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US Open : Incroyable mais vrai, Benoît Paire est devenu raisonnable

Laurent Vergne

Mis à jour 06/09/2015 à 11:24 GMT+2

US OPEN 2015 – Auteur d'une première semaine absolument remarquable, Benoît Paire est en train de valider le travail effectué sur lui-même. Plus mature, moins éparpillé, le Français est métamorphosé. Et ça paie.

Benoît Paire durant l'US Open 2015

Crédit: Panoramic

Benoît Paire a tout pour qu'on l'aime. Un jeu visuellement séduisant, parfois même affriolant. Une bonne gueule. Un soupçon de charisme. Et cette petite chose presque indéfinissable que pourtant chacun sait déceler en un coup d'œil : du talent. Avec tout ça, il aurait une bonne tête de locomotive du tennis français. Sauf que Benoît Paire a un petit souci : l'intérieur du crâne. Il possède cette faculté à onduler de la toiture en certaines circonstances. Et quand c'est le cas, il y a des fuites. Il est un peu "barge", Paire. Son charme et sa limite. Enfin, ça, c'était avant. Parce que, promis, il est en train de changer.
Sur ces derniers mois, on a vraiment envie de le croire. Sur cette quinzaine aussi, d'ailleurs. Que ce soit contre Kei Nishikori au premier tour, ou lors de ses deux matches suivants, l'Avignonnais est parvenu à garder le fil de son jeu. Il y a quelques temps, ce fil aurait cassé à coup sûr. Plus maintenant. en a apporté une nouvelle preuve. Après avoir obtenu une balle de set à 5-4 puis mené 0-30 à 6-5, il s'est retrouvé mené 3-0 dans le tie-break. Mais au lieu de craquer, voire de balancer, il est resté zen. Résultat, 7 points de suite, le premier set dans la poche et seulement deux jeux perdus après ça.

Des Futures à Flushing

Pour un peu, Benoît Paire en serait le premier étonné. "Ce qui m'a surpris, c'est que je suis resté calme à 3-0, a-t-il dit au micro d'Eurosport à sa sortie du court. D'habitude, je parle beaucoup dans ces moments-là. Là, je me suis dit 'essaie de revenir point par point, et même si tu perds ce set, ce n'est pas grave, le niveau de jeu est là'". Pour un peu, il serait devenu raisonnable. Ce qu'il résume ainsi : "Je suis un nouveau Benoît : entre celui que j'étais avant ma blessure et celui de maintenant, c'est incomparable, au niveau du comportement, des efforts que je fais à l'entraînement".
La métamorphose a incontestablement porté ses fruits. Tombé à la 149e place au début du mois de février à cause d'une blessure au genou gauche récurrente, Paire sera, dans le pire des cas, aux portes du Top 30 à la fin de l'US Open. Son grand mérite aura été de se montrer patient. De se reconstruire étape par étape. A la fin de l'hiver, il est allé jouer des Challengers, des Futures. Bien loin du strass new yorkais qui le remet en pleine lumière aujourd'hui. "Je suis très fier de moi, explique-t-il, parce que j'arrive à passer d'un tournoi Futures en début d'année à un huitième de finale en Grand Chelem. Mais je n'ai pas envie de m'arrêter là."
Qui remportera le duel entre Tsonga et Paire ?
Etre ambitieux toute l'année, pas seulement par périodes
Le vrai défi, pour lui, sera en effet de durer. Paire a déjà flirté avec le Top 20, il y a un an et demi. Il est capable de jouer à un haut niveau par séquences, par périodes. Mais s'il veut s'ancrer durablement parmi le gratin du tennis mondial, il va devoir prouver que ses bonnes intentions du moment ne disparaîtront pas. Sinon, il retombera dans ses travers. Comme le souligne à l'AFP son entraineur Lionel Zimbler, "le défi, c'est de le pousser à être ambitieux toute l'année, pas seulement par périodes".
Benoît Paire acquiesce. D'une certaine manière, il reste son pire ennemi. Et il le sait. "Je ne me fixe pas de limites, prévient-il. Le plus dur, ce sera après l'US Open. J'y pense déjà. J'essaie déjà de me préparer, parce que je me connais..." Avant l'après, il y a quand même ce huitième de finale contre Jo-Wilfried Tsonga. Son premier à ce niveau en Grand Chelem. Il n'a pas grand-chose à y perdre mais, maintenant que ce verrou-là a sauté, pourquoi ne pas voir plus loin ? Avant, on n'aurait pas forcément donné cher de ses chances face à un joueur aussi rompu à l'exercice que Tsonga. Mais ça, c'était avant.
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