Wawrinka - Troicki : Le tenant est là, et bien là

Le tenant va bien, merci pour lui. Loin de l’hécatombe qui sévit cette année à Roland-Garros, Stan Wawrinka continue de tailler sa route dans cette édition 2016. Dimanche, il a parfois perdu le contrôle de son jeu, mais jamais celui de son huitième de finale contre Viktor Troicki. Accrocheur, le Serbe a pris un set au Suisse, mais Wawrinka a toujours conservé une marge pour s’imposer finalement en quatre manches (7-6, 6-7, 6-3, 6-2) et un peu moins de trois heures, sur le Chatrier. Il faudra être costaud pour le priver du doublé.

Il lui a quand même fallu serrer le jeu pendant deux sets face à un Troicki sans complexe et dont le punch lui a parfois posé des problèmes. Mais Stan Wawrinka a aussi dû lutter contre lui-même et notamment ce coup droit chancelant, sur lequel il a commis 20 fautes directes, soit deux fois plus que son adversaire, sur l’ensemble des deux premières manches. Deux manches achevées sur un jeu décisif, le premier glané par Wawrinka, le second par Troicki.

Mais le Vaudois a trop de certitudes pour se laisser perturber par ce type d’anicroches. Il a poussé un gros coup d’accélérateur en début de troisième manche pour s’envoler avec un break (3-0). Dès lors, Troicki, gêné qui plus est par une douleur à la hanche, n’a plus fait que subir. Efficace en première balle, le Serbe a souffert le martyr sur son second service avec seulement 36% de points gagnés sur le match et moins de 30% sur les deux derniers sets, qui ont viré à la formalité pour un Stan Wawrinka à nouveau patron sur le court.

Pour la troisième fois (seulement) de sa carrière, le voici donc en quarts de finale à Paris mais à l’évidence, il vise beaucoup, beaucoup plus haut. Et le meilleur reste peut-être à venir. D’abord parce que son jeu reste perfectible et à l’orée de la deuxième semaine, cette marge de progression est intéressante. Puis son tableau continue d’être ouvert. Au prochain tour, il fera face à Albert Ramos Vinolas, invité surprise des quarts, qui n’avait jamais franchi le seuil du deuxième tour auparavant en Grand Chelem. On souhaite bien du courage à l’Espagnol, comme à tous ceux, d’ailleurs, qui voudront se mettre entre Wawrinka et ses rêves de doublé.