US Open 2023 – simple messieurs : Benjamin Bonzi s'incline en cinq sets au 3e tour contre Dominic Stricker

Il a beau ne pas avoir forcément le physique le plus "fit" du circuit, avec son visage joufflu et ses quelques rondeurs abdominales, Dominic Stricker n'en a pas moins une caisse énorme et un cœur gros comme ça. Miraculé des qualifications où il avait sauvé une balle de match au 2e tour, tombeur en cinq sets de Stefanos Tsitsipas au tour précédent en étant mené 5-3 au 4e set, le jeune Suisse de 21 ans, 128e mondial, a remis ça, dans la nuit de vendredi à samedi, en éliminant Benjamin Bonzi en cinq sets et 3h26 (2-6, 7-5, 7-6(4), 3-6, 6-2).

Pas de miracle cette fois, ceci dit. Passé un début de match un peu compliqué, le temps de mettre la carcasse en route, le Suisse a globalement mérité son succès, bâti une fois de plus autour de sa formidable patte gauche qui lui a encore rapporté 59 coups gagnants. A vrai dire, on le voyait même parti pour une victoire en quatre sets tant il semblait au-dessus après le gain, crucial, du 3e set au jeu décisif. Mais Bonzi est à saluer lui aussi pour sa bravoure et son intelligence tactique. Tout cela lui a permis de revenir au score et d'arracher le 5e set.

Le Nîmois a même eu sa chance à l'entame de celui-ci, sous la forme de deux balles de break dès le premier jeu. Mais Stricker les a sauvées avec autorité avant de reprendre le fil de sa marche en avant. Et de conclure, sans trembler, ce qui n'a de toute façon par l'air d'être le genre de la maison, et qui rajoute à la curiosité de ce garçon, lequel jouera donc son premier huitième de finale en Grand Chelem, vraisemblablement face à Taylor Fritz.

Il devra montrer un peu plus de constance que face à Bonzi, lui-même un peu trop branché sur courant alternatif pour passer le cap. Mais comment ne pas comprendre la tension ambiante dans ce 3e tour entre une wild card et un qualifié, qui jouaient tous deux non seulement pour atteindre leur premier huitième de finale en Grand Chelem, mais aussi pour intégrer (ou réintégrer dans le cas du Français) le top 100 ?

A ce petit jeu, Stricker s'est montré le plus solide. Au-delà de la déception qui doit légitimement être la sienne, Benjamin Bonzi peut, de son côté, être satisfait d'avoir retrouvé un tel niveau, après des mois de galères en raison d'une blessure au poignet. En attendant, Arthur Rinderknech porte seul, désormais, la responsabilité d'éviter un zéro pointé des joueurs (masculins) français en deuxième semaine de Grand Chelem cette année.