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Douzième sacre pour Rafael Nadal, tombeur en finale de Dominic Thiem (6-3, 5-7, 6-1, 6-1)

Maxime Dupuis

Mis à jour 09/06/2019 à 19:05 GMT+2

ROLAND-GARROS - Son hégémonie sur terre est hallucinante. Rafael Nadal a remporté ce dimanche les Internationaux de France pour la douzième fois de sa carrière, à 33 ans. L’Espagnol s’est imposé en finale face à l’Autrichien Dominic Thiem (6-3, 5-7, 6-1, 6-1), qui lui a pris un set pour la première fois à Roland. Mais durant les deux dernières manches, le maître des lieux a été intraitable.

Rafael Nadal

Crédit: Getty Images

Le jour où Rafael Nadal a posé pour la première fois ses pieds sur la terre de Roland-Garros, les suiveurs avertis de la balle jaune, comme ses adversaires bientôt malheureux, étaient à peu près certains d'une chose : ce gamin-là laisserait une empreinte du côté de la Porte d'Auteuil. A un moment ou à un autre, cela arriverait. C'était déjà inéluctable. Ce qu'ils n'avaient pas vu venir, ce que personne ne pouvait deviner d'ailleurs, c'est qu'elle serait aussi profonde.
Ce dimanche 9 juin 2019, Rafael Nadal n'est pas entré dans l'histoire. Il y était déjà. L'Espagnol n'a pas non plus fait son entrée dans la légende. C'était acquis depuis belle lurette. Non, Rafael Nadal a remporté Roland-Garros pour la 12e fois de sa carrière. Douze, c'est pile poil le double de Coupes des Mousquetaires que Björn Borg avait ramassé au temps de sa splendeur. La marque suédoise paraissait difficile à égaler, ce que Lendl, Wilander ou Kuerten pourraient aisément confirmer. Nadal a fait deux fois mieux. Le plus simplement du monde.
Pour ajouter une pierre supplémentaire à un édifice qui sera bientôt aussi haut que la Tour Montparnasse, Rafael Nadal - 18 titres du Grand Chelem soit dit en passant - a battu Dominic Thiem au terme d'une finale qui tenu plus de promesses que le score peut le laisser imaginer (6-3, 5-7, 6-1, 6-1). L'Autrichien a fait mieux que l'an passé, notamment lors d'une entame de match magistrale durant laquelle il a regardé Nadal dans les yeux. Son "tort" aura été de ne pas faire mieux que l'Espagnol. Pour le consoler, on aimerait lui dire que l'avenir lui appartient, sur terre. Parce que Nadal, 33 ans, est devenu ce dimanche le troisième vainqueur le plus âgé à Roland dans l'ère Open, après Gimeno et Rosewall. Mais on ne voudrait pas que Thiem se berce d'illusions : déloger Nadal de son piédestal, ce n'est pas pour demain.

Et pourtant, Thiem a répondu présent

Après son marathon face à Djoko qui s'était étendu sur vingt-quatre heures, Dominic Thiem avait promis qu'il ne serait pas fatigué, mais "plein d'adrénaline" pour ses retrouvailles avec Rafael Nadal. Force est de constater que l'Autrichien se connait sur le bout des ongles parce que c'est bel et bien ce qui l'a porté lorsqu'il est arrivé sur le Chatrier pour défier le maître des lieux. Avec Nadal, le numéro 4 mondial a offert un récital de terriens au cœur d'un premier set d'une qualité exceptionnelle. Tout y est passé, tennistiquement parlant, durant quarante-cinq premières minutes qui ont ressemblé à un dessert plus qu'à un apéritif.
Thiem a commencé par tenir son premier service, ce qu'aucun des six premiers adversaires de Nadal n'avait réussi lors de cette quinzaine. Une forme d'exploit, donc. Mais le numéro 4 mondial s'est même permis de rentrer dans le lard de Rafa et, parfois même, de jouer au chat à la souris avec l'Espagnol. Tactique payante puisque l'Autrichien fut le premier à breaker dans cette finale. Un break acquis de haute lutte sur deux points, ou deux bastons c'est selon, durant lesquels le premier à lever le pied ne fut pas forcément celui qu'on imaginait (2-3).
Rafael Nadal a une qualité majeure, ou un défaut lorsqu'on se trouve de l'autre côté du filet, c'est qu'il n'est pas du genre à ruminer bien longtemps. Le numéro 2 mondial s'est fait un malin plaisir de le rappeler à Thiem, qui savait pourtant à quoi s'en tenir. Nadal a repris son bien dans la foulée avant de remporter un septième jeu d'une beauté et d'un niveau fous (4-3). Sans doute le tournant du set puisque Dominic Thiem n'a plus marqué un jeu jusqu'à la fin d'une manche dont le score résume mal la qualité des débats, ainsi que l'intensité déployée par l’Autrichien (6-3).

Face au défi, Nadal a pris le filet d'assaut

Nadal et Thiem n'ont pas complètement réussi à dupliquer leurs morceaux de bravoure de la manche initiale, ce qui a quelque chose de rassurant pour les simples mortels que nous sommes. Et le deuxième set fut plus linéaire que le premier, avec deux serveurs au point, notamment Nadal (80% de première). Aucune égalité, une pelletée de jeux blancs (6) et puis Thiem est sorti de sa boîte au moment opportun. A 6-5 en sa faveur, celui qui n'avait alors marqué qu'un point sur le service de l'Ibère a quintuplé son pécule. Et s'est remis à hauteur du taureau de Manacor (5-7).
Costaud jusque-là, Dominic Thiem a eu un tort : se relâcher après le gain du set. Un léger relâchement qu'il a payé au prix fort, en perdant les onze premiers points de la troisième manche. Des fautes directes en veux-tu, en voilà et c'en était d'ores et déjà terminé pour le troisième set. Nadal, en vitesse de croisière, ne tardait pas à reprendre la barre (6-1).
C'en était bientôt fini, aussi, pour Dominic Thiem qui s'est battu comme un diable mais n'a définitivement pas été en mesure de stopper l'entreprise de destruction massive de son bourreau de 2018, entreprise opérée du fond du court comme du filet où Rafa aura été d'une précision diabolique (23 points sur 27 montées). Le quatrième set fut le point final d’une quinzaine terminée comme toujours, ou quasiment. Comment ? Rafa sur le dos, mains sur le visage, heureux comme un gamin. Comme celui qui avait mis Roland à ses pieds en 2005. Nous sommes en 2019. Unique.
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Nadal s'est écroulé sur sa terre chérie : revivez la balle de match de son 12e sacre

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