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US OPEN - La fin du rêve : Caroline Garcia balayée en demi-finale par Ons Jabeur

Rémi Bourrières

Mis à jour 09/09/2022 à 04:11 GMT+2

US OPEN - Impériale depuis le début du tournoi, Caroline Garcia a vu son parcours prendre fin brutalement jeudi soir à New York. Face à une Ons Jabeur impériale, la Française s'est inclinée sèchement en deux sets (6-1, 6-3) en à peine plus d'une heure de jeu. Une grosse déception, qui n'enlève rien au magnifique été et à la superbe quinzaine de la Lyonnaise, qui va retrouver le Top 10 lundi.

Garcia pétrifiée et punie : Le résumé d'une demie à sens unique

Une terrible désillusion, à la hauteur des immenses attentes soulevées par son formidable parcours… Pour sa première demi-finale en Grand Chelem, Caroline Garcia a vécu un véritable cauchemar cette nuit, littéralement surclassée par Ons Jabeur en passant complètement à côté de sa partie, à l'inverse de la Tunisienne qui a déroulé une prestation extrêmement solide mais qui, à vrai dire, n'a pas tellement eu à forcer son talent pour s'imposer 6-1, 6-3 en 1h06. Après Wimbledon cet été, Jabeur se qualifie ainsi pour une nouvelle finale en Grand Chelem et tentera de décrocher son premier sacre majeur, samedi, face à Iga Swiatek ou Aryna Sabalenka.
Un naufrage, il n'y a pas d'autre mot. Où était passée la Caroline Garcia pétillante et conquérante de ces dernières semaines, l'ouragan qui dévastait tout sur son passage depuis le début de sa campagne new-yorkaise et ne laissait même plus à ses adversaires le droit de s'exprimer ? Cette nuit, ce n'était pas celle-là qui était sur le stadium Arthur-Ashe. Ce n'était même pas son ombre. A peine son fantôme.
Faire preuve de nervosité pour sa première demi-finale en Grand Chelem, c'est bien logique. Mais là, c'était encore bien au-delà de ça. Dès les premiers coups de raquette, la Française a paru prisonnière d'une lourde chape de plomb, à l'image de ce jeu de service initial perdu (après avoir mené 30-0) en enchaînant quatre grosses fautes, dont une volée de coup droit "bâclée" dans le filet. Et lors des jeux suivants, ce fut encore pire.
Caroline, qui n'avait pas encore perdu le moindre set du tournoi, mit seulement 23 minutes à concéder le 1er set, 6 jeux à 1. Elle enchaînait faute après faute (23 au total), souvent les mêmes d'ailleurs, avec une "prédilection" pour le revers dans le filet ou le coup droit dans le couloir. Le pire est que Jabeur, dans les premiers instants du match, ne paraissait pas injouable non plus. Mais face à la déliquescence adverse, elle a rapidement pris confiance et s'est mise à enfoncer le clou, portée notamment par une qualité de service irréprochable (8 aces, et encore bien davantage de services gagnants).
C'est dire, d'ailleurs : Caroline n'a pas obtenu la moindre balle de break du match. Elle est arrivée plusieurs fois à égalité dans le 2e set, lorsque, menée 6-1, 4-1, elle a tenté de sortir de sa torpeur et de poser enfin le socle de son formidable jeu offensif. Dès lors, ce fut un peu mieux, c'est vrai. Mais c'était trop tard. Beaucoup trop tard.
Son dernier espoir intervint à 5-3 lorsqu'elle se hissa à 30-30 sur le service de Jabeur qui servait pour le match. Mais la Tunisienne, très autoritaire, lui ferma la porte en enchaînant alors un bon service slicé avec un coup droit gagnant bien déposé. Comme un symbole, sur la balle de match, "Caro" expédia un coup droit dans le filet. Un énième. Celui de trop.
N'en jetez plus. De match, à vrai dire, il n'y en a pas vraiment eu. On pourrait louer ici, une fois de plus, les variations de la Tunisienne, son bijou de revers slicé, son coup droit joué toujours très tôt et très juste, ainsi que sa qualité de service dont on a déjà parlé, et dire qu'elle a "démoli" ainsi le jeu de Caroline Garcia comme elle avait su le faire lors de leurs six premières confrontations (dont quatre en juniors). Mais ce serait presque parler pour ne rien dire.

Un retour dans le top 10 en lot de consolation

Nonobstant les formidables qualités de son adversaire, qui fera son retour (mérité) à la 2e place mondiale, la vérité est surtout que Caroline Garcia s'est d'abord battue toute seule. Sans doute à cause d'une extrême tension, peut-être aussi d'un certain état de fatigue, ou d'autres raisons qu'elle ne tardera pas à expliquer. Bref : le constat brut est qu'elle ne deviendra pas, samedi, la deuxième Française à disputer la finale de l'US Open après Mary Pierce (en 2005), qu'on a vue, dans une image bien sûr fortuite mais tellement cruelle, bailler dans les tribunes.
Tout cela n'enlève rien, évidemment, au formidable parcours de Caroline Garcia qui fera lundi son grand retour dans le top 10. Et il sera temps, très vite, de revenir sur le caractère extrêmement positif de son été meurtrier, avant de se tourner avec gourmandise vers la suite. Mais en attendant, à chaud, on a tous cette impression douloureuse d'être tombé du lit en plein rêve. Et de s'être lourdement cogné la tête.
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