Cornet se rassure

6-4 6-2, le score semble à sens unique, la qualification aisément décrochée et pourtant, Alizé Cornet a dû puiser dans ses réserves pour composter son billet pour le deuxième tour de Roland-Garros. Comme paralysée par l'enjeu, la jeune tricolore qui abordait ce tournoi en ayant gagné deux de ses huit derniers matches a connu un début de rencontre crispant, deux premiers jeux fantomatiques pendant lesquels le jeu a pris le dessus sur l'enjeu. "J'étais hyper stressée. J'avais une boule dans le ventre, ça m'était rarement arrivé à ce point". Incapable de se libérer, la Niçoise qui reste sur deux saisons difficiles, marquées par des contre-performances, blessures et doutes, a cependant su trouver les ressources morales pour garder la concentration nécessaire et inverser la tendance face à une adversaire qui lui offert le match sur un plateau.

Pour sa première accession dans le tableau principal après sept échecs en qualification, Renata Voracova a fait preuve d'une fébrilité salutaire pour Alizé Cornet. Coupable de 31 fautes directes, la Tchèque a donné les armes pour se faire battre et permis à Cornet de se sortir du piège et de s'offrir une victoire bonne pour le moral. "J'ai géré mon stress comme j'ai pu. C'est d'autant plus positif et agréable de gagner dans ce genre de circonstances", a lancé lucide la Française qui pourrait bien profiter du forfait dernière minute de Kleybanova dans sa partie de tableau pour voir plus loin. "J'ai appris cela ce matin. Quoi qu'il arrive j'aurais quand même un bon deuxième tour à jouer par rapport à ce que j'aurais pu avoir. Je vais essayer d'en profiter."

Alizé Cornet n'en oublie pas moins ses amies. La Française a porté un ruban noir lors de son premier match pour rendre hommage au fiancé de son amie Virginie Razzano, décédé lundi des suites d'une tumeur au cerveau. "Je suis une bonne amie de Virginie, je joue avec elle en double. On voulait faire quelque chose, nous les Françaises, en hommage à Stéphane, montrer à Virginie notre soutien même si on le lui montre au quotidien par nos actes et par notre présence à ses côtés", a-t-elle raconté. "C'est une période difficile pour elle. J'espère que l'on arrivera quand même à prendre du plaisir en double ensemble, que je vais arriver à l'amuser un peu. Je vais peut-être faire le pitre, ce qui me profitera à moi aussi puisque cela nous relâchera toutes les deux. Cela nous fait relativiser sur le court. A chaque match, je lui dédicacerai mes victoires."