Monfils a joué avec le feu mais ne s'est pas brûlé

Cinq sets et une victoire dans la douleur : le tournoi de Gaël Monfils est lancé. Rares sont les éditions de Roland-Garros où le Français n'a pas bataillé de la sorte pour franchir un obstacle. Cette année, c'est arrivé au deuxième tour face à un jeune Argentin qui lui a donné plus de fil à retordre que prévu : Diego Schwartzman, 62e mondial et de la fougue à revendre. Les 3 heures nécessaires pour l'éliminer (4-6, 6-4, 4-6, 6-2, 6-3) en sont la preuve. Au prochain tour, un autre joueur encore plus coriace l'attend : l'Uruguayen Pablo Cuevas, sérieux candidat comme lui pour affronter éventuellement Roger Federer en huitième de finale.

Ce Monfils – Schwartzman sentait le match à rallonge à plusieurs kilomètres à la ronde. A juste titre. Monfils a eu du mal à maîtriser ce joueur au coup droit aussi puissant que son revers. En subissant trop le jeu en fond de court, le Français a fini par perdre la première manche. Sa réponse ne s'est toutefois pas fait attendre : plus avare en fautes directes et moins en coups gagnants (8/17), le 14e mondial s'est vite remis d'aplomb en deuxième manche... avant de replonger dans le troisième acte.

Avec deux occasions de break manquées, Monfils a laissé Schwartzman reprendre les rênes du match, l'Argentin convertissant son unique opportunité de break du set. Sans se laisser emporter par le scenario, le Français n'a pas eu d'autres choix que de repartir à l'attaque pour imposer sa puissance dans la quatrième manche. Avec 16 coups gagnants à 3 (pour le même nombre de fautes directes, 5), Gaël a montré qu'il était toujours dans le coup, au plus grand plaisir du public du court central.

La cinquième manche ne l'a pas fait mentir. Avec une première balle de service canon (77% de réussite sur l'ensemble du match) et un break réalisé dans le sixième jeu, il a fini de faire tourner cette partie en sa faveur après quasiment trois heures de combat. A l'expérience, au mental, au physique, Monfils est allé chercher un succès qui le rapproche un peu plus de Roger Federer. A condition de confirmer au prochain tour face à Pablo Cuevas, 23e mondial, qui sera sans doute aussi dur à cuire.