US Open 2014 : De Bellis à Coric, la jeune garde a rendu les armes… pour cette fois

Guillaume Willecoq

Mis à jour 29/08/2014 à 12:19 GMT+2

Sensations du premier tour à New York, Catherine Bellis et Borna Coric, qui faisaient leurs débuts en Grand chelem, se sont inclinés au deuxième tour. Mais on devrait vite les revoir...

Catherine Bellis.

Crédit: Imago

"Être le futur du tennis américain, c’est ce dont je rêvais quand j’étais petite." La formule a suscité des petits sourires amusés en salle de presse mais, oui, à l’issue de cet US Open, Catherine Bellis n’est plus tout à fait une enfant. A 15 ans et 152 jours, la jeune Américaine, titrée aux Petits As de Tarbes la saison dernière, a dépoussiéré quelques records de précocité en battant Dominika Cibulkova, finaliste de l’Open d’Australie, au premier tour : plus jeune joueuse à remporter un match en Grand chelem depuis Alizé Cornet en 2005, plus jeune à remporter un match à l’US Open depuis Anna Kournikova en 1996, plus jeune Américaine à remporter un match à New York depuis Marie-Joe Fernandez en 1986…
Il y a les chiffres, donc, et il y a l’impression laissée sur le court, où son énergie et sa détermination ont électrisé Flushing Meadows, suscitant de larges embouteillages aux abords des courts où elle évoluait. "J’adore quand les gens viennent me regarder jouer, ça me donne une énergie folle et ça me pousse à mieux jouer", assure "CiCi", déjà très à l’aise avec le show à l’américaine. L’adolescente ne s’est pas laissée dépasser par l’engouement né de sa victoire sur Cibulkova, et a confirmé en luttant deux heures durant contre Zarina Diyas. Sa série de sept jeux marqués consécutivement, un 6-0 asséné à la Kazakhe à la clé, a été un temps fort de la journée new-yorkaise, avant que la 1208e joueuse mondiale ne finisse logiquement par rendre les armes (6-3, 0-6, 6-2). "Les trois sets ont été très différents, analyse-t-elle froidement. Au premier, j’étais nerveuse. Puis je me suis libérée au deuxième mais, au dernier, j’étais un peu fatiguée et je n’ai pas aussi bien joué que j’aurais voulu."
Avec ce qu’elle a montré à l’US Open, ce n’est sans doute que partie remise… à moins qu’elle n’intègre l’université, une filière prisée aux Etats-Unis et une porte qu’elle a choisi de laisser ouverte en refusant le chèque de 60 000$ gagné sur le court : "Pour l’instant, je vais rester chez les amateurs. On ne sait jamais, si une blessure survient, je veux pouvoir aller à l’université. Mais mon rêve est bien de passer pro !" Sur le modèle peut-être de Nicole Gibbs, 21 ans, qui fête en grande pompe son récent diplôme de Stanford : victorieuse de Caroline Garcia puis, cette nuit, d’Anastasia Pavlyuchenkova (6-4, 6-7, 6-3), Gibbs rejoint grâce à ces coups d'éclat le cortège de nouvelles figures apparues ces derniers mois sur le circuit WTA, et dont la Suissesse Belinda Bencic, 17 ans, est la dernière représentante encore en lice dans ce tournoi s'agissant des moins de vingt printemps.
Coric : "Le niveau n'est pas tellement plus élevé que chez les jeunes"
Dans le tableau masculin aussi, il n'en reste qu'un : Nick Kyrgios, 19 ans, a confirmé son récent quart de finale à Wimbledon en éjectant du tableau les chevronnés Mikhaïl Youzhny et Andreas Seppi. Après avoir sorti Rafael Nadal à Londres, un huitième de finale contre Stanislas Wawrinka à New York serait incontestablement une affiche des plus excitantes... C’est en revanche fini pour le Croate Borna Coric : à 17 ans, le champion junior de l’US Open l’an dernier a franchi le cap du tableau final cette année, s’extirpant des qualifications avant de battre Lukas Rosol au premier tour. Battu par le vétéran Victor Estrella Burgos au deuxième tour (7-6, 4-6, 6-4, 6-2), le 171e joueur mondial a pris rendez-vous : "Je n’avais aucune pression sur ce tournoi. Maintenant que tout le monde me regarde, je vais devoir prouver que je suis un bon joueur."
Passé des Futures au tableau final de Grand chelem en moins d’un an, le Croate affiche ses certitudes : "Le circuit pro est un peu plus dur que le circuit junior dans le sens où les adversaires ne vous donnent pas le match si vous gagnez le premier set. Mais le niveau n’est pas tellement plus élevé que chez les jeunes. Enfin si, bien sûr, il est meilleur. Mais on peut s’y adapter assez rapidement." Avec Rosol, il a ajouté un troisième Top 50 mondial à son tableau de chasse, après Edouard Roger-Vasselin à Umag et Jerzy Janowicz en Coupe Davis. "On est un noyau de quatre - cinq du même âge à percer actuellement, reprend Coric. Si on évite les blessures et si on est solides dans nos têtes, on pourra peut-être atteindre le Top 10, voire mieux." Si à (moins de) vingt ans on n'est pas impertinent...
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