Tennis - US Open : Monfils et Humbert assurent, Rinderknech et Burel remportent d'énormes combats

Il était favori et il a assumé sans trembler. Moins en confiance ces dernières semaines, Ugo Humbert a bien commencé son aventure new-yorkaise lundi. Sur le court 10, le numéro 1 tricolore a pris le meilleur sur le Brésilien Thiago Monteiro, 75e mondial, en trois manches (6-3, 6-4, 6-4) et 2h17 de jeu. Au 2e tour, le protégé de Jérémy Chardy affrontera Francisco Comesana.

Dans un match au niveau moyen, Humbert a su notamment être le plus régulier en fond de court. Il n'a connu qu'un moment de léger doute, quand il s'est relâché en début de 2e set pour se faire breaker d'entrée (6-3, 0-3). Mais alors qu'il était mené 4-1, il s'est révolté pour aligner pas moins de 7 jeux (6-3, 6-4, 2-0) et prendre définitivement le contrôle de la partie. Tout n'a pas été parfait néanmoins : il faudra que le Messin serve mieux (50 % seulement de premières) et soit plus réaliste sur ses occasions (4 balles de break converties sur… 16) pour aller loin dans ce tournoi.

A 21 ans, il a encore beaucoup à apprendre. Et après sa superbe aventure à Wimbledon, Giovanni Mpetshi Perricard est confronté à l'exigence du haut niveau et à la difficulté d'être régulier toutes les semaines. Ce lundi, le jeune Français a ainsi enregistré sa quatrième défaite consécutive, se heurtant de plein fouet à l'Argentin Tomas Martin Etcheverry, 33e mondial, vainqueur net en trois sets (6-4, 6-2, 6-3) et 1h58 sur le court 10.

Le géant tricolore a payé sur ce qui constitue pourtant son arme principale, son service, avec seulement 54 % de premières et surtout pas moins de 14 doubles fautes (pour 15 aces). Il a ainsi concédé à cinq reprises son engagement, n'obtenant de son côté pas la moindre occasion à la relance. Visiblement gêné au doigt de la main droite, il n'a jamais trouvé son rythme.

Son US Open était déjà réussi et il l'a été jusqu'au bout. Non, Kyrian Jacquet, 209e joueur mondial issu des qualifications, n'a pas fait tomber Grigor Dimitrov, numéro 9 à l'ATP. A vrai dire, il ne l'a même pas fait trembler, mais il l'a fait travailler pour mériter sa victoire logique en trois manches (6-3, 6-4, 6-2) et 1h45 de jeu. Surtout, les deux hommes se sont fait plaisir et ont régalé par des coups brillants : un passing de revers en contournant le filet côté bulgare par ci, un passing en bout de course croisé supersonique côté français par là. Les spectateurs du court 5 ont été gâtés.

Pour Hugo Grenier, c'est aussi déjà fini. Sorti des qualifications, le Français a été battu au 1er tour par un autre qualifié, l'Américain Mitchell Krueger au 1er tour. Ce dernier l'a emporté en quatre sets (4-6, 6-3, 6-4, 7-5) et 3h37 de jeu. Bien parti, le Français n'a pas su maintenir son niveau, un peu diminué physiquement, tandis que son adversaire s'est montré un plus audacieux dans les moments chauds, comme quand il a écarté une balle de deux sets partout sur son service à 5-4 contre lui. Au 2e tour, la tâche sera plus dur pour Krueger qui affrontera soit Marton Fucsovics soit Jiri Lehecka.

Après avoir engrangé de la confiance à Cincinnati en battant notamment Carlos Alcaraz, Gaël Monfils est parfaitement entré en matière contre Diego Schwartzmann à New York. S'il a concédé le premier set à l'Argentin, qui disputait son dernier Grand Chelem, le Français a ensuite déroulé pour s'imposer en 2h45 de jeu (6-7[2], 6-2, 6-2, 6-1). Le 45e joueur mondial a facilement dominé chacune des trois denrières manches en une trentaine de minutes à chaque fois.

S'il a quelque peu coincé sur sa première balle (54% mais 79% de réussite derrière), Monfils a sauvé cinq des six balles de set qu'il a concédées, tout en convertissant 50% de celles qu'il a obtenues. Le Tricolore a connu légèrement plus de déchet que son adversaire, mais il n'y a pas eu match en termes de coups gagnants (50 contre 14). Il retrouvera un client au 2e tour avec le Norvégien Casper Ruud.

Bénéficiaire d'une wild card, Alexandre Muller lui a fait honneur pour son entrée en lice face à l'Australien Adam Walton, 95e à l'ATP. Le 77e joueur mondial a, comme Monfils, cédé la première manche avant de renverser la rencontre (3-6, 7-6[9-7], 6-3, 6-4) en un peu plus de 3h de jeu. La seconde manche conclue en 1h08 sur un tