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Roland-Garros - Hugo Gaston, tombeur de Stan Wawrinka : "Pour moi, le tennis, c'est un jeu"

Cyril Morin

Mis à jour 03/10/2020 à 10:21 GMT+2

ROLAND-GARROS – Tombeur de Stan Wawrinka pour le plus bel exploit de sa jeune carrière, Hugo Gaston n’était pas encore redescendu de son nuage après coup. En conférence de presse, il est revenu longuement sur son parcours et son amour du jeu. Mais, comme sur le terrain, le Toulousain veut garder son sang-froid. Après tout, la suite est encore plus appétissante.

Hugo Gaston

Crédit: Getty Images

Difficile de mieux réussir sa présentation au grand public. Il fallait être sacrément connaisseur pour avoir entendu parler d’Hugo Gaston avant ce Roland-Garros. Le gamin de 20 ans, 239e mondial, n’avait encore jamais gagné un match sur le circuit principal et se présentait à ces Internationaux de France si particuliers avec une invitation de sa fédération. C’était il y a une semaine. Une éternité, déjà. En sept jours, le Français a fait un bond en avant et s’est offert un match de géant pour arracher sa place dans la cour des grands.
Sur le Lenglen, sa partition a bluffé tout le monde et a laissé Stan Wawrinka complètement rincé, à l’image du bagel encaissé dans la dernière manche. Au niveau du jeu, Gaston avait les idées claires. Au niveau du discours, c’était plus confus : "J’ai essayé de jouer mon jeu, je suis rentré sur le terrain pour gagner, expliquait-il d’abord, avant de se dédire. Je ne pensais pas forcément gagner (rires) mais j’ai tout fait grâce à vous (le public, NDLR)". Cette victoire, il ne la doit pourtant qu’à lui, son talent XXL et sa main si soyeuse.
Mais tout n’a pas été si simple à gérer pour Gaston. Car jouer sur le Suzanne-Lenglen face à un triple vainqueur de Grand Chelem, c’est toujours particulier. Surtout pour une grande première. "Le premier set était dur, a avoué le héros du jour. Après, je me suis libéré. J'ai réussi à installer mon jeu, à être plus créatif. C'est fou... Avant le match, je n'avais pas d'appréhension. Mon coach m'avait dit de prendre du plaisir, de ne pas avoir de regrets, qu'il avait deux bras et deux jambes comme moi. J'étais forcément un peu perturbé à l'entrée sur le court, mais dès le deuxième set ça allait mieux".
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Le mur du salon comme terrain d’entraînement

On confirme. Son jeu tout en changements de rythme fut un délice pour les yeux et un calvaire pour Wawrinka, qui n’aura pas tenu la distance malgré un gros retour lors du 4e set. Mais, face aux coups de boutoir du bison suisse, Gaston a répondu par une lecture du jeu bluffante et un sens tactique ahurissant eu égard au contexte. "Je savais qu'il n'aimait pas forcément les nombreuses variations, a-t-il expliqué après coup. En même temps, c'était mon jeu. Je n'allais pas changer ça. C'était vraiment un super match. J'ai su varier aux bons moments. Je suis très content".
Il peut l’être, surtout après un dernier set où tout aura tourné en sa faveur. Et où sa main magique aura surpris tout le monde, sauf sa famille présente à Roland. D’ailleurs, c’est vers eux qu’il fallait se tourner pour comprendre le style du dernier Français encore en lice : "J'ai commencé le tennis parce que mon père était un président de club et que j'adorais jouer, a-t-il révélé. J'aime ce sport et j'ai continué. Pour moi, le tennis, c'est un jeu. Maintenant, je joue à Roland-Garros. Avant, je regardais à la télé. Maintenant, je joue sur ce court, c'est fabuleux pour moi".
Et si vous vous demandiez d’où venait ce coup de poignet et ce toucher si particulier, à en rendre fou Wawrinka, il faut encore une fois revenir dans la maison familiale : "Si j’ai cette main grâce à la maison familiale ? Peut-être bien, a-t-il avoué avec le sourire. J'ai toujours joué contre le mur de mon salon. Cela a énervé mes parents. J’ai fait des tâches sur les murs. C'est en train de payer. Je suis très content, parce que mes parents m'ont donné l'opportunité de jouer au tennis. Aujourd'hui, je suis en huitième de finale, c'est aussi grâce à eux".
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L’amour du Central et l’envie face à Thiem

Après tout ça, beaucoup auraient des étoiles dans les yeux et la tête dans les nuages. Hugo Gaston avait bien les premières. En revanche, son discours semblait encore très terre à terre. "Je suis comme cela, je ne montre pas forcément mes émotions, mais je suis très content à l'intérieur, a-t-il quand même lâché. Je ne réalise pas encore ce qui se passe. Je vais essayer de profiter avec ma famille et me reposer. Il y a beaucoup d'émotions et de joie après cette victoire".
La suite, de toute façon, va arriver très vite. Avec un huitième de finale face à Dominic Thiem. Un autre défi impossible. Une autre chance de surprendre son monde ? "Je suis super content de jouer contre Dominic, a expliqué Gaston. C’est un joueur incroyable et un super combattant. Ça va être une expérience de dingue. J’ai rien à perdre et je vais tout faire pour encore gagner". A priori, ce devrait être sur le Philippe-Chatrier, un court si particulier pour lui. "Quand j'étais petit, je regardais tous les matchs sur le Central, a-t-il révéler. Pour moi, le Central, c'est hyper important. Je n'ai pas essayé de me mettre plus de pression, mais quand on voit un tel stade, cela impressionne".
Alors, dimanche, Gaston va continuer de rêver. Et de finir ses présentations si bien réussies. S’attendait-il à tout ça ? "Mon niveau ne m'étonne pas forcément car je sais que je suis capable de très bien jouer, a-t-il expliqué. Après, oui, je suis surpris d'être en huitièmes de finale à Roland-Garros, ça je ne m'y attendais pas". A dire vrai, nous non plus.
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