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Khachanov savoure son sacre parisien : "J'ai décroché la lune"

Alexandre Coiquil

Mis à jour 11/11/2018 à 00:35 GMT+1

ROLEX PARIS MASTERS – Titré pour la première fois de sa carrière en Masters 1000, dimanche à Bercy, Karen Khachanov a reconnu avoir vécu le moment le plus intense de sa carrière à Paris. Mais pour lui, ce n'est que le début d'une longue aventure.

Karen Khachanov lors du Rolex Paris Masters

Crédit: Getty Images

L'avenir lui appartient. Vainqueur à 22 ans de son premier Masters 1000, Karen Khachanov a gagné la reconnaissance de tout un public, de ses pairs et a attiré la lumière sur lui avec la manière. Sacré au terme d'une semaine ou son tennis aura atteint une certaine forme d'apogée, le tout frais 11e mondial a déjà rempli son palmarès d'un titre important. Un cap important qui lui laisse une belle marge de manœuvre pour les mois et les saisons à venir. Sourire solaire mais tête froide, Khachanov a montré qu'il avait la capacité mentale pour répondre présent dans un grand moment.
"Bien sûr, c'est l'un de mes plus gros titres, mon plus grand accomplissement. J'ai décroché la lune. C'est une superbe façon de terminer la saison. Je ne pleure peut-être pas mais je suis très heureux", a-t-il souri après la rencontre. "Je suis vraiment satisfait de la façon dont j'ai joué ici cette semaine. Match après match, j'ai haussé mon niveau de jeu contre tous ces joueurs du Top 10 et Novak aujourd'hui."

Le profil du joueur moderne

Haut perché du haut de son 1,98m, mais extrêmement mobile et doté d'une couverture de terrain redoutable, puissant mais muni d'une qualité de frappe plus subtile qu'on ne le pense, capable de diriger le jeu dans tous les recoins du court, Khachanov répond aux critères du joueur moderne par excellence. Sur le plan physique car il est grand et tennistique car il sait tout faire. Ce profil c'est celui qui va vampiriser le circuit lors des prochaines années. Il a pourtant apporté énormément de variation pour battre Djokovic après un début de match raté.
Pas réputé pour être un joueur offensif, le Moscovite est pourtant allé vers le filet lors de la finale quand il a fallu serrer le jeu. Et dans cette zone du court, il a démontré avoir une belle main pour le petit jeu. "Avec Novak on ne peut pas aller au filet car il est beaucoup trop précis pour frapper des passings. On doit vraiment préparer ses montées. Il faut être certain d'avoir frappé de la bonne manière avant de déclencher sa course et aller vers le filet", a analysé le droitier. Ce qu'il reste de Bercy, c'est que son jeu n'a pas de faille quand il est en confiance et qu'il n'a pas la panoplie technique d'un simple joueur de fond. L'aspect psychologique du jeu était lui par contre un des derniers secteurs qu'il devait peaufiner. Et de ce côté, tout a fonctionné à merveille.
Karen Khachanov lors du Rolex Paris Masters

La défaite face à Nadal à New York, le déclic

Si Khachanov avait déjà battu des membres du Top 10 l'année dernière, il a cette fois passé un cap supérieur : quatre sont tombés dans son escarcelle à Paris, dont deux faisant partie du Top 5 (Alexander Zverev et Novak Djokovic). De quoi rendre son sacre prestigieux. Avant ce déclic, Khachanov a pris quelques leçons, notamment en Grand Chelem ou Juan Martin del Potro, Alexander Zverev, Novak Djokovic et Rafael Nadal lui ont stoppé sa route cette saison. L'énorme duel face au Majorquin à l'US Open a constitué le tournant de sa saison. Le fameux déclic qui fait basculer un parcours du bon côté.
"Cela m'a poussé à mes limites et à travailler encore plus dur. Mais je voyais que le niveau était là et que je pouvais être compétitif contre ces joueurs-là", a-t-il analysé. "C'était juste une question de détails, de quelques points. Mais je croyais vraiment en moi et je me disais qu'en continuant à jouer ainsi, cela pourrait un jour tourner de mon côté."
A la sortie de ce match de titans face à Nadal, Khachanov avait tenu les mêmes propos sur l'approche didactique qu'il devait tirer de cette défaite. "Dans un ou deux jours je repenserai au match et je le regarderai. Je pourrai savoir à quel niveau je peux jouer, quel a été mon niveau ici et ce que je pourrai appliquer lors des prochains tournois. Mais il m'a montré à quel point j'étais tout proche de trouver la solution face à des joueurs de très haut niveau."
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Pour entrer dans le Top 10, il faut vraiment jouer une saison très consistante
Premier vainqueur d'un Masters 1000 depuis neuf ans et le sacre de Nikolay Davydenko à Shanghai, Khachanov a remis le tennis russe sur le devant de la scène. La vraie, la grande. Mais cette lourde tâche il ne va pas la partager seul. Le fardeau incombera aussi à Daniil Medvedev (16e mondial) et Andrey Rublev (68e), dont la saison a été gâchée par des blessures.
En s'imposant à Bercy, Khachanov a perpétué la tradition des succès russes dans la capitale française. De Marat Safin et ses trois sacres (2000, 2002, 2004) à Nikolay Davydenko, dernier vainqueur en 2006, le tennis russe avait son rond de serviette à Bercy, tradition perdue depuis. C'est donc l'heure du retour. "Je suis fier d'être le premier Russe victorieux ici depuis Nikolay Davydenko et fier d'inscrire mon nom à la liste des vainqueurs de ce tournoi. Je pense que pour se rapprocher encore du Top 10 et pour y entrer, il faut vraiment jouer une saison très consistante et je suis fier de ce que j'ai fait cette année. Je dois continuer sur ce chemin."
Forcément, les comparaisons avec Marat Safin, son idole d'enfance en compagnie de l'Argentin Juan Martin del Potro, sont revenues à ses oreilles cette semaine. Pour Guy Forget, le directeur du Masters 1000 parisien, il y a effectivement quelque chose entre les deux compatriotes : "C'est vrai qu'il y a des similitudes (...), dans la personnalité aussi. C'est un garçon très attachant", a-t-il souligné. "Il est encore loin de lui au niveau du palmarès et je trouve qu'il a encore des aspects perfectibles dans son jeu. S'il continue de travailler, imaginez son potentiel dans deux ou trois ans."
Marat, le modèle, l'icone et le guide. Khachanov a une tendresse particulière pour son aîné. "Je ne pense pas être aussi extravagant que lui. Mais je ne pense qu'il était fou. C'était juste un joueur charismatique qui avait son style. C'est tout." Un peu Safin, surtout lui-même, Khachanov a signé son entrée dans la cour des grands dimanche. A lui d'entrer dans la cour des géants maintenant.
Karen Khachanov lors du Rolex Paris Masters
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