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US Open : Shapovalov-Auger-Aliassime, Tsitsipas-Kyrgios… Les 10 affiches à voir en 1re semaine
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Publié 23/08/2019 à 00:15 GMT+2
US OPEN – Les tableaux féminin et masculin sont désormais connus à New York. C’est donc l’occasion de se projeter quelque peu sur ce qui nous attend dans cette édition 2019. Nous vous proposons une liste des dix duels certains (1er tour) et potentiels (2e et 3e tours) auxquels nous aimerions assister en première semaine.
ATP Washington - Highlights : Kyrgios v Tsitsipas
Crédit: Eurosport
S. Williams – Sharapova
Simple dames, 1er tour
C’était l’affiche d’une finale de Grand Chelem voici quelques années. Serena Williams et Maria Sharapova ont même croisé le fer à quatre reprises avec un titre en Majeur en jeu : à l’Open d’Australie en 2007 et 2015, à Roland-Garros en 2013 et à Wimbledon en 2004 pour la seule victoire de la Russe. Et curiosité de leur rivalité : elles ne se sont jamais affrontées à New York, comme Roger Federer et Rafael Nadal. Mais si ces derniers ne pourraient briser cette "malédiction" qu’en finale cette année, Serena et Sharapova le feront, elles, dès le 1er tour.
Car les deux championnes n’occupent plus depuis longtemps les deux premières places du classement mondial. Si l’Américaine reste très compétitive à 37 ans et sort de deux finales à Wimbledon et Toronto, la Russe a passé plus de temps à l’infirmerie à cause de son épaule droite que sur les courts ces derniers mois. Retombée à la 87e place mondiale, elle s’accroche avec l’espoir de réaliser quelques coups d’éclat. Pour ce faire, elle s’est dernièrement entraînée sous la supervision du coach italien Riccardo Piatti. Mais en 21 confrontations, Sharapova ne l’a emporté qu’à deux reprises contre Serena. La mission s’annonce donc plus qu’ardue pour elle, mais le match vaudra le coup d'oeil et devrait avoir les honneurs de la "night session" sur le court Arthur Ashe.
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Serena Williams et Maria Sharapova à l'Open d'Australie en 2016
Crédit: AFP
Kerber – Mladenovic
Simple dames, 1er tour
Comme souvent ces derniers temps, Kristina Mladenovic aura fort à faire d’entrée en Grand Chelem. La Française paie son classement modeste (elle est 53e joueuse mondiale) et a hérité de la tête de série numéro 14, Angelique Kerber, d’entrée. L’Allemande a d’ailleurs de bons souvenirs à Flushing Meadows où elle a été sacrée en 2016, le deuxième de ses trois titres en Grand Chelem quelques mois après l’Open d’Australie la même année et avant Wimbledon deux ans plus tard. Le défi s’annonce donc immense pour Mladenovic, d’autant qu’elle est menée 4-1 dans ses confrontations sur le circuit contre l’Allemande qui l’a toujours battue sur dur.
Cela étant dit, Kerber ne donne pas les meilleures garanties ces dernières semaines : elle reste sur trois défaites consécutives (2e tour à Wimbledon, 1er tour à Toronto et Cincinnati). Et ces deux dernières années, elle n’a pas fait long feu à New York (1er tour en 2017, 3e tour en 2018). Mais Mladenovic ne va pas beaucoup mieux : après des premières semaines prometteuses, son association avec Sascha Bajin semble plafonner. Quart-de-finaliste à Washington, elle a perdu d’entrée à Toronto avant d’être éliminée dès les qualifications à Cincinnati. Mais c’est bien la Française qui a le moins à perdre, ce qui pourrait peut-être la libérer.
