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Caroline Garcia : "Quand le match a commencé, je n'étais plus là..."

Laurent Vergne

Mis à jour 04/06/2018 à 20:48 GMT+2

ROLAND-GARROS 2018 – Un naufrage. Balayée en à peine plus d'une heure par Angelique Kerber (6-2, 6-3) sur le Lenglen lundi, Caroline Garcia s'arrête en huitièmes de finale. Plus que le résultat, c'est la manière qui déçoit la numéro un tricolore. Elle est passée complètement à côté de son match, et elle le sait.

La déception de Caroline Garcia.

Crédit: Getty Images

Ce n'est pas ce dont elle avait rêvé. Caroline Garcia s'est arrêtée à l'entame de la seconde semaine lundi, face à Angelique Kerber. En soi, ce n'est ni un drame ni une honte. L'Allemande, ancienne numéro un mondiale et doublement titrée en Grand Chelem, revient en force cette saison après une année 2017 noire. La vraie déception tient au fait que Garcia n'a pas existé dans ce huitième de finale. Sur le court Suzanne-Lenglen, elle a donné le sentiment d'être autant écrasée par l'évènement que par son adversaire. L'échec, le vrai, se situe là, plus que dans la défaite.
Une heure après avoir quitté le court, la Française, qui était la dernière représentante tricolore en simple dans cette quinzaine, est apparue touchée. A chaud, le constat s'impose, même si les explications sont dures à trouver. "C'est difficile d'exprimer ce que je ressens, de mettre des mots sur mes sentiments, a-t-elle avoué. Je vais devoir analyser tout ça du mieux que je peux. Elle a fait un bon match, elle a joué précis et juste, mais j'aurais pu faire beaucoup mieux. C'est frustrant, c'est difficile. Il faut que j'apprenne de ça, que j'en retire des leçons, parce que je veux aller plus loin que ça."
Toujours dans le mauvais timing
Son naufrage l'interpelle d'autant plus qu'elle semble ne rien avoir vu venir. Rien, dans les 48 dernières heures. Pas un signe avant-coureur. Elle n'a même pas mal dormi. "Je me suis bien préparée hier (dimanche), ou ce matin, assure la Lyonnaise. L'échauffement était bien. J'avais ma tactique. Mais je n'ai simplement pas réussi à mettre tout ça en place sur le court." Là, une fois dans l'arène, elle s'est liquéfiée et usera elle-même du mot "panique". "J'étais bien préparée. Mais quand le match a commencé, je n'étais plus là… Je n'étais pas dedans." Rude constat, que traduisent également ses 36 fautes directes. En 17 jeux, c'est colossal.
Elle ne veut pas tout mettre sur le dos de Roland-Garros, cet évènement qui peut transcender ou inhiber et qui, visiblement, l'a paralysée lundi. "Il n'y a pas que ça. Je ne pense pas que ce soit juste le fait qu'il y ait de la pression et de l'attente, que du coup je n'ai pas réussi à gérer ça, estime-t-elle. Il y a plusieurs paramètres différents. D'abord elle a été très bonne. Moi, je n'ai pas réussi à me régler, à être concentrée sur mon match. Après, avec le petit plus de tension qu'il y a ici à Roland-Garros, cela n’a fait qu'empirer les choses." Elle a tenté de se faire violence dans le deuxième set "mais j'étais toujours dans le mauvais timing", analyse-t-elle.
Je vais continuer à croire en moi et mon équipe
Le plus frustrant, c'est donc ce non-match, et cette désagréable impression qu'elle n'a jamais eu la moindre chance. "J'y ai cru au début du match, et même au début du second, corrige tout de même la Rhodanienne. Mais tout est allé très vite. Chaque fois que j'avais la possibilité de revenir, de m'accrocher, de repasser devant, je repartais sur ce que je faisais mal. Il y eu un peu plus de combat à la fin, mais dans ma qualité de frappe, ce n'était pas à la hauteur."
Tout n'est pas noir quand même après ce Roland-Garros, même si la gifle Kerber va laisser des traces. Caroline Garcia a gagné en régularité depuis un an en Grand Chelem. Sur les cinq derniers Majeurs, elle compte un quart de finale et trois huitièmes. Mais si elle a franchi un cap dans d'autres tournois, en battant des joueuses de premier plan, elle ne parvient pas pour l'heure à dupliquer cette réussite en Grand Chelem. C'est son axe de progression des prochains mois, alors qu'elle pourrait intégrer le Top 5 dans une semaine.
Cet échec, même brutal, ne change rien à sa vision des choses. Elle veut continuer à penser en grand. Garcia continue même de viser un titre du Grand Chelem à terme. "Même si, aujourd'hui, concède-t-elle, il y en a qui vont se dire : 'elle n’est pas près d'y arriver !' Ce n'est pas grave, je vais continuer à croire en moi et mon équipe, on va continuer à travailler, et un jour je l'aurai !"
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Caroline Garcia

Crédit: Getty Images

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