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Toujours convalescent, Dimitrov revit à New York avant de défier Federer en quarts de l'US Open

Alexandre Coiquil

Mis à jour 03/09/2019 à 22:10 GMT+2

US OPEN - Invité surprise des quarts de finale, Grigor Dimitrov défie Roger Federer dans la nuit de mardi à mercredi pour une place dans le dernier carré. De retour à un niveau plus conforme à son talent de tennisman, le Bulgare savoure ce retour de flamme et ne souhaite pas se projeter trop loin.

Grigor Dimitrov lors de l'US Open 2019

Crédit: Getty Images

Devinez qui vient dîner ce soir sur le Arthur-Ashe ? C'est Grigor Dimitrov. Auteur d'une saison 2019 absolument dramatique, le Bulgare est un des invités surprises de ces quarts de finale de l'édition 2019 de l'US Open. Clin d'œil symbolique à ce parcours 100% renaissance : il affrontera son double, Roger Federer, pour décrocher une place en demi-finale plus de deux ans après son dernier carré en Grand Chelem à l'Open d'Australie 2017. Pour celui qui est descendu à la 78e place mondiale, ce passage à Flushing Meadows est une véritable bouffée d'air frais. Pendant huit mois, Dimitrov a traîné sa peine de tournoi en tournoi. Mental au plus bas, tennis défaillant, sa saison a eu des allures de descente aux enfers.
Si l'opération passer sur le corps de Federer en quarts de finale semble un brin complexe, malgré son niveau retrouvé à New York, Dimitrov savoure son retour inattendu dans des sphères qui correspondent à son niveau. Venu à "Big Apple" en prenant match après match, le joueur de Sofia s'est surpris lui-même mais a réfusé d'évoquer sa saison complexe après sa qualification en quarts de finale.
"Il n'y a pas d'histoire d'ancien et nouveau Grigor. La seule chose qui compte, c'est d'aller de l'avant. Mon ressenti, c'est que je suis une personne différente et un joueur différent. Il n'y a pas besoin d'évoquer les six ou sept derniers mois et revenir sur mon agonie", a expliqué Dimitrov après son succès face à Alex De Minaur en huitième de finale. "C'est comme ça. J'ai surmonté les mauvais moments et j'ai mangé mon pain noir. Aller sur un court de tennis est toujours un excellent sentiment. Oui, je suis de retour. Et je prends du plaisir. Je me sens libéré. Si cela ne va pas, c'est difficile de le cacher hors du court."
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Grigor Dimitrov lors de l'US Open 2019

Crédit: Getty Images

Une longue chute contrôlée depuis le Masters 2017

La descente aux enfers de Dimitrov n'a pas vraiment débuté cette saison. Elle a été le fruit d'un long processus de gestation entamé en 2018, quelques semaines après son sacre au Masters. Une compétition devenue maudite vu les états de service d'Alexander Zverev cette saison. Ce couronnement londonien est d'ailleurs le dernier titre à avoir rempli son palmarès. De novembre 2017 à août 2019, Dimitrov n'a gagné que 37 rencontres et en a perdu 34 (sans compter son parcours à New York).
Des chiffres trop bas pour perdurer en haut du classement et même dans le Top 50 qu'il a quitté pour la première fois depuis fin 2012. Il a entamé cet US Open en étant tout proche de sortir du Top 80, mais avec l'assurance de ne pas perdre de points après sa défaite au premier tour face à Stan Wawrinka l'an dernier.
Comme dans un rêve, tout s'est bien emboîté pour lui à Flushing Meadows. Et cela fait aussi partie des bons côtés du tennis. Il a battu le coriace Andreas Seppi au 1er tour, bénéficié du retrait de Borna Coric au 2e, avant de battre avec la manière Kamil Majchrzak, novice à ce niveau en Grand Chelem, et de coller une leçon à Alex de Minaur en huitième. Bilan : trois matches et un seul set concédé. Le parcours parfait au meilleur des moments, surtout qu'il sortait d'une tournée nord-américaine bien pauvre avec une seule petite victoire à son compteur mais avec une défaite encourageante face à Stan Wawrinka à Cincinnati.
C'est son succès face à Alex De Minaur qui a fait poser les regards sur lui. Complet et agréable à voir, car c'est le Dimitrov spectaculaire qu'on a vu sur le court, ce succès a semblé être celui du déclic pour lui cette année. "J'étais juste heureux d'être capable de jouer un match complet. J'ai bien lu le jeu, je bougeais bien, je retournais bien", a-t-il analysé. "Surtout, je n'ai pas eu de baisse mentale. Ce sont des éléments qui me font bien jouer. C'est pour ça que je n'ai pas envie de faire des comparaisons avec mon niveau dans un passé récent. Il faut aller de l'avant."

Un mental à reconstruire

Une montagne se dresse devant lui : Roger Federer. En sept confrontations, dont deux jouées en Grand Chelem (Open d'Australie 2016, Wimbledon 2017), Dimitrov n'a jamais réussi à faire chuter le "maître". Son bilan est même famélique, il ne lui a pris que deux petits sets en tout et pour tout. Forcément, ses attentes sont donc celle d'un outsider et rien d'autre. "C'est une bonne opportunité pour jouer dans un grand court. Rien de plus. Vu l'historique entre Roger et moi, rien n'a jamais été en ma faveur. Mais ça, c'est le bilan à faire maintenant", a observé Dimitrov.
"J'apprécie ce que je produis en ce moment, ce que j'ai réussi à faire dans ma carrière et ce que je fais en ce moment. Je suis exactement où je devrais en être. Je n'aurais pu imaginer me retrouver à cette position après mon été et mon début de saison", a-t-il ajouté. "Mais je suis là. Est-ce que je suis excité ? Oui. Mais il est important de ne pas se projeter trop loin. Il faut profiter de la situation quelques instants et aller de l'avant."
Toujours coaché par Andre Agassi et Radek Stepanek, bien que sa biographie ATP ne l'indique plus et que les questions se multiplient autour de cette collaboration à cause des absences des deux hommes, Dimitrov est encore convalescent. Pour lui, le déclic s'est fait grâce à une addition de facteurs. "Ce qui est important pour moi, pour mon jeu, c'est le moment où vous réussissez à avoir un momentum pendant un match. Et c'est là que vous trouvez vos marques et vos repères sur un court. J'ai commencé mon tournoi sur le court 11. Passer d'un petit court à un grand court et à un encore plus grand court n'est pas la chose la plus facile qui soit. Ce sont des caps à prendre dans le bon ordre pour continuer à produire son jeu."
Faux paresseux, mais machine ô combien complexe sur le plan psychologique, à cause d'un tennis créatif complexe à générer sur le long terme, Dimitrov veut continuer sa routine, celle d'un mec qui bosse mais qui est en voie de guérison. "Le plus important, c'est de bien travailler tous les jours, qu'on joue ou pas. C'est ce que je fais. Je regarde ce que je fais bien et ce que je peux améliorer. Chaque jour qui passe me permet d'ajouter une petite brique à mon édifice et de contrôler ce que je peux contrôler. C'est ma principale préoccupation aujourd'hui."
Grigor Dimitrov lors de l'US Open 2019
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