Roland-Garros 2013, 1er tour : Gilles Simon, un semi-marathon pour se mettre en jambes

Gilles Simon a joué à se faire peur dimanche. Assoupi sur le Suzanne-Lenglen, le Niçois a eu toutes les peines du monde à entrer dans son match face à Lleyton Hewitt. Du coup, son tournoi a failli se terminer dès ce premier jour de compétition. Heureusement pour lui, les vieilles jambes de l'Australien ne sont plus à la hauteur de son caractère, toujours aussi accrocheur. La galère s'est ainsi transformée peu à peu en fleuve tranquille pour Simon, avant une ultime frayeur au moment de conclure. Vainqueur en cinq sets (3-6, 1-6, 6-4, 6-1, 7-5) d'un drôle de match, où les deux joueurs ont à tour de rôle dominé les débats de façon assez nette, le numéro trois français a assuré l'essentiel. Mais que ce fut pénible.

Pour la première fois de sa carrière, Simon sort vainqueur d'un match en ayant perdu les deux premières manches. On mettra cette statistique à son crédit, tout comme le fait de ne pas avoir paniqué quand l'affaire semblait (très) mal embarquée. Et elle l'était. Le Français a offert une bouillie de tennis pendant deux sets. Incapable de trouver son rythme, trop passif (son péché mignon), il a concédé pas moins de six breaks dans les deux premiers sets. Hewitt a beau ne plus ressembler que de très loin au numéro un mondial qu'il fut voilà plus d'une décennie, un champion reste un champion, capable de flairer l'odeur du sang si nécessaire.

Le match a basculé dans un troisième set au cours duquel Simon a fait le yoyo, prenant les devants avant de laisser son adversaire recoller. Mais il a donné un coup de collier décisif dans le huitième jeu pour signer un break qui allait s'avérer décisif. A partir de 3-3 dans le troisième set, Simon a remporté 14 des 16 jeux suivants. Une fois la troisième manche en poche, Hewitt a connu un énorme coup de buis. Physiquement, il a explosé. Mais la nervosité de "Gilou", sans doute conscient de jouer gros à Paris après la cicatrice de la Coupe Davis au début du printemps, l'a rattrapé au moment de plier le match alors qu'il menait 5-1 dans le dernier set. Deux balles de match lui ont filé sous le nez à 5-2 sur le service de Hewitt. Après avoir servi en vain deux fois pour le match, Simon a finalement conclu sur l'engagement du kid d'Adélaïde, dans le douzième jeu.

Reste que s'il veut ambitionner quoi que ce soit dans ce tournoi, disons une place en deuxième semaine, qu'il n'a atteint qu'une fois dans sa carrière à Roland-Garros, Simon devra sérieusement élever son niveau de jeu et s'éviter des entames aussi catastrophiques. L'efficacité de son service, notamment en première balle, a souvent été très pauvre. La bonne nouvelle, c'est que malgré ces cinq sets, il n'a pas eu trop à puiser dans ses réserves. La rencontre a duré un peu plus de trois heures, mais seule la dernière manche a été vraiment gourmande en termes d'intensité. Simon doit surtout se libérer désormais. Il est un survivant dans ce tournoi. C'est parfois comme ça que débutent les belles aventures en Grand Chelem.