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US Open 2021 : Invité surprise du 2e tour, Maxime Cressy remet le service-volée au goût du jour

Maxime Battistella

Mis à jour 02/09/2021 à 16:54 GMT+2

US OPEN 2021 - Opposé à Nikoloz Basilashvili au 2e tour jeudi à Flushing Meadows, le qualifié Maxime Cressy a créé l'une des sensations de ce début de tournoi en renversant Pablo Carreno Busta. Coup de projecteur sur l'Américain aux racines françaises qui se distingue par son style en voie de disparition : le service-volée.

Maxime Cressy à l'Open d'Australie en 2021

Crédit: Getty Images

Il ne reste plus que deux Bleus dans le tableau du simple messieurs de l'US Open. Ou plutôt deux et demi. Car Maxime Cressy, qui joue sous les couleurs de la bannière étoilée, a les deux cultures, américaine et française, chevillées au corps. Issu des qualifications et 151e joueur mondial, il a enflammé le court 4 de Flushing Meadows mardi en remontant un handicap de deux sets face au 12e à l'ATP et récent médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo, Pablo Carreno Busta. Une performance majuscule agrémentée de quatre balles de match sauvées dans le tie-break décisif de la cinquième manche.
Que demander de plus ? Le panache, vous répondrait sûrement l'intéressé. Car "Lacress", comme on le surnomme, a ajouté la manière au résultat. Cet exploit, il est allé le chercher vers l'avant, en ne se reniant jamais, même quand les carottes semblaient cuites après la perte des deux premières manches. Fidèle à son style qui en fait désormais une sorte d'ovni sur le circuit : le service-volée. Face à l'Espagnol mardi, il est monté au filet près d'une centaine de fois (97 précisément) pour 64 points marqués, soit 66 % de réussite. Impressionnant face à un passeur du calibre de Carreno Busta.
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Une folle remontée, 4 balles de match sauvées, 44 aces : Maxime Cressy a terrassé Carreno Busta !

Il a quitté la FFT parce qu'elle voulait en faire un joueur de fond de court
Cerise sur le gâteau, il est allé chercher le match sur un ultime retour-volée qui a fait craquer son adversaire au passing. Mais d'où lui vient, à 24 printemps, cet attrait pour un jeu d'un autre temps, que le ralentissement généralisé des surfaces depuis deux bonnes décennies a rendu presque caduque ? On pourrait dire que le hasard a bien fait les choses quand il s'est blessé au coude en pleine partie à 14 ans. "J'ai choisi de faire du service-volée plutôt que de laisser filer le match. C'était la première fois que j'expérimentais cette sensation de claquer des volées et j'ai adoré. Donc, j'ai décidé que ça allait être mon style de jeu pour le reste de ma vie", a-t-il révélé sur le site de l'ATP.
Mais pour y parvenir, Cressy a dû faire preuve d'une sacrée persévérance. Né à Paris, formé par la Fédération française de tennis (FFT) à partir de 12 ans à Boulouris, il s'est ensuite exilé pour sa dernière année de lycée au sein de la Weil Academy en Californie. "Il a quitté la FFT parce qu'ils étaient déterminés à en faire un joueur de fond de court, et l'empêcher de jouer le tennis de service-volée qu'il aime tant", raconte Billy Martin, le coach qui l'a ensuite attiré dans l'Université américaine de UCLA.
Cressy aurait donc préféré le système américain au formatage à la française que dénonçait dans d'autres termes Gilles Simon - ce dernier évoquant plutôt le style offensif et flamboyant d'un Roger Federer comme modèle suprême et contraignant. Sa trajectoire n'est d'ailleurs pas sans rappeler cette d'un Arthur Rinderknech qui a, lui, fait ses classes au sein de l'Université A&M du Texas. Mais ce cadre peut-être plus libre n'explique pas tout. Il a fallu beaucoup de caractère au jeune homme pour faire son trou, lui qui n'était même pas aligné en simple quand il était étudiant en première année.

L'université US avant le circuit, comme Rinderknech

Petit à petit, à force de volonté, Cressy a fait son trou. Aussi compétiteur dans les études (major en maths) que sur les courts, il est davantage l'exemple d'une réussite individuelle que le produit d'un système parfait. "Cet esprit compétiteur, c'est venu dès l'enfance comme j'étais le petit dernier dans la famille, avec deux grands frères (Jonathan et Mathieu avec lesquels il a commencé à taper la balle sur le mur dès l'âge de 4 ans, NDLR). Je ne pouvais pas perdre contre eux", a-t-il confié au site de l'ATP.
Associé à ses qualités physiques naturelles - il mesure 1 mètre 98, un avantage de poids au service (44 aces frappés contre Carreno Busta, NDLR) -, ce tempérament de feu lui a permis de se lancer avec conviction sur le circuit à sa sortie de l'Université en juin 2019. Deux titres en Challengers à Cleveland et Drummondville ont suivi, avant que l'interruption des compétitions par la pandémie de Covid ne coupe brutalement son élan. Mais Cressy a su se relancer cette saison, avec un 2e tour à l'Open d'Australie en sortant des qualifications, ou encore son premier quart de finale sur le circuit sur le gazon de Newport, sa surface préférée.
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Malgré le show Cressy au filet, Zverev a maîtrisé son sujet : le résumé de sa victoire

Le public, allié précieux pour franchir un cap

Réaccéléré l'an passé, le dur de Flushing Meadows met également en valeur son tennis offensif, inspiré par son idole d'enfance, Pete Sampras. Ce modèle suprême et cette foi en son destin, c'est peut-être ce qui fait pencher la balance côté américain chez Maxime Cressy. "Une de mes bonnes qualités, c'est que je n'ai pas vraiment peur de mes adversaires, peu importe qui je joue. Je crois beaucoup en moi. Je pense que je peux battre n'importe qui, j'étais très confiant en arrivant sur le court (contre Pablo Carreno Busta, NDLR)."
Avec cet état d'esprit, le 151e joueur mondial peut rêver d'un nouvel exploit jeudi contre le Géorgien Nikoloz Basilashvili, 39e à l'ATP, avec au bout un potentiel 3e tour en Grand Chelem, ce qui serait une grande première pour lui. Pour ce faire, il pourra compter encore sur le soutien de spectateurs déchaînés. Un vrai bonus pour Cressy qui n'avait connu que le circuit à huis clos du Covid jusqu'ici, ou les Futures dépeuplés.
"C'est une nouvelle expérience pour moi, et elle est vraiment enthousiasmante. J'adore jouer avec le public." Une chose est sûre, le Parisien de naissance ne se posera pas 36 000 questions : à l'abordage et advienne que pourra.
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