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Kristina Mladenovic lors du tournoi WTA de Toronto
Crédit: Getty Images
Shapovalov – Auger-Aliassime
Simple messieurs, 1er tour
C’est un curieux clin d’œil du destin. Un an jour pour jour après leur première confrontation chez les grands au 1er tour de l’US Open, les Canadiens Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov vont remettre le couvert. Et cette fois, le premier cité compte bien aller au bout de ce duel fratricide. En 2018, pour ce qui devait être un moment inoubliable – le premier match de sa carrière dans un grand tableau de Majeur – pour lui, le Québécois avait été contraint à l’abandon au milieu du troisième set, pris de palpitations cardiaques. On avait alors eu peur pour l’avenir de celui que l’on annonçait comme l’une des grandes promesses du tennis mondial.
Douze mois plus tard, Auger-Aliassime a plus que rassuré. Il a progressé d’une centaine de places au classement mondial, est devenu le plus jeune membre du top 20 et tête de série par la même occasion à Flushing Meadows. Pour Shapovalov, l’année a été moins prolifique : il n’a pas dépassé le 2e tour de ses six derniers tournois (quatre éliminations d’entrée) et est donc sorti des 32 joueurs "protégés" de cet US Open. Plus fou, moins structuré que son cadet, il n’en reste pas moins un formidable talent au revers à une main explosif de gaucher, beaucoup plus inspiré sur le dur nord-américain que sur les autres surfaces. Le match promet donc quelques étincelles et du suspense, d’autant que les deux joueurs en sont à une victoire partout sur le circuit.
Tsonga – Khachanov
Simple messieurs, 2e tour
Nous entrons désormais dans le domaine du probable ou du possible. Il est difficile cette saison de se projeter avec Jo-Wilfried Tsonga dont l’irrégularité dans les performances tient à une forme physique très variable due, entre autres, à son état drépanocytaire. Il n’empêche que si le Manceau se sent bien, il ne serait pas inenvisageable de le voir franchir l’obstacle américain Tennys Sandgren au 1er tour. S’il y parvient, il devrait ainsi s’offrir le droit de défier le Russe Karen Khachanov, 9e joueur mondial, favori contre Vasek Pospisil pour son entrée en lice. Et la perspective de ce duel franco-russe est attrayante pour plusieurs raisons.
La première tient aux styles des deux hommes : puissants et agressifs du fond, leur potentiel duel serait la promesse de quelques services canons, coups droits fracassants et d’un nombre assez élevé de coups gagnants. La seconde est liée à leur rapport de force. Si Tsonga, 66e joueur mondial, est moins bien classé que son rival, il n’a pourtant jamais perdu contre Khachanov en trois duels. Et la dernière référence du Français est (très) récente puisqu’il a dominé le Russe au début du mois d’août à Washington (6-4, 2-6, 7-5). S’il a lieu, ce serait leur premier match disputé en Grand Chelem et le format des cinq sets pourrait toutefois bien avantager le plus jeune (et plus endurant) des deux hommes.
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Jo-Wilfried Tsonga
Crédit: Getty Images
Monfils – Humbert
Simple messieurs, 2e tour
Et si quasiment deux mois après, Gaël Monfils et Ugo Humbert se retrouvaient ? A Wimbledon, les deux Tricolores s’étaient affrontés pour la première fois de leur carrière, avec pour scène majestueuse le 1er tour d’un Grand Chelem au déroulement pour le moins étrange. Mené deux sets à rien, le jeune Lorrain avait réussi à refaire son retard, puis l’avait emporté sur abandon dans la manche finale. Encore trahi par son physique et décidément allergique au gazon, Monfils semblait alors avoir perdu le fil d’une saison qui avait pourtant pris un tournant prometteur en février-mars.
L’été américain a remis en selle le Parisien qui a retrouvé un niveau très intéressant à Montréal où il a atteint le dernier carré en Masters 1000 pour la première fois depuis 2016. A 100 %, il sera favori de son 1er tour contre l’Espagnol Albert Ramos Vinolas. Légèrement sous pression, Humbert a les points de son 2e tour de l’an passé (il était sorti des qualifications et était tombé contre Stan Wawrinka avec les honneurs) à défendre, mais il a les armes pour triompher du Roumain Marius Copil, 96e joueur mondial. Si les deux hommes sont au rendez-vous, il y aura donc de la revanche dans l’air, et surtout au moins un Français au 3e tour.
