Roland-Garros 2023 | Populaire et brûlant : Le n°14, allié de choix pour Van Assche et Humbert

"Tu veux rester sur le 14, jusqu'au bout du tournoi, non ?", s'est vu demander Lucas Pouille après son succès sur Jurij Rodionov au 1er tour. "Forcément, on n'a pas vraiment envie de changer, quand cela se passe comme cela !", a-t-il répondu. Le Nordiste, programmé sur le Lenglen mercredi, ne fera pas la passe de cinq après quatre succès de rang, qualifications comprises. Ce flambeau, c'est Luca Van Assche, déjà vainqueur sur le N°14 de Marco Cecchinato, qui le récupère. Pour vaincre Alejandro Davidovich Fokina, le Français aura besoin d'un public en feu. Il en va de même pour Ugo Humbert devant Lorenzo Sonego.

Inaugurée en 2018, l'arène pointe au 4e rang à Roland-Garros avec ses 2 250 places, loin derrière le Philippe-Chatrier (15 000) et le Suzanne-Lenglen (10 000) et juste derrière le Simonne-Mathieu (5 000). Voilà quelques années déjà que le 14 parfait sa réputation et l'édition 2023 ne déroge pas la règle. Face aux très feutrés grands courts, le 14 et le Simonne-Mathieu se démarquent. Ce dernier bénéficie cette année de l'ouverture de son anneau supérieur aux détenteurs de billets "annexes". Le duo partage une atmosphère que l'on qualifiera abusivement de plus populaire.

"Tout le monde peut y avoir accès. Dès qu’il y a des matches intéressants, des gros matches, il y a énormément d’ambiance. Ce n'est pas un des gros terrains où il faut avoir un ticket", a salué Stan Wawrinka, heureux que le public ait pu assister à son duel en cinq sets contre Albert Ramos Vinolas lundi. Se balader derrière le Suzanne-Lenglen et ne pas savoir que le court 14 s'y trouve, vous garantit une sacrée surprise. Y accéder est un parcours du combattant tant sa file d'attente est longue, très longue. Le court 14 est ainsi devenu "the place to be" pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un ticket pour un grand court.

Depuis le début de la quinzaine, et même des qualifications, de nombreux matches à suspense ont eu pour théâtre ce numéro 14. Les trois victoires de Lucas Pouille en qualifs par exemple, ainsi que celle du premier tour. "Je pense que le fait de jouer aussi sur ce court, où les gens sont proches de nous, où ils peuvent vraiment vivre les émotions, plus que sur un très grand court, je pense que cela a créé quelque chose d'incroyable", s'est-il enthousiasmé après avoir vécu un moment inoubliable avec cette Marseillaise entonnée par le public.

"Quand on voit depuis le début du tournoi ce qui se passe sur ce court, c'est top avec Lucas et Fiona notamment, a reconnu Hugo Gaston, acteur malheureux au 1er tour face à Alex Molcan. C'est un court super parce qu'il est un peu enterré et ça résonne donc ça nous aide." La typologie des lieux et le caractère particulier de l'enceinte font beaucoup pour son appréciation par les joueurs.

"Les supporters sont très proches. J'aime bien. On entend vraiment tout ce qu'il se dit", abonde Stan Wawrinka. Et comment pourrait-il en être autrement tant le public du 14 se montre bruyant ? Privé des matches des plus grosses têtes d'affiche, le public en profite pour être plus chaud, plus excité, plus chauvin aussi. En un mot excessif à souhait comme pouvait l'être celui du regretté court numéro 1 même si le 14 aura besoin de beaucoup d'années pour égaler sa légende.

Quant à Léolia Jeanjean, qui y a battu Kimberly Birrell, elle donne la marche à suivre pour Luca Van Assche et Ugo Humbert. "Le public aide énormément. C'est un court où on ressent les vibrations du public, cela transcende un peu et même quand on est fatigué, on a envie de se battre pour eux aussi." Avec deux Français qui ne partent pas favoris, face à Davidovich Fokina pour Van Assche et Sonego pour Humbert, le court n°14 aura encore de quoi vivre une grande journée.