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Diane Parry comme à la maison : "Le Central, je l'ai vu tous les jours en allant à l'école"

Laurent Vergne

Mis à jour 23/05/2022 à 22:00 GMT+2

ROLAND-GARROS 2022 - Catastrophique puis survoltée, Diane Parry a signé la perf' de ce début de tournoi dans le clan français en sortant la numéro 2 mondiale et tenante du titre, Barbora Krejcikova (1-6, 6-2, 6-3). A 19 ans, elle prouve une nouvelle fois que si elle manque encore de constance, le talent est là. Et pour elle, briller à Roland-Garros a une signification toute particulière.

"Parry, c'est une vraie belle perf' qui peut donner des idées aux autres Français"

Celle-là, Diane Parry s'en souviendra. A 19 ans, jouer et remporter son premier match sur le court Philippe-Chatrier, qui plus est face à la tenante du titre et numéro un mondiale, dans une boîte à souvenirs, ce n'est pas vilain. "Du bonheur, de la joie, beaucoup d'émotions, voilà ce que je ressens", a-t-elle expliqué de sa voix si posée qu'elle contraste avec les termes employés. Au terme d'un match renversant, elle a éjecté du tableau Barbora Krejcikova (1-6, 6-2, 6-3) dès le premier tour mardi et signé la plus belle victoire de sa carrière.
L'avenir dira si cette rencontre en dit plus que Diane Parry que sur la Tchèque, mais cette dernière avait sa petite idée. "Pendant un peu plus d'un set, j'étais la meilleure joueuse sur le court. Jusqu'à 6-1, 2-0, tout allait bien. Puis j'ai pris le mur. Je me suis effondrée physiquement". La lauréate 2021, blessée au bras, n'avait plus joué depuis le mois de février et ça s'est senti sur la durée de la rencontre. Elle est venue par respect pour ce tournoi qui a fait sa gloire, mais elle est encore loin du compte. "Est-ce que j'aurais joué si ça n'avait pas été Roland-Garros ? Je ne sais pas, je n'en suis pas sûre", a confié Krejcikova.
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Diane Parry a faut tomber Barbora Krejcikova, la tenante du titre.

Crédit: Imago

Surjouer et se frustrer, les deux dangers

Mais Diane Parry n'en mérite pas moins des éloges. Surtout après avoir surmonté ce début de match apocalyptique. Au bout de 13 minutes, elle était menée 4-0 et n'avait inscrit que deux points. A 6-1, 2-0 contre elle, c'est peu dire que l'exploit semblait loin. "C'était compliqué, déjà, de rentrer sur ce court, avoue la Française. On a forcément envie de bien faire, surtout qu'il y avait beaucoup de gens que je connais qui étaient venus me voir. En plus je joue la numéro 2 mondiale, qui a gagné l'année dernière. Et je pense qu'on a tendance à surjouer de temps en temps, pour vouloir en faire un peu plus, alors qu'il n'y a peut-être pas forcément besoin."
Son grand mérite fut de ne pas céder à la tentation de la frustration dans ce qui s'apparentait pourtant bien à une sorte de naufrage pendant un peu plus d'un set. Or c'est précisément un des défauts de la jeune Francilienne. "J'ai tendance à me frustrer quand je sens que mon jeu n’est pas forcément en place, confirme-t-elle. Je travaille là-dessus, parce qu'on se rend compte que sur le circuit, il y a plein de matches qu'on gagne en ne jouant pas forcément très bien, juste en tenant la balle, en faisant jouer l'autre un coup de plus. Donc, j'essaie de progresser là-dessus. En tout cas, c'est ce que j'ai fait à certains moments de ce match."
S'est-elle libérée parce que Krejcikova flanchait ou l'inverse ? Peut-être un peu des deux mais peu importe, au fond. Une fois lancée, c'est elle qui a fait le jeu, même lors de son petit coup de moins bien en début de troisième set, lorsqu'elle a été breakée d'entrée avant de redresser illico la barre. Le soutien massif et bruyant du Chatrier a fait le reste. La petite histoire retiendra donc qu'elle est la première Française à s'imposer dans cette édition 2022.

"Beaucoup évolué" depuis 2016

Il y a trois ans, Diane Parry avait écrit une petite page d'histoire en devenant la plus jeune joueuse tricolore à remporter un match dans le grand tableau à Roland-Garros. Elle n'avait que 16 ans. "Les comparer, c'est dur, parce qu'il y a eu un gros laps de temps entre les deux, estime-t-elle. Et c'est vrai que j'étais beaucoup plus jeune. C'était sur un plus petit court, aussi. Tout était différent. Aujourd'hui, c'est encore plus important pour moi, puisque j'ai joué sur ce court Philippe-Chatrier rempli de monde, contre la tenante du titre... J'ai beaucoup évolué entre temps, mentalement, dans mon jeu, physiquement aussi, même s'il reste encore beaucoup de travail."
Sans verser dans le cliché, c'est un peu un rêve qui s'est concrétisé lundi pour Diane Parry, qui a grandi à Boulogne-Billancourt, au pied de Roland-Garros. Elle y habite toujours d'ailleurs, et rentre à la maison tous les soirs. "Ça permet de sortir un peu la tête du tournoi et ça fait du bien", dit la tombeuse de Krejcikova. Pour elle, fouler un jour le Central, c'était un désir plus concret que pour d'autres : "Je l'ai vu tous les jours en allant à l'école, quand ma mère m'emmenait le matin. Je rêvais de pouvoir jouer une fois dessus dans ma vie. Je l'ai fait et en plus, j'ai gagné. C'est encore mieux."
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