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Roland-Garros 2024 | Ugo Humbert, de la terre honnie à la terre promise ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 26/05/2024 à 10:28 GMT+2

Numéro un Français à l'ATP, Ugo Humbert va, comme un symbole, ouvrir le programme sur le court Suzanne-Lenglen et son nouveau toit. Dimanche, le Tricolore fera face à Lorenzo Sonego, qui l'avait éliminé au 2e tour à Roland-Garros l'an dernier. Depuis, Humbert a fait des progrès sur une terre battue qu'il n'aime pas vraiment malgré des qualités qui pourraient bien s'y transposer.

Qu'attendre des joueurs français à Paris ? "Ce qu'on voit chaque année : un exploit ou deux"

Ugo Humbert aimera-t-il un jour la terre battue et Roland-Garros ? En cinq participations, le Messin n'y a gagné qu'un seul match, l'an dernier au premier tour face à Adrian Mannarino, l'autre Français bien classé à l'ATP qui n'aime la surface du Grand Chelem parisien. Voici pourquoi l'histoire d'amour entre Humbert et le si particulier public de Roland-Garros n'a pas encore pris. Mais 2024 pourrait bien changer la donne.
Adorateur de l'herbe plus que tout - c'est d'ailleurs à Wimbledon qu'il avait explosé aux yeux d'un public averti en atteignant les huitièmes de finale dès sa 1re participation en 2019 -, Humbert a longtemps estimé que la terre n'était pas faite pour lui. Comme d'autres, il a repoussé la surface un peu vite, oubliant parfois qu'il pouvait bien y jouer. "Sur dur ou sur gazon, avec mon service et mon revers j'aurais moins douté au moment de conclure. J'ai douté car je n'ai jamais bien joué sur terre", disait-il en avril 2023 après une défaite au 1er tour de Monte Carlo devant… Lorenzo Sonego.

Oui, Humbert peut le faire

"Aujourd'hui, je me suis prouvé que je pouvais le faire", avait-il ajouté. Le premier chemin vers l'acceptation de cette surface ? Sa défense, son jeu tout en rythme et sa constance sont autant d'atouts sur la terre. Si Humbert joue sur ocre comme il joue ailleurs, son bon classement pourrait se transformer en un excellent, lui qui navigue cette année autour du Top 15 (15e à la Race, 17e à l'ATP).
La preuve, son quart de finale à Monte Carlo, le premier en Masters 1000 sur terre battue, l'a envoyé au 13e rang mondial, à la mi-avril. Sur le Rocher, il avait validé une excellente fin d'hiver. Titré à Marseille en début de saison, Humbert a aussi triomphé de son deuxième ATP 500, à Dubaï. Il y avait battu successivement Hubert Hurkacz, son tombeur de Melbourne, et Daniil Medvedev.
Mais plus que Marseille, Dubaï et Melbourne, c'est bien évidemment Monte-Carlo dont va devoir se souvenir Humbert, lui qui n'avait pas su enchaîner, ne remportant qu'un match à Madrid et aucun à Barcelone. "Il y a eu beaucoup de positif cette semaine, retenait-il après sa défaite, en trois manches, face à Casper Ruud sur le Rocher. Je viens de jouer un des meilleurs au monde sur terre battue, et même s'il y a encore plein de progrès à faire, il y a eu de bonnes choses pendant ce match."

Un beau parcours pour conquérir le public de Roland-Garros

Sans s'enflammer, Ugo Humbert avait alors compris qu'il devait être ambitieux sur terre battue : "Ce que j'ai fait cette semaine montre que je suis là, que je peux bien jouer sur cette surface. [...] Je trouve que je suis de plus en plus solide. Si je continue aussi à progresser physiquement, je devrais remplir l'objectif, qui est d'être prêt pour Roland."
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Arrivé à Paris vendredi soir, Humbert n'aura pas à attendre trop longtemps pour démarrer puisqu'il entrera sur le court dès dimanche, dans cette journée ajoutée depuis quelques années, et dès 11h. "Je n'ai pas eu le choix !", a-t-il rigolé en conférence de presse samedi avant d'être questionné sur un public qu'il n'a pas encore conquis.
"À chaque fois, c'était rapide pour moi, souriait-il encore quand il lui a fallu juger les tribunes parisiennes. Que tu joues bien ou mal, ce n'est pas le plus important. Ils demandent que tu te donnes à fond. Au final, ce n’est pas un contre un, c’est deux contre un. Ce sont des ambiances fantastiques. Quand j'ai joué Kyrgios en Australie, que tu sentais le public derrière Kyrgios, c'est fabuleux. Ce n'est pas facile pour l'adversaire, il faut s'en servir." Pour que le public le soutienne et s'enflamme, Humbert devra d'abord croire en lui.
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