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Ugo Humbert et Gaël Monfils - Wimbledon 2019
Crédit: Getty Images
V. Williams – Svitolina
Simple dames, 2e tour
L’année dernière, Venus Williams avait quitté l’US Open au stade des seizièmes de finale, après avoir été sèchement battue par sa sœur cadette (6-1, 6-2). En 2019, la joueuse de 39 ans aura probablement droit à un premier vrai test dès le 2e tour. Si elle se débarrasse de Saisai Zheng, l’Américaine devrait en effet croiser la route d’Elina Svitolina, tête de série n°5 du tableau féminin. Un obstacle infranchissable pour celle qui est tombée au 52e rang du classement WTA ? Pas forcément…
Car même si elle s’est inclinée face à l’Ukrainienne au 1er tour de Roland-Garros en mai dernier (6-3, 6-3), l’aînée des soeurs Williams en a visiblement encore sous la pédale. Son récent parcours à Cincinnati laisse en tout cas penser qu’elle peut toujours donner du fil à retordre à ses adversaires, a fortiori sur dur. Dans l’Ohio, la native de Lynwood s’est ainsi offert le scalp de Kiki Bertens (6-3, 3-6, 7-6) et de Donna Vekic (2-6, 6-3, 6-3). Ajoutons à cela le fait que Svitolina n’a jamais été irrésistible à New York (un huitième pour meilleur résultat), et l’on se rend compte que ce match pourrait être bien plus indécis qu’il n’y paraît.
Gauff – Osaka
Simple dames, 3e tour
Nous l’avouons volontiers, le choix de ce match ressemble plus à un pari osé qu’à un choc probable. Mais après l’épopée de Cori Gauff à Wimbledon, où l’Américaine est devenue à 15 ans et 122 jours la plus jeune qualifiée pour le grand tableau du tournoi londonien dans l’ère Open, difficile de ne pas s’y intéresser. Immanquablement, l’adolescente sera sous le feu des projecteurs devant son public qui en attendra monts et merveilles. Rien n’assure qu’elle saura supporter le poids de cette pression pour se transcender au 1er tour contre la Russe Anastasia Potapova, 76e joueuse mondiale, puis éventuellement face à Carla Suarez Navarro, 29e à la WTA.
Si Gauff parvenait à se hisser au 3e tour et que Naomi Osaka, numéro 1 mondiale et tenante du titre, lui faisait face de l’autre côté du filet, l’événement serait retentissant. L’ambiance serait assurément électrique et l’enjeu dément pour la (très) jeune Américaine : atteindre la seconde semaine en Grand Chelem pour la deuxième fois en deux participations. Blessée au genou à Cincinnati, Osaka a perdu de sa superbe par rapport à l’an dernier, même si elle trône au sommet du classement ATP, et elle devra gérer le défi, inédit pour elle, de la défense d’un titre en Grand Chelem. Son état de forme interroge avant le début du tournoi et son 1er tour devrait apporter quelques enseignements.
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Cori Gauff - WTA Washington 2019
Crédit: Getty Images
A. Zverev – Paire
Simple messieurs, 3e tour
Dire qu’Alexander Zverev connaît une année 2019 décevante est un doux euphémisme. Un titre à Genève (ATP 250) et un parcours conclu en quarts à Roland-Garros, voilà, pour le moment, ce qui mérite d’être retenu dans la saison de l’Allemand. Ce dernier serait donc bien inspiré de frapper un grand coup du côté de Flushing Meadows, mais ses résultats lors de la tournée nord-américaine n’ont sans doute pas été de nature à rassurer ses supporters. Rossé par Karen Khachanov à Montréal (6-3, 6-3), le n°6 mondial a trébuché dès son entrée en lice à Cincinnati, face à Miomir Kecmanovic (6-7, 6-2, 6-4).
