US OPEN - Caroline Garcia bat Coco Gauff en deux sets et se qualifie pour les demi-finales

Elle l'a fait ! Caroline Garcia s'est qualifiée pour les demi-finales dans la nuit de mardi à mercredi en terrassant l'héroïne locale Coco Gauff (6-3, 6-4 en 1h37) au terme d'une partie en deux temps : d'abord sublime, ensuite plus tendue, mais au final parfaitement gérée par "Caro" qui devient ainsi la troisième joueuse française à atteindre le dernier carré à l'US Open, après – excusez du peu – Mary Pierce et Amélie Mauresmo. Elle y défiera dans une demi-finale francophone la Tunisienne Ons Jabeur, victorieuse un peu plus tôt d'Ajla Tomljanovic.

Affronter en night-session, sur le stadium Arthur-Ashe, une jeune joueuse élevée au rang de star et quasiment considérée comme l'héritière de Serena Williams, c'était, pour Caroline Garcia, un rendez-vous majuscule, le genre de match à se faire toute petite ou à devenir grande. La Française l'a pris à bras le corps, en se détachant tout de suite 4-0 grâce à un début de partie de feu, dans la lignée de son début de tournoi, et ponctué de points stratosphériques à l'image de ce missile de coup droit décoché tout au bout d'un échange pourtant éreintant.

Finalement, dans tout ça, c'est Gauff qui semblait ressentir le plus la pression de l'événement. Mais l'Américaine, prise à la gorge d'entrée, a alors commencé à tisser sa toile et effacé immédiatement un premier break de retard (4-1 puis 2-4), en profitant aussi d'une baisse soudaine de premières balles de la part de la Française, qui n'aura en plus pas globalement été impériale dans ce secteur du jeu pourtant si important pour elle (52%).

Mais elle a eu le mérite, toutefois, de décocher souvent des premières au bon moment, notamment dans ce jeu très long et très tendu qui lui a finalement permis de se détacher 5-2. Un come-back de Gauff aurait probablement été compliqué à gérer. Au lieu de quoi, la Française a finalement réussi à tenir son service jusqu'au bout pour remporter ce 1er set conclu à la hussarde, au filet (6-3).

Le gain de ce 1er set a fait du bien à la Française tout autant qu'il aura (re)mis la tête sous l'eau à l'Américaine. Laquelle, globalement, aura – pour une fois – fait son jeune âge dans ce match. Constamment mise sous pression notamment sur sa 2è balle (seulement 27% de points remportés dessus !), Coco manquait ça et là des petites occasions de raccrocher le bon wagon en commettant trop de fautes parfois grossières, à l'image de ce coup droit dans le filet qui lui coûtait le break d'entrée de 2e set (0-1). De rage, elle en explosait sa raquette au sol. On pouvait la comprendre.

D'autant que ce break, au bout du compte, Gauff n'allait jamais le revoir. Elle frôlait même le naufrage avec deux balles de 4-1 (double break) joliment sauvées. Mais ne renonçait bien sûr pas pour autant. A 3-2, elle s'offrait même une balle de débreak, cette fois bien sauvée par la Française qui enchaînait à ce moment-là deux bonnes premières fort bienvenues. Idem à 4-3 lorsque, menée 0-30, "Caro" ne paniquait pas et écartait le danger en enchaînant deux aces et deux avions de chasse en coup droit.

Ouf. Sur un fil peut-être, mais ça passait toujours pour Garcia qui gardait également la tête froide et la main chaude à 5-4, au moment de servir pour le match. A 30-30, là encore, ça pouvait être tendu. Mais cette fois, c'est son adversaire qui lui venait en aide en ratant son attaque de coup droit puis en expédiant un revers dans le filet sur la balle de match. Sa 24e faute directe de la partie (soit deux de plus que son adversaire), celle de trop.

Elle scellait donc sa perte et déclenchait la joie immense de Caroline Garcia, qui poursuit son rêve bleu en se hissant en demi-finales sans avoir perdu le moindre set. Elle n'est plus qu'à deux victoires de devenir la première Française de l'histoire (de l'histoire !) à remporter le Grand Chelem américain. Même si l'on sait bien que le plus dur commence puisqu'elle pourrait avoir à affronter les deux meilleures joueuses mondiales, Ons Jabeur (c'est acté) et éventuellement Iga Swiatek en finale (on en est loin), ça commence à être difficile, vraiment, de ne pas s'enflammer…