Federer: "On aime toujours autant le tennis"

R.F. : Je m'attendais à un match plus compliqué que la dernière fois où je l'avais joué, en début d'année à l'Open d'Australie. La terre battue l'aide beaucoup je pense parce qu'il bouge très bien. Je m'étais entrainé avec Benoît sur terre il y a peu et il sait vous mettre dans une position inconfortable. Il a beaucoup de facettes différents dans son jeu, son grand revers est intéressant. Heureusement pour moi, il n'a pas bien servi durant le tie-break du premier set, ça m'a aidé. Après, j'étais devant. Mais c'était un match difficile et je suis plutôt chanceux de m'en tirer en deux sets.

R.F. : Non, je ne pense pas. Je ne sais même pas à quelle heure est la finale, quatre heures non? (NDLR: elle démarrera effectivement à 16h). J'ai passé moins de temps que lui sur le court, il a eu deux semaines difficiles et chargées. Donc je ne pense pas que ce sera un facteur.

R.F. : Oui et non. Faire trois finales en début de saison sur ses trois premiers tournois pour son retour, c'était fort, même si c'était sur sa surface favorite. Ensuite, il a gagné à Indian Wells et cela lui a donné énormément de confiance. C'est impressionnant oui, de voir son bilan. Dans une série comme ça, le plus important, c'est de prendre match par match, point par point, sans penser au fait qu'on est sur une série et sept ou huit tournois de suite en allant en finale.

R.F. : Oui, mais il a été absent pendant sept mois et là je n'ai pas joué durant sept semaines, ça aide aussi. On s'est raté une ou deux fois. Djokovic et Murray sont là aussi ce qui fait que nous nous affrontons plus souvent en demi-finales qu'auparavant. Mais on a quand même eu suffisamment de batailles épiques. Je pense que nous sommes impatients tous les deux. Je le suis moi.

R.F. : Je ne sais pas si c'était si douloureux que ça pour moi. J'étais un peu déçu c'est sûr (NDLR: il avait perdu 7-6 au cinquième set). Je me souviens surtout d'une atmosphère fantastique autour du court, le vieux central. Je pensais que je méritais de gagner ce match mais il s'était tellement bagarré. L'issue du match reste un regret pour moi mais pas mon jeu. J'étais en contrôle total, je voulais lui faire sentir que je contrôlais le jeu. J'étais déçu d'avoir perdu mais j'étais ressorti avec un sentiment positif et l'impression de pouvoir le dominer même sur sa surface fétiche. Si je peux rivaliser pendant cinq heures avec lui à Rome, je peux le faire ailleurs, voilà ce que je pensais à l'époque. Mais je ne crois pas que ce match ait eu une influence particulière sur la suite de nos carrières et de nos confrontations. Il y en a eu tellement…

F.R. : Beaucoup de choses ont changé. Ce sera en trois sets gagnants, pas en cinq comme c'était encore le cas en 2006 dans les Masters 1000. Mais c'est mieux, ça permet d'enchainer les Masters 1000. A l'époque, il fallait parfois faire des choix et nous avions d'ailleurs tous les deux fait l'impasse sur Hambourg en 2006. L'eau a coulé sous les ponts, le temps a passé, mais je pense qu'on aime toujours autant le tennis. Peut-être même plus encore.