Une méforme relative dont Benoît Paire pourrait tirer profit. Si la hiérarchie est respectée, les deux hommes devraient en effet en découdre lors de ce qui serait alors l’une des parties les plus intéressantes du 3e tour. A Roland-Garros comme à Wimbledon, l’Avignonnais est parvenu à se qualifier pour la deuxième semaine. Pour rééditer pareille performance sur les courts new-yorkais, le joueur français devra donc probablement venir à bout du droitier d’1 mètre 98. Pour information, Zverev a remporté leur seule confrontation (à Washington, en 2016).
Kyrgios – Tsitsipas
Simple messieurs, 3e tour
Sur le papier, c’est sûrement l’affiche potentielle la plus excitante de cette première semaine new-yorkaise. Et si elle a lieu, on vous conseille de vous installer confortablement dans votre canapé et de vous préparer un bon café pour veiller car toute autre programmation qu’une "night session" relèverait de l’hérésie. Stefanos Tsitsipas et Nick Kyrgios, chacun dans leur style, font incontestablement partie des joueurs les plus spectaculaires du circuit. Leur première confrontation à Washington n’a d’ailleurs pas déçu : un chassé-croisé de trois manches électriques remporté sur le fil par l’Australien qui avait bien fait rire le public en jouant les livreurs de chaussures pour le Grec.
Cette rivalité naissante est bien prometteuse, d’autant qu’aussi étrange que cela puisse paraître, ces deux caractères aux antipodes s’apprécient franchement. Ils ont ainsi déjà disputé ensemble deux tournois en double malgré deux approches du jeu radicalement différentes entre l’un, professionnel jusqu’au bout des ongles à l’ambition assumée, et l’autre, dilettante, aussi génial quand il a envie de jouer qu’irritant, voire horripilant, quand il a décidé de jouer les mauvais élèves. Mais attention, bien qu’appétissant, ce choc pourrait rester un doux rêve. Moins à son aise actuellement, Tsitsipas aura fort à faire dès le 1er tour face à un Andrey Rublev sur le retour et auréolé d’une victoire sur Roger Federer à Cincinnati. Quant à Kyrgios, difficile de faire plus imprévisible que lui.
Gasquet – Bautista Agut
Simple messieurs, 3e tour
Voir Gasquet passer deux tours en Grand Chelem ressemblait à un vœu pieu voici seulement quelques semaines. Oui, mais voilà, le Biterrois n’a cessé de progresser depuis son retour à la compétition en mai sur la terre battue de Madrid. Limité dans ses déplacements, parfois paralysé par l’appréhension lors de ses premières sorties de l’année, il s’est libéré lors de cet été nord-américain avec plusieurs victoires références sur Kei Nishikori, Diego Schwartzman et Roberto Bautista Agut. Le voir retrouver l’Espagnol au 3e tour à Flushing Meadows relèverait donc presque d’une certaine logique dans la dynamique actuelle des deux hommes.
Non tête de série, le Français a hérité d’une entrée en matière délicate face à l’Italien Matteo Berrettini, 25e joueur mondial, et sa résistance physique au meilleur des cinq sets reste une inconnue. Gasquet aura toutefois l’avantage de la confiance accumulée au Canada puis dans l’Ohio contre un adversaire qui n’a plus gagné depuis Wimbledon. S’il parvient à franchir ce 1er tour, il faudra encore se débarrasser de Joao Sousa ou Jordan Thompson, ce qui ne sera pas chose aisée non plus, pour retrouver Roberto Bautista Agut. Nouveau membre du top 10, l’Espagnol voudra certainement prendre sa revanche de Cincinnati en cas d’affrontement et aura probablement l’avantage si la partie venait à durer. Mais on demande à voir !
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