Daniil Medvedev impressionné par Rafael Nadal à l'entraînement : "Il peut parfaitement gagner contre Alexander Zverev"

Daniil Medvedev n'en a pas pris ombrage. "C'est normal", a-t-il souri ce vendredi en conférence de presse lorsque les deux premières questions furent autour du cas Rafael Nadal. Le Russe le sait : l'attraction autour du dernier Roland-Garros de la légende espagnole est trop forte pour être évitée. Sur le sujet Nadal, il est d'ailleurs incollable : six matches, cinq défaites (dont certaines passées à la postérité, comme au Masters 2019 ou, évidemment, cette finale à Melbourne en 2022) et une connaissance approfondie de l'animal Nadal.

Medvedev l'avoue : c'est presque avec soulagement qu'il a accueilli le tirage au sort de cette édition 2024. Le Russe défiera Dominik Koepfer au 1er tour mais la vraie info est surtout qu'il évitera Rafael Nadal. Se coltiner Rafa au premier tour, pour sa tournée d'adieux : la mission est désormais entre les mains d'Alexander Zverev. "Je ne vais pas le cacher : je suis heureux de ne pas le jouer au premier tour", a souri le malicieux Medvedev.

"C'est un super événement de jouer Rafa à Roland-Garros mais c'est vraiment un tirage difficile, a-t-il ainsi analysé. C'est une réalité. C'est déjà le cas pour un 3e tour ou 8e de finale mais un premier tour, c'est vraiment costaud face à quelqu'un qui a gagné 14 titres ici. Mais ça peut être un match super intéressant".

 

C'est un peu la tonalité de tous les experts sur le sujet : qu'importe le résultat, pourvu qu'il y ait match, si ce n'est combat. La forme récente de Zverev combinée à celle, précaire, de Nadal incite à la mesure face à ce scénario. De ce qu'on a vu à Rome, notamment face à Hubert Hurkacz, l'Espagnol n'aura pas les armes physiques et tennistiques pour lutter contre un prétendant au titre en pleine confiance. Medvedev, pourtant, voit les choses différemment. Parce que, jeudi, il s'est entraîné avec Nadal, comme l'avait fait Stan Wawrinka mercredi.

"Franchement, il a très bien joué, a ainsi révélé le Russe. Bien sûr, on n'a pas joué cinq sets mais c'était bon. C'est bien mieux que ce que j'ai vu à la TV à Rome ou Madrid, en tout cas. Pourtant, je n'ai pas eu l'impression de mal jouer. On a fait un peu plus d'un set, il m'a battu. Donc ça sera intéressant de voir comment il joue contre Zverev car, encore une fois, Rafa sera toujours Rafa. Il a gagné 14 fois ici. Même s'il n'est pas favori, il peut gagner ce match."

Lui non plus ne manquera rien du blockbuster, indéniablement, de ce premier tour. Relancé sur ses sensations face à Nadal, Medvedev a d'abord souligné le travail à faire, sur chaque point, sur chaque coup, face à lui. Mais c'est autre chose qu'il a tenu à mettre en avant. "On parle tellement de son travail acharné, de ses efforts mentaux mais les gens, parfois, oublient à quel point il du talent plein les mains", a souligné la tête de série N°5.

"On s'est marrés à l'entraînement parce qu'on s'entraînait au service et il a enchaîné service-volée, amortie, 'banana shot' avec un effet dingue, c'était drôle. On l'a charrié : 'Bien sûr, aucun talent, juste du travail'. C'est juste difficile de jouer contre lui, a-t-il continué. Il a la capacité à mettre un effet dans sa balle que personne ne peut reproduire, de faire rebondir ses balles si haut, surtout sur terre battue, c'est compliqué à gérer. Ajoutez à ça qu'il se bat sur chaque point, avec énormément d'intensité. Vous savez que vous allez être crevé, que ça sera difficile." Alexander Zverev le sait sans doute mieux que quiconque : quoiqu'il arrive, son premier tour ne sera pas sans histoire.