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Murray, la quatrième roue du carrosse

Maxime Dupuis

Publié 08/06/2017 à 21:39 GMT+2

ROLAND-GARROS - Des quatre demi-finalistes de Roland-Garros, Andy Murray est celui qui pose le plus de questions. Parce qu’il n’a bouleversé personne ces dernières semaines et notamment du côté de la Porte d’Auteuil. Mais l’Ecossais, finaliste ici même en 2016, est habitué à devoir déjouer les pronostics et à endosser le rôle d’outsider de luxe.

Andy Murray

Crédit: Getty Images

Qui peut bien gagner Roland-Garros ? Rafael Nadal, pour la dixième fois ? Evidemment. Stan Wawrinka, sur sa lancée et sa forme du moment ? Cela ne surprendrait personne. A moins que cela ne soit Dominic Thiem, auteur d’un printemps fulgurant et tombeur du tenant du titre au tour de précédent ? Après tout, l’Autrichien a le vent dans le dos. Voilà, on a fait le tour. Enfin presque parce qu’il reste tout de même un quatrième larron qui méritait que l’on s’arrête (un peu) sur son cas.
La personne en question n’est autre qu’Andy Murray, patron du circuit ATP depuis la fin de l’année dernière. Ce qui, vous en conviendrez, n’est pas rien. D’autant que le Britannique va disputer sa cinquième demie à Roland - comme Andre Agassi et Ivan Lendl -, la quatrième d’affilée. Bref, pas de quoi s’asseoir à la place du mort, même si le natif de Glasgow est bien conscient qu’il n’a pas fait grand-chose pour convaincre depuis le début de l’année et, notamment, sur terre battue. Arrivé Porte d’Auteuil dans la peau de la tête de série numéro 1, Murray n’a jamais été l’homme à battre. Son printemps sur l’ocre été aussi tristounet qu’un automne écossais. Hormis une demie à Barcelone, ce fut morne plaine.
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Murray, lui, a gardé le cap vers les demi-finales : sa victoire sur Nishikori en vidéo

Je suis arrivé ici en jouant salement
Quid de son parcours parisien ? Rien de bien folichon pour démarrer, puis les scalps de Del Potro et Nishikori à son tableau de chasse. Mais aucune perf' de nature à lever l’essentiel des doutes le concernant. Ce qui ne lui pose aucun problème. Il en a même souri, mercredi. "Je suis arrivé ici en jouant salement. Je suis un peu l’intrus de ces demi-finales mais, heureusement, je peux continuer comme ça." Andy Murray, 30 ans au compteur, en a vu d’autres et peut relativiser. Parce que finalement, cette situation, celle d’un super outsider, c’est un peu l’histoire de sa carrière.
Quand le "Big Four" historique s’est constitué, au fil des succès de Roger Federer, de Rafael Nadal puis de Novak Djokovic, Murray a toujours été considéré comme la quatrième roue du carrosse au coeur de ce club ultra fermé. Une quatrième roue de luxe, en or massif. Mais une quatrième roue, quand même. Il fut le dernier à entrer dans le cour des vainqueurs de Grand Chelem, bien après Djokovic, né lui aussi en 1987. L’an dernier, après sa défaite en finale de Roland-Garros face au Serbe, il avait eu ces mots alors que son bourreau réussissait le Djoko Slam : "Je suis néanmoins content d'être le témoin de tout cela." Une phrase qui en disait beaucoup.
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Le Top 5 points de mercredi : Murray a fait dans le spectaculaire, Thiem dans le somptueux

Outsider de luxe

Au fil des années et de ses trois victoires en Grand Chelem, son statut a changé. Lentement. Sa place également. Mais la perception des gens sur sa personne a mis plus de temps à évoluer. Jusqu’à cette fabuleuse fin de saison 2016 qui a installé Sir Murray sur le trône du monde. Quelques mois plus tard, l’Ecossais a repris sa place "habituelle", sur les hauteurs mais un peu dans l’ombre. Murray est redevenu un outsider de luxe. Et ce n’est pas que de sa faute : à Roland-Garros, quand le numéro 1 mondial a laissé filer trois manches en cours de route, Nadal + Thiem + Wawrinka attendent encore d’en perdre une.
De là à imaginer Stan Wawrinka prendre une cinglante revanche sur la demi-finale de l’an dernier, il n’y a qu’un pas que le Britannique ne franchit pas. Pour de bonnes raisons. "L’an dernier, j’étais dans une situation analogue. Et lui aussi. Il me semble que Stan avait très bien joué avant notre match. J’avais dû batailler durant le tournoi, mais j’ai réussi à jouer l’un de mes meilleurs matches ce jour-là face à Stan, se souvient-il. Vendredi, je n’aurai qu’à faire pareil."
Si Murray n’a bouleversé personne depuis le début de quinzaine, il n’a pas perdu confiance. Bien au contraire. "Je n’ai pas joué un grand tennis face à Nishikori. Mais j’ai fait un grand pas dans la bonne direction", se réjouit-il. Pourquoi ? "Tout le monde peut gagner des matches en jouant bien. Gagner quand vous ne jouez pas votre meilleur tennis est bien plus impressionnant." L’argument est imparable. A un moment, il va néanmoins falloir bien jouer pour gagner. Contre Stan Wawrinka ? C'est l'heure de sortir du bois.
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Andy Murray lors du quarts de finale à Roland-Garros contre Kei Nishikori (2017).

Crédit: Getty Images

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