US Open 2014 - Même sans réussite depuis Wimbledon, Novak Djokovic ne cède pas à la panique

Novak Djokovic se souviendra longtemps de cet été 2014. Entre son mariage avec sa fiancée de longue date, sa victoire à Wimbledon et une place de numéro un mondial retrouvée, il a eu de quoi nourrir un bel album photo pour son futur enfant, attendu pour la rentrée. Bizarrement, le mois d'août sera sans doute éludé par le Serbe qui a passé son temps à tenter de retrouver son allant sur un court de tennis. Rattrapé par ses obligations tennistiques, le leader du classement mondial est vite redescendu de son nuage.

Il est revenu sur le circuit ATP sans énergie ni inspiration. Bilan : deux victoires (face à Monfils et Simon) et deux défaites au troisième tour à Toronto et à Cincinnati (face à Tsonga et Robredo). Un grand écart saisissant comparé à son doublé Indian Wells-Miami du printemps. Lui qui a toujours le mot pour rire vous dira que cela fait toujours 50% de réussite sur l'ensemble des deux derniers Masters 1000 sur dur, il n'en reste pas moins qu'il vient d'avoir un trou d'air comme il n'en a plus eu depuis 2010. A l'époque, le Serbe, avait disparu avant les quarts à Indian Wells puis Miami. Depuis, il n'avait plus connu un enchaînement aussi chaotique. Cette année, le numéro un avait en tout cas atteint au moins les quarts de finale à chaque fois.

En manque de forme, Novak Djokovic a bien essayé de mettre des mots sur ses maux. "Je ne me sens pas bien sur le court, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui ne vont pas", avait-il même confié limite alarmiste après sa défaite à Cincinnati face à Tommy Robredo. Avant de rectifier quelques jours avant le début de l'US Open : "J'ai mis du temps à me remettre en mode compétition. J'ai vécu six dernières semaines uniques. Je ne pouvais pas espérer plus. Tout ce qui s'est passé m'a probablement épuisé (...), mais j'ai passé beaucoup de temps à l'entraînement pour revenir à mon meilleur niveau".

A le voir détendu dans "The Late Show", émission de la chaîne télévisée américaine CBS de David Letterman, avec un seau d'eau glacée sur la tête (lors d'un ALS Ice Bucket Challenge pour être précis) et lors de matches d'exhibition, Djokovic semble avoir bel et bien repris du service. Comme tous les joueurs de sa trempe qui courent derrière les titres prestigieux, à l'US Open, le Serbe sera prêt.

C'est en étant "extrêmement motivé et inspiré" qu'il compte faire un retour tonitruant dans ce tournoi majeur où il a joué les finales des quatre dernières éditions, pour un seul sacre en 2011 face à Rafael Nadal. "J'avais besoin de temps pour me remotiver. J'étais un peu à plat au moment de jouer à Toronto et Cincinnati et je n'étais pas en mesure de jouer mon meilleur tennis. J'avais besoin de temps pour m'entraîner davantage et analyser mes matches pour voir ce qui n'allait pas."

A New York, Djokovic sera vite fixé. Dans la partie de tableau de l'US Open qui l'attend, il aura de quoi rentrer dans le vif du sujet assez rapidement. Après un premier adversaire à sa portée (l'Argentin Diego Schwartzman, 80e mondial plus à l'aise sur terre battue), le Serbe pourrait éventuellement croiser la route des Américains Sam Querrey au troisième tour, et John Isner en huitièmes de finale (si sa cheville le laisse tranquille), avant de s'attaquer à Tsonga ou Murray en quarts.

Comparé à Roger Federer, tête de série numéro deux en l'absence de Rafael Nadal, cela ressemble à un véritable parcours du combattant, ce qui lui a fait dire non sans humour : "Je ne pense qu'au premier tour... mon entraîneur ne me permet pas de regarder le reste du tableau". S'il remporte un deuxième titre à l'US Open, celui-ci n'en sera alors que plus savoureux. Suffisamment pour rouvrir son album photo de l'été.