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US Open : Sans bruit ni fureur, Medvedev attend son heure

Maxime Battistella

Mis à jour 01/09/2020 à 23:28 GMT+2

US OPEN - Finaliste malheureux l’an passé, Daniil Medvedev avait été le grand animateur du tournoi, jouant au "bad boy" avec le public new-yorkais. A huis clos, le Russe, qui entre en lice mardi, devra trouver d’autres ressources pour, pourquoi pas, aller au bout cette fois.

Daniil Medvedev

Crédit: Getty Images

Souvenez-vous… l’été dernier. Si l’US Open n’a rien d’un film d’épouvante, ça n’avait pas empêché Daniil Medvedev de tenir, avec délectation et un certain talent, le rôle du méchant. Jusqu’à ce que le Russe se réconcilie avec un public américain qui, non content d’avoir découvert un sacré joueur au fort caractère, l’avait finalement adopté lors d’une finale homérique face à Rafael Nadal. Perdant magnifique, il avait pris rendez-vous.
Un an plus tard, revoilà Medvedev sur la terre de ses exploits passés, où il ne pourra pas poursuivre son idylle naissante avec les fans new-yorkais. Mardi soir, il aura bien les honneurs de la night session, mais elle promet d’être beaucoup moins électrique que celles de 2019. De quoi frustrer le bonhomme ? "Ça va être comme ça dans tous les sports pendant un certain temps. Mon comportement sur le terrain, c'est avec moi-même, avec Gilles (Cervara, son coach, NDLR), avec le match et l'adversaire. Parfois le public. C'est vraiment dommage car on joue pour le public mais, en ce moment, c'est comme ça, il faut l'accepter et s'habituer", philosophe la tête de série numéro 3 du tournoi, dans un entretien accordé à L’Equipe.
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"Aujourd'hui, je sais que c'est possible"

Car si Medvedev était si volcanique l’an passé, c’était aussi parce qu’il en avait besoin. Dans le sillage d’une tournée US harassante (trois finales consécutives à Washington, Montréal et Cincinnati, NDLR), il était arrivé à Flushing Meadows sur les rotules. Pour se rebooster et prolonger son aventure jusqu’à frôler son premier titre en Grand Chelem, il avait donc besoin d’aller chercher de l’énergie ailleurs, dans l’adversité voire l’animosité de la foule.
Cette année, le contexte est bien différent. Comme tous ses collègues, le Russe manque de matches à cause de la mise en stand-by pendant cinq mois du circuit, coronavirus oblige. Mais son odyssée de la saison précédente pourrait bien l’aider. "Bien sûr, ça donne des repères. Tu sais que, si tu es sérieux, tu fais bien ci et ça, tu as des possibilités. Avant l'US Open de l'an dernier, je ne pouvais pas y croire. Aujourd'hui, je sais que c'est possible", confie-t-il encore au quotidien sportif. Et pour cause : avec Stefanos Tsitsipas et Dominic Thiem, il fait partie de ce petit groupe d’outsiders qui espère bien contrarier l’immense favori du tournoi, Novak Djokovic.
L’absence des deux autres membres du "Big 3", Rafael Nadal, son bourreau en finale l’an passé, et Roger Federer, ouvre également des perspectives. Medvedev en est d’ailleurs conscient, mais il ne s’enflamme pas. "Ça donne plus de chances à un nouveau de gagner le titre. C'est juste de la logique arithmétique. Mais on voit que Djokovic commence à battre tout le monde 6-3, 6-3 (Milos Raonic et Roberto Bautista Agut lui ont tout de même pris un set, NDLR). On voit aussi de petites surprises comme Thiem, qui a très bien joué en exhibition et qui a pris 6-2, 6-1 contre Krajinovic, qui joue très bien mais quand même. Mais je ne peux parler que de moi et je fais tout pour être bien."
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Une reprise encourageante, mais une condition physique à parfaire

La semaine dernière, lors du Masters 1000 délocalisé de Cincinnati, Medvedev s’est plutôt rassuré. Parfaitement dans sa bulle si l’on puit dire, le Russe a joué cinq premiers sets d’excellente facture après une si longue coupure. Si Roberto Bautista Agut a fini par le renverser en quart de finale, il ne s’en est pas formalisé, mettant cette péripétie autant sur le compte de la qualité adverse que de son manque de rythme. L’épreuve physique des cinq sets constitue finalement la grande inconnue pour tous les engagés, mais elle pourrait lui permettre de retrouver toute son endurance, au fil des tours.
A défaut d’avoir connu une reprise parfaite, Medvedev a de quoi monter en puissance d’autant qu’on voit mal Federico Delbonis lui poser des problèmes insolubles au 1er tour. A l’exception du huis clos, tous les feux semblent donc au vert pour le Russe, même si nul n’est à l’abri de mauvaises surprises, surtout dans ces circonstances hors nome. Alexander Zverev a d’ailleurs cru savoir que son rival faisait partie du groupe de contacts de Benoît Paire concernés par une surveillance rapprochée, à l’instar d’Adrian Mannarino ou encore Kristina Mladenovic.
Mais Gilles Cervara, coach de Medvedev, s’est chargé de démentir l’information. Entreprise de déstabilisation ou erreur de bonne foi ? Difficile de savoir pourquoi Zverev s’est exprimé sur le sujet. On sait que les deux hommes ne s’apprécient pas particulièrement. S’il veut régler ses comptes avec l’Allemand sur le court, Medvedev ne pourra le faire qu’en finale. Les deux intéressés signeraient sûrement pour un tel dénouement.
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