Gasquet : "Au moins, on m'aura comparé à Nadal..."

Richard Gasquet n'est plus un perdreau de l'année. A bientôt 32 ans, le Français a fini de rêver. Mais pas d'y croire. Le Biterrois savoure toujours et encore chaque obstacle franchi. Quelle que soit la taille de celui-ci. Et salive toujours à l'idée de tenter de déplacer des montagnes. Et ça tombe plutôt bien, parce que c'est l'Everest qui se dresse devant lui. Samedi au troisième tour des Internationaux de France, Richie a rendez-vous avec Rafa. Encore une fois. Pour son plus grand plaisir. Parce que si le Français sait que la porte n'est pas très loin, il fera tout pour qu'elle ne lui claque pas trop fort sur les doigts. Toujours et encore.

Rassuré par ses deux premiers tours et globalement satisfait de la manière avec laquelle il s'est débarrassé d'Andreas Seppi et de Malek Jaziri, Richard Gasquet va retenter sa chance face à celui qui l'a suivi tout au long de sa vie de tennisman. Pour le bien. Et pour le mal. "La comparaison n'a pas duré tant que ça… A 13 ou 14 ans, oui. Mais les années ont passé… Et j'ai vite su que la comparaison allait devenir difficile, a-t-il lancé en souriant, jeudi. Mais au moins, on m'aura comparé à lui. Et il n'y en a pas tant que ça…"

Nadal - Gasquet, c'est l'histoire d'un sens unique. Une fois passés professionnels, l'Espagnol n'a plus rien lâché au Français. 15 victoires, 0 défaite. Le numéro 1 mondial n'a rien partagé avec celui qui était au moins aussi prometteur que lui quand les deux étaient minots. Richard Gasquet, lui, a vite compris qu'il ne soutiendrait pas la comparaison. "On avait joué deux fois l'un contre l'autre en 2005. A Monaco puis à Roland. Ici, ce n'était déjà plus le même joueur. En sortant du court, j'avais dit à mon père : 'il risque de de gagner beaucoup de Grands Chelems. Cinq, six… peut-être pas dix quand même…'"

Dix, c'est aussi le nombre d'années qui séparent Gasquet d'un set gagné face à Nadal. La dernière fois, c'était à Toronto en… 2008. En quart de finale, le Biterrois avait pris le premier set au jeu décisif. Avant d'être renversé violemment par son meilleur ennemi (6-2, 6-1). "Dix ans, c'est long…", a-t-il souri quand un journaliste a eu l'indélicatesse de lui rappeler son impuissance face au Taureau de Manacor.

Pas de quoi le faire trembler sur ses bases. Samedi au troisième tour, Gasquet fera comme d'habitude. Avec ses armes. Et sans peur. De toute manière, dès que le tableau a été tiré, vendredi dernier, le Français savait ce qu'il l'attendait en fin de semaine… "C'est pareil qu'avec Roger Federer à l'Open d'Australie (ndlr : les deux hommes s'étaient affrontés au 3e tour). Mais tu as quand même envie de gagner tes deux premiers tours. Déjà, je suis arrivé là où il fallait. Maintenant, c'est autre chose. J'ai envie de faire le maximum. Je n'ai pas envie d'arriver sur le court et me dire : 'c'est Nadal, il est extraordinaire'. Je le sais déjà, tout le monde le sait. Comme Federer en Australie, j'ai envie d'être au taquet pour faire quelque chose." Et de profiter, encore et toujours.

A 31 ans, comme à 18, Richard Gasquet prend toujours le même plaisir. "Les années filent mais ça a toujours la même saveur (…) Rafa, c'est quelqu'un que j'apprécie et que je respecte, aussi bien le champion que l'homme en dehors du court. A moi de faire un grand match."