Roland-Garros 2023 - Benoît Paire : "Les balles du tournoi sont vraiment nulles"

Une folie furieuse mais une déception terrible. Ce lundi, Benoît Paire a électrisé comme rarement le court Suzanne-Lenglen avant de le frustrer dans un cinquième set au scénario malheureusement prévisible au vu de ses sorties en 2023 : il pointe devant (4-2) mais finit par s'écrouler, battu par un Cameron Norrie solide dans le money-time (7-5, 4-6, 3-6, 6-1, 6-4). En conférence de presse pourtant, il n'a pas semblé déçu. Ou plutôt pas par sa performance intrinsèque mais plutôt par la qualité des balles dans le Majeur parisien.

En conférence de presse d'avant-tournoi, Daniil Medvedev avait déjà glissé que les balles Wilson semblaient poser à nouveau problème, comme ce fut le cas en 2020. Benoît Paire a été encore plus direct : "C'est ridicule. On joue avec des balles qui grossissent en deux secondes. Les balles neuves ne durent même pas un jeu, c'est ridicule. Les balles du tournoi sont vraiment nulles. Après ce n'est pas la raison pour laquelle j'ai perdu. Mais si on veut du beau spectacle…"

En plein match, il avait été encore plus imagé : "On fait Roland-Garros avec des balles de chien ! C'est quoi ces merdes ? Elles sont pourries ces balles !". En conférence de presse, il a pris le temps d'évoquer les faiblesses d'une balle que Wilson avait pourtant voulu vive, sur demande de la FFT. "Ce sont des balles où on ne peut pas attaquer, où on ne peut pas avancer, c'est impossible de faire un ace… C'est un autre style de tennis, a-t-il détaillé. Ça se joue au physique, à celui qui va le plus tenir la balle dans le court. C'est vraiment très dur de faire la différence avec ces balles-là. Mon jeu est basé sur le service, sur le retour agressif, là je suis obligé de forcer sur chaque balle parce que les balles n'avancent pas. C'est terrible, c'est Roland-Garros, un des plus beaux tournois au monde et on joue avec ces balles ridicules".

Pour autant, Paire ne se cache pas derrière ça. Il le sait, la logique a fini par l'emporter. "Je n'ai pas de frustrations, honnêtement, je suis très content, a-t-il glissé. Je reviens petit à petit, je suis à Roland-Garros, je suis 149e mondial, je joue Cameron Norrie qui est 14e. Je perds en cinq sets, ce n'était pas de la frustration. C'était un bon match de ma part, un bon match de la part de Cameron, on s'est bien battu tous les deux. Au début de l'année, j'étais 250e, là je suis 140e, j'ai gagné un Challenger, fait finale à un autre. C'est petit à petit que je reviens".

Son objectif, il l'a répété, c'est de revenir dans le Top 100 d'ici Melbourne et s'offrir une place dans le tableau principal. Pour cela, il devra réussir à remporter ces matches au couteau qui lui échappent systématiquement cette saison. "6-2, 5-1 contre Popyrin à Monte-Carlo, 5-3 au 3e contre Arnaldi à Madrid : pourquoi ça coince ? Je n'ai pas la raison. C'est le stress, l'envie de bien faire, je suis à Roland-Garros, je sais que je peux jouer Lucas au 2e tour, c'est pas mal en Grand Chelem. J'aurais été content, il y avait quelque chose à faire, reconnaît-il. Peut-être que je pense trop mais je ne peux pas m'empêcher de penser. Il faut peut-être être un petit peu bête pour jouer au tennis dans ces moments-là. Moi je me pose des questions, je change ma façon de joueur, de servir… Mais ça va passer, c'est une année de transition pour refaire une saison complète l'année prochaine". Pour revenir mettre le feu sur les courts de Roland-Garros, sans doute.