Roland-Garros: Son dos redevient le principal adversaire de Rafael Nadal

C’est une conférence de presse au cours de laquelle les images parlaient plus que les petites phrases lâchées au micro. Samedi, fin d’après-midi. Rafael Nadal, qui a dominé Leonardo Mayer une heure plus tôt, arrive en conférence de presse le regard sombre et préoccupé. Il la termine avec la même mine - après s’être déridé quand il fut question du Real Madrid - et, avant de répondre aux télévisions, refuse la position debout qui suscite chez lui une grimace, et s’assoit sur le bureau des interviews pour trouver un peu de confort. Entre-temps, Rafa a lâché l’info de la journée : il ressent quelque chose au dos depuis le deuxième tour, et c’est pour cela qu’il appuie assez peu son service, surtout en deuxième balle.

Quelque chose, mais quoi exactement ? Lui seul le sait, l’Espagnol n’a pas tenu à se répandre sur l’ampleur de sa gêne et de son inquiétude. "J’ai ressenti un peu mon dos (sic), c’est pour ça que je servais moins fort. J’ai ça depuis le début du tournoi et je servais déjà moins fort au deuxième tour." Relancé sur son niveau d’inquiétude, Nadal a reconnu être strappé puis a enchaîné : "J'ai eu des problèmes en Australie, c'est la réalité, dit-il en référence à sa finale perdue en quatre sets contre Wawrinka. J'ai connu des soucis physiques dans ma carrière. Tout peut se passer. Mais il n’y aura pas de problème cette fois, c’est ce que je peux espérer."

Quelques minutes plus tard, il se paraphrasait au micro d’Eurosport : "On verra ce qui se passera, et j’espère qu’il se passera rien. Je suis en course pour la deuxième semaine et je combattrai avec mes armes.Pour le moment, ça ne m’affecte pas, devait-il ajouter auprès d’une télé anglaise. J’ai gagné mes matchs en trois sets et je lutterai de la même façon lors des prochains tours."

Nadal oscille toujours entre deux attitudes quand il est question de son physique. Surtout ne pas trop en dire pour ne pas donner l’impression de se chercher des excuses ou de parasiter l’esprit de ses adversaires. Mais ne pas garder le secret non plus, par honnêteté intellectuelle, et parce qu’il estime avoir payé plus que d’autres joueurs les cadences infernales et le choix des surfaces majoritaires sur le circuit. Il y fit d’ailleurs une allusion voilée dans une réponse sur le départ de Roger Federer du conseil des joueurs de l’ATP.

"Je n’ai pas l’habitude de mentir", fit-il remarquer face à l’insistance des questions sur le sujet avant de se censurer davantage pour clore l’affaire : "Si vous le permettez, et même si vous ne le permettez pas, je ne veux pas parler de mon mal de dos. Je veux faire le maximum pour lutter contre cette douleur. Ce n’est pas important et je ne souhaite pas donner plus de détails. Je suis dans l’état dans lequel je suis. Je suis heureux d’être en huitième de finale et je jouerai comme je suis." Après la finale 2013, Nadal avait reconnu avoir été chahuté par son genou pendant la quinzaine. Il était quand même allé au bout.

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