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Alexander Zverev : "Quand mon frère m'a dit que je jouais Rafael Nadal, j'ai cru à une blague"

Cyril Morin

Publié 24/05/2024 à 18:21 GMT+2

C'est donc sur lui que c'est tombé. Jeudi, le tirage au sort de Roland-Garros a réservé un sacré morceau à Alexander Zverev en la personne de Rafael Nadal. Alors à l'entraînement, l'Allemand a découvert l'info à la sortie du court mais n'a pas voulu y croire. Il n'est pas ravi mais aura au moins une chance d'exorciser partiellement cette fichue demi-finale 2022 avec sa grave blessure.

Pas de favori masculin ? "On se retrouve dans la situation du tennis féminin d'il y a 2, 3 ans"

Jeudi, sur les coups de 14h, Alexander Zverev avait le cœur léger. Comment pouvait-il en être autrement ? L'Allemand est arrivé à Paris gonflé de confiance après son sacre romain et peut envisager ce Roland-Garros 2024 avec une vraie ambition. Alors, à l'heure de taper la balle avec Andrey Rublev, "un super entraînement d'ailleurs", le tirage au sort semblait loin de ses préoccupations. Les mains de Marie-José Pérec et l'ordinateur ont finalement radicalement alourdi l'ambiance : c'est face à la légende Rafael Nadal que l'Allemand fera face au premier tour lundi.
"Je l'ai appris en sortant de l'entraînement, a-t-il révélé lors de sa conférence de presse ce vendredi Porte d'Auteuil. Quand mon frère me l'a dit, j'ai cru à une blague au début". Ce n'en était pas une et c'est donc avec des émotions contradictoires que la tête de série numéro 4 aborde ce match ô combien attendu. Parce que c'est la der de Rafael Nadal, évidemment. Mais parce que c'est aussi le remake d'une demi-finale qu'il pensait avoir en main, ici-même, en 2022 avant de se blesser très gravement à la cheville.
Rejouer contre Rafa, Zverev l'avait en tête. Mais peut-être pas ici, peut-être pas si tôt. "C'est comme ça, a-t-il tenté de philosopher. Pour être tout à fait transparent, je voulais rejouer contre lui dans ma carrière. Simplement parce que je ne voulais pas que mon dernier souvenir d'un duel face à lui soit l'image de moi qui quitte le court sur un fauteuil roulant". Depuis, le chemin parcouru par Zverev est remarquable. En deux ans, il est parvenu à retrouver des sensations, à forcer un peu plus sa nature parfois passive, à redevenir régulier pour être à nouveau l'un de ceux qu'on ne veut pas croiser en tournoi.
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Rafael Nadal et Alexander Zverev à Roland Garros en 2022.

Crédit: Getty Images

 
"C'est un tirage difficile mais c'est un tirage difficile pour nous deux", a-t-il avancé. Comme l'avaient soufflé Daniil Medvedev ou Carlos Alcaraz avant lui, personne parmi les cadors ne voulaient de ce tirage. La 276e place de Nadal avait fait de ce tirage au sort un vrai évènement. Il a offert un véritable blockbuster dès lundi au tournoi parisien. "Je peux vous garantir que Novak ne voulait pas tirer Rafa au 1er tour, a-t-il expliqué. Pareil pour Alcaraz, pour Jannik. Je ne voulais pas le tirer non plus mais c'est comme ça".

"Vous jouez contre la statue"

Pour autant, les images de Nadal quittant Rome acclamé malgré une immense fessée infligée par Hubert Hurkacz, pas le plus grand terrien de l'histoire, auraient de quoi rassurer Zverev dans sa mission. Mais l'Allemand ne voit pas les choses ainsi. Parce que c'est Nadal, parce que Roland-Garros, les choses sont bien plus nuancées. "Vous jouez contre la statue", a d'ailleurs souri l'Allemand en référence à la sculpture de l'Espagnol présente dans les allées du Majeur parisien.
"Dans mon esprit, je vais jouer contre le grand Rafael Nadal, celui à son prime, a-t-il avancé. C'est ce que j'attends de lui en fait. Je m'attends à ce qu'il soit à son maximum. Je pense qu'il va jouer le meilleur tennis possible depuis un sacré bout de temps". Les entraînements délivrés par l'Espagnol ces derniers jours incitent effectivement à la prudence. D'autant que l'animal n'en est pas à son coup d'essai, même s'il revient de bien plus loin qu'à une autre époque.
"Il y a toujours eu des débats le concernant sur sa forme, a rappelé Zverev. En 2022, je me souviens très bien qu'il était arrivé ici sans gagner Monte-Carlo, ni Madrid, ni Rome. Tout le monde disait que c'était un énorme point d'interrogation. Il est venu et a juste gagné le tournoi…" Pour autant, Zverev a trop de certitudes récentes pour ne pas apparaître comme l'immense favori de cette rencontre, malgré le pedigree de son adversaire.

Les émotions, vraie inconnue de ce duel

Son vrai défi sera sans doute de rester concentré face à l'ampleur de la tâche et la dimension que pourrait prendre ce match. Être le bourreau du roi, surtout de celui-là, réclame une force intérieure indéniable. C'est d'ailleurs son frère, Mischa, consultant pour Eurosport, qui résume le mieux la chose.
a sera un match très difficile, pas forcément en termes de niveau mais émotionnellement parlant car ça pourrait bien être le tout dernier match de Rafael Nadal à Roland-Garros, expose-t-il. Donc le public aura du mal à décider s'il veut voir un grand match ou s'il veut revoir Rafa sur le Philippe-Chatrier encore une fois. Ils aborderont ce match avec du courage, de la nervosité avec ce sentiment étrange que ça peut être la fin d'une ère".
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