Medvedev : "Quand je joue comme ça, ce n'est pas facile pour les autres"

ROLEX PARIS MASTERS – Arrivé presque en catimini à Bercy, Daniil Medvedev en repart avec son premier titre de l'année, le troisième de sa carrière en Masters 1000. On a retrouvé cette semaine le Medvedev sûr de lui et si solide qu'il en devient un casse-tête pour ses adversaires. Même Alexander Zverev, pourtant en pleine bourre, a fini par se casser le nez sur le mur moscovite.

Daniil Medvedev et Alexander Zverev à Bercy, après leur finale.

Crédit: Getty Images

Curieux sport, quand même, que ce tennis, où un rapport de forces qui semble solidement établi peut voler en éclats en quelques jeux et guère plus de minutes, pour opérer un virage radical à 180°. Prenez Daniil Medvedev. Dimanche, si vous lui aviez dit à la fin du premier set de sa finale à Bercy, perdu face à Alexander Zverev, qu'il déroulerait au point de remporter neuf des dix derniers jeux du match pour se promener jusqu'au titre, il ne l'aurait probablement pas cru. Nous non plus.
Injouable sur son service, l'Allemand venait de prendre les devants à la faveur d'un break dans le 12e jeu de ce premier acte et, c'est vrai, Medvedev n'était pas loin de sembler sans solution. C'est exactement ce qu'il ressentait sur le court. "Je dois dire qu'après le premier set, je ne savais pas quoi faire, a avoué le Russe. Je n'avais pas eu une seule balle de break. Je ne me sentais pas bien en retour. Il servait incroyablement bien. Et à 6-5, j'ai perdu mon service parce que je me suis un peu tendu. J'avais l'impression que le match pouvait me glisser entre les doigts."
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Un set et demi pour trouver la clé puis Medvedev a écoeuré Zverev : le résumé de la finale

Video credit: Eurosport

Seconde balle décisive

Puis tout a changé. Progressivement, puis brutalement. Medvedev a d'abord réussi à sortir cette finale de ce schéma qui ne lui était pas favorable. Il s'est mis à mieux relancer, ou plutôt à relancer tout court. Cela a duré un demi-set. Zverev a pris la pression, tenu sur un fil, avant d'exploser complètement. "J'ai réussi à rester solide (malgré la perte de la première manche, NDLR), j'ai eu quatre balles de break au début du deuxième set, je lui ai mis la pression, j'ai élevé mon niveau pas à pas et finalement, je l'ai breaké et ça a tout changé pour moi", relève celui qui compte désormais trois Masters 1000 à son palmarès, comme sa victime du jour.
Après avoir trouvé la clé en retour, le Russe a pu se reposer sur sa… seconde balle. L'autre clé de sa victoire. En début de troisième manche notamment, lors d'un jeu déterminant au cours duquel il a dû faire face à quatre balles de débreak alors qu'il avait pris d'entrée le service de son adversaire. Sa panne de premiers services aurait pu lui coûter cher, mais il n'a pas cillé :
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Daniil Medvedev.

Crédit: Getty Images

Pas plus pénible que lui

On a même alors retrouvé par séquences le Medvedev de l'été 2019, dégoulinant de confiance, capable, par exemple, d'aller sauver des balles de break en faisant service-volée sur seconde balle.
Quoi qu'il en soit, ce Medvedev-là a réponse à presque tout. Quand il est aussi solide, qu'il donne aussi peu, il n'y a pas beaucoup plus pénible à jouer que lui sur le circuit. Il ne dit d'ailleurs pas autre chose, sans fausse modestie ni forfanterie. Juste avec la lucidité de celui qui se connait mieux que personne. "Je pense que quand je joue comme ça, ce n'est pas facile pour les autres de m'affronter, juge-t-il. Je suis vraiment content de gagner le titre ici, et encore plus de mon niveau de jeu, vraiment élevé cette semaine."
Parce que c'est son premier titre de la saison (c'était même sa première finale), cette victoire lui fait un bien immense. Et lui procure un plaisir particulier, lui qui est arrivé en France à l'adolescence et dont l'entraîneur, Gilles Cervara, est français. Paradoxalement, il n'avait jamais très bien joué en France et encore moins à Paris, où, avant cette semaine, son bilan cumulé à Roland-Garros et Bercy était... d'une petite victoire en six participations.

"Gagner, ici, à Bercy, en France, c'est vraiment beau"

Mais nulle pression particulière pour justifier ces déboires, selon lui : "Avant, en France, je n'ai pas réussi à trouver mon meilleur niveau. Je pense que cela n’a aucun lien avec le fait de jouer en France. Au départ, Roland-Garros, c'est sur terre battue, donc pas facile pour moi de jouer en cinq sets, ce n'est pas ma meilleure surface. Tous les autres tournois, je n'étais pas bien dans ma tête ou parfois physiquement, ou je ne m’étais pas bien entraîné avant. Il y a des raisons logiques pour tout. Je suis content de prouver à moi et à tout le monde que je suis capable de bien jouer partout, en France aussi."
Mais, oui, elle lui fait plaisir, cette semaine parisienne. "Je pense que je suis peut-être l’un des plus Français de tous les étrangers qui sont dans le Top 100, rappelle-t-il. Il n'y en a pas beaucoup qui parlent français aussi bien que moi. Gagner, ici, à Bercy, en France, c'est vraiment beau."
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Medvedev : "Avant le tournoi, je disais à ma femme que je ne jouais pas bien cette année"

Video credit: Eurosport

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