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US Open : Del Potro, l'inconsolable optimiste

Laurent Vergne

Mis à jour 10/09/2018 à 12:18 GMT+2

US OPEN 2018 – Juan Martin Del Potro a pleuré, beaucoup pleuré après sa défaite contre Novak Djokovic en finale, dimanche. Affecté de ne pas avoir pu aller au bout de son rêve, l'Argentin va toutefois quitter New York avec une envie : se mettre à nouveau en position de pouvoir gagner un Grand Chelem. Et une conviction : il en est capable.

Juan Martin del Potro / US Open

Crédit: Getty Images

Comme Novak Djokovic l'a si bien dit, Juan Martin Del Potro est un gentil géant. Ça fait toujours bizarre de voir un géant pleurer. Et un peu de peine de voir un type aussi gentil inconsolable. Sitôt consommée sa défaite, devenue inéluctable depuis un petit moment déjà, l'Argentin, après une franche accolade avec son bourreau, a regagné sa chaise. Il n'y était pas assis depuis cinq secondes qu'il a fondu en larmes. Et quand il s'est présenté en conférence de presse un peu plus tard, les grandes eaux n'avaient pas encore séché. "C'est un peu dur d'être là, en train de vous parler, a-t-il dit. Pour être honnête, je pleurais encore dans les vestiaires avant de venir ici."
Cet US Open restera pourtant une grande réussite pour Del Potro. Neuf ans après, il a enfin atteint une nouvelle finale de Grand Chelem. Mais ce dont il rêvait, ce n'était pas d'une finale. C'était du titre. "Je suis très triste d'être dans la peau du perdant aujourd'hui, confirme l'homme de Tandil. Je pense que j'ai fait un bon tournoi, mais c'est une défaite difficile pour moi. C'est triste de perdre en finale de ce tournoi parce que j'ai mis tellement de cœur dans ce match..." Un match qu'il n'a toutefois jamais été en mesure de gagner.
J'ai joué en permanence à la limite
Pour cela, il aurait fallu arracher ce 2e set où tout s'est joué. Cette incroyable bagarre de 95 minutes, au cours de laquelle il a produit un colossal effort pour effacer un break de retard, avant de voir des ouvertures lui faire un alléchant teasing, que ce soit dans cet interminable jeu de service de Djokovic à 4-3 (ah, ces trois balles de break...) ou le jeu décisif, qu'il a d'abord contrôlé (3-1 en sa faveur) avant de perdre six des sept derniers points. "J'ai eu mes chances dans ce set, c'est certain", pestait JMDP après coup. Face à des joueurs comme ça, si tu ne profites pas de tes rares occasions, tu finis par être puni". Ça n'a pas manqué.
Mais Juan Martin Del Potro insiste : ce n'est pas lui qui a perdu, c'est bien Djokovic qui a gagné. Ce n'est pas (que) lui qui a raté tous ces coups droits, y compris dans des moments cruciaux, c'est son adversaire qui l'a guidé malgré lui vers ces erreurs. "Novak est tellement rapide que je suis obligé de prendre plus de risques avec mon coup droit, explique-t-il. J'ai joué en permanence à la limite, mais je n'avais pas le choix, prendre plus de risques que d'habitude, c'est le seul moyen de battre ce genre de joueurs. Mes erreurs viennent du niveau de jeu de Novak. Sa défense était trop bonne aujourd'hui. Pour gagner, vous devez être parfait pendant trois heures. Parfois, ce n'est pas possible."
J'ai envie de continuer à me surprendre moi-même
Son histoire personnelle depuis dix ans est digne d'un scénario hollywoodien. L'irrésistible ascension, la jeunesse triomphante, les aléas qui l'éloignent des sommets comme une forme d'injustice, les retours, les rechutes... Un vrai roman, que la carrière de Juan Martin Del Potro. Une victoire, dimanche, aurait fait un sacré happy end. Heureusement, l'histoire n'est pas finie. Son échec final ne doit pas faire oublier ce qu'il a accompli pendant deux semaines et, au-delà de ça, depuis maintenant plusieurs mois.
Delpo peut regarder devant lui et c'est peut-être l'essentiel. "Je me sens bien, je n'ai pas de douleur, le poignet répond bien", poursuit-il. Il parle de jouer "encore plusieurs années au tennis." Une phrase qui, au vu de son parcours, n'est pas franchement anodine. "Je ne sais pas quand je disputerai mon dernier US Open, mais je reviendrai encore longtemps, je reçois tellement d'amour ici", se promet-il.
Ces dernières années, l'Argentin a déjà déjoué pas mal de sombres pronostics. Il s'est bluffé lui-même et il ne veut pas que ça s'arrête. "J'ai envie de continuer à me surprendre moi-même, à faire des choses comme je viens de faire dans ce tournoi, assure le numéro 4 mondial. Ce tournoi me donne une énorme motivation pour essayer de gagner ces grands titres. Je sais que je peux le faire."
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