L’ironique Naomi Osaka après son 1er tour : "Vous voyez le tennis fantastique que je joue ?"
ParCyril Morin
Mis à jour 28/05/2019 à 22:03 GMT+2
ROLAND-GARROS - Revenue de nulle part face à Anna Karolina Schmiedlova et après avoir concédé une bulle (6-0) dans le premier set, Naomi Osaka a validé son ticket pour le 2e tour. La numéro un mondiale a reconnu que le stress l’avait sans doute gagné. Non sans humour.
Naomi Osaka est décidément désarmante. Mais aussi franchement attachante. Mardi, elle est passée par tous ses états sur le Central. Une bulle dans le premier, sa rivale qui sert pour le match dans le second et même des larmes sur sa chaise. Cela fait beaucoup pour un match de tennis. Mais la Japonaise s’en est sortie. Et, lorsqu’elle s’est présentée en conférence de presse après coup, elle semblait avoir tout évacué. La légèreté de la victoire, sans doute.
"Les gars, vous n’êtes pas drôle. Vous tuez ma vibe" a-t-elle lancé à un auditorium amorphe après avoir tenté une analogie que peu ont saisie. Casquette vissée sur la tête, la numéro un mondiale n’a pas cherché à tourner en rond. Surtout au moment d’évoquer ce premier set irréel où elle aura tout fait. Surtout les fautes directes (13). En face, Anna Karolina Schmiedlova n’a signé aucun point gagnant du set (!) mais a empoché la manche sur une bulle, sans demander son reste.
"Je pense que je n’avais jamais été aussi nerveuse sur un court de ma vie, a confessé la Japonaise après coup. Je crois que c’était clair dans le premier set (sourire), je ne mettais aucune balle dedans". Comment expliquer cette nervosité, elle qui s’est justement révélée grâce à un mental d’acier ? "Je pourrais vous donner des raisons logiques… mais je ne suis pas une personne logique, a lâché la philosophe Osaka. Les raisons logiques : la première fois que je joue un Grand Chelem comme numéro un mondiale, j’ai gagné les deux derniers donc je veux celui-ci absolument, ma première fois sur le Chatrier… En réalité, j’ai eu l’impression de vouloir me prouver encore quelque chose. Je pense peut-être trop au numéro accolé à mon nom".
Des larmes, comme à Melbourne
Il y a eu ce premier set donc où rien ne s’est passé comme prévu pour elle. Mais le deuxième set aura aussi livré sa dose de dramaturgie. Avec comme acte (presque) final, ces larmes pour la Japonaise sur sa chaise alors qu’elle venait de se faire breaker au pire moment possible, à 4-4, sur une énième faute directe. Osaka s’est alors cachée dans sa serviette alors qu’elle venait pourtant d’adresser un pouce en l’air à son box. "J’étais très sarcastique à ce moment-là, a expliqué la reine du circuit. Avec ce pouce en l’air, je leur disais : ‘vous voyez le tennis fantastique que je joue ?’".
Il n’empêche, ce n’est pas la première fois que les TVs du monde s’attardent sur son visage couvert de larmes. A Melbourne, en finale, après avoir raté trois balles de match en finale face à Petra Kvitova, elle avait fondu sur sa chaise après la perte du second set. La situation est-elle comparable ? "La différence, c’est que là-bas, je jouais bien, a-t-elle nuancé. Ou, tout du moins, j’avais un certain contrôle des choses. Ici, je n’étais pas sûre de ce qui allait sortir de la raquette". Pour être très sincère, pas grand monde ne le savait à ce moment-là. Mais, comme souvent, Osaka a tout retourné. Sauf cette assistance restée imperméable à son humour.
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