement dur au mal, il peut faire face à la première semaine. Mais aller en seconde semaine en souffrant ? On ne lui souhaite pas et on ne le souhaite à personne. La fragilité des organismes a déjà mis hors-jeu des joueurs que nous attendions impatiemment à Paris (Del Potro, Davydenko, Nalbandian, etc...), il serait fâcheux que Tsonga ne puisse donner le meilleur de lui-même. Car personne aujourd'hui ne connait ses limites sur terre.