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Le héros s'appelle Robert

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/05/2011 à 22:19 GMT+2

Stéphane Robert a réussi la grosse perf' de ce début de Roland-Garros en éliminant Tomas Berdych en cinq sets (3-6, 3-6, 6-2, 6-2, 9-7). C'est sa première victoire en 5 sets et sa première victoire à Roland-Garros. Issu des qualifications, il fait chuter le demi-finaliste de l'an passé.

Stéphane Robert, 2011

Crédit: AFP

Le Court N.2 de Roland-Garros vous a présenté ce lundi, en exclusivité : le "grand Robert". A 31 ans, ce Français vient de réciter à la perfection l'alphabet du tennis à un Tomas Berdych resté sans voix. Mené deux sets à zéro, puis mené 2-4 dans la dernière manche, Robert, issu des qualifications, classé 140e mondial, a une fois de plus laissé parler sa nature. Dans une ambiance survoltée, entouré par ses amis, il a fini par faire chuter la tête de N.6, demi-finaliste l'an passé et récent quart de finaliste à Rome. C'est tout simplement sa première victoire à Roland-Garros dans le grand tableau, en trois participations, et sa première victoire en cinq manches sur le grand circuit...
Que s'est-il donc passé sur ce court 2, si chaleureux pour les vainqueurs, si étouffants pour les vaincus? "Ce qui s'est passé ? Il a gagné les trois derniers sets", constate un brin amusé Tomas Berdych. Avant d'ajouter : "Je pense qu'il est trop tôt pour analyser ce qui s'est passé, c'est le tennis. Malheureusement c'est tombé sur moi aujourd'hui." Le B.A. BA du tennis, Robert maîtrise. Le natif de Montargis en a vu des vertes et des pas mûres avant de venir enflammer l'ocre de Roland-Garros.
Le "Crema bisou" et Dostoïevski ?
En 2010 à l'Open d'Australie, on pensait déjà avoir vu le meilleur de ce joueur qui n'a pas toujours pris des raccourcis. Si vous ne connaissez pas l'histoire, elle donne une autre dimension à sa victoire du jour. A la base tout est très classique : un frère prof de tennis qui a joué un temps chez les pros, et des débuts à 8 ans. Il adore Andre Agassi et Gustavo Kuerten, et tente de suivre leurs pas. Mais ensuite, cela se complique un petit peu. Robert a connu des soucis de santé (hépatite A), et a mis longtemps avant de bien savoir où il en était avec le tennis et le monde professionnel. En bon lecteur de Dostoïevski, il a chassé ses démons puis s'est révélé au moment où d'autres finissent leur carrière.
A Melbourne, il gagne son premier match en Grand Chelem, et tout de suite, il vous met dans l'ambiance : "Ce n'est pas un conte de fée, ça n'a jamais été un rêve et donc ça ne m'affole pas plus que ça. Mais c'est génial". Dans la foulée, il montera jusqu'à la 61e place mondiale pour replonger immédiatement à la 206e place mondiale (en mars 2011). "J'ai changé de coach après l'US Open", raconte-t-il. Je n'avais plus de résultats. J'étais un peu perdu. Il était plus ambitieux que moi. On s'est séparés sur une défaite face à Andy Roddick sur le central. J'ai continué avec la même méthode, mais sans lui. Cette victoire, c'est son travail aussi." Un hommage sincère.
"Comme si j'étais en connexion avec l'univers..."
Arrivé à Paris avec un titre à Ostrava (Challenger) dans la besace, Robert a donc fait comme Jo-Wilfried Tsonga, il a décidé de s'écouter. : "Je fais un peu n'importe quoi, disait-il pendant les qualifs, En fait non, j'ai appris à respecter ma personnalité. Parfois, c'est foufou mais au moins, c'est moi. J'écoute mes envies." Là, il jouait pour la troisième fois le premier tour à Paris. Bien lancé par trois victoires en qualifications face à Simon Stadler, Robert Farah et Andrey Kuznetsov, il a lâché 62 coups gagnants contre Tomas Berdych. Ecoutons-le :
"Dans les deux premiers sets, je n'ai pas lâché mes coups, tout ce que je sais faire. Je me suis dit qu'il fallait plus attaquer. Quand il lâche un peu de lest dans le 3e set, j'ai continué à l'agresser. Cela m'a fait du bien. Dans le 5e set, c'est devenu fou. J'ai eu pas mal de réussite (Il a sauvé une balle de match sur son service à 5-4, ndlr). C'est surtout ma plus belle victoire." Stéphane a retrouvé son côté un peu "new-age" en conférence de presse : "J'avais une casquette spéciale aujourd'hui sur le court. Elle a un look bizarre, mais qui le porte bonheur. Je ne l'ai pas amenée pour ne pas que vous pensiez que j'étais sale..." (rires). Et un peu plus loin : "Mes bisous au ciel sont là pour remercier Dame Nature. J'ai envie de saluer mes coups exceptionnels comme si j'étais en connexion avec l'univers... j'appelle cela le CREMA BISOU." Allez, face à Fabio Fognini, qui croyait avoir vécu le match le plus fou de sa carrière l'an passé contre Gaël Monfils, il y a encore quelques belles pages du grand Robert à écrire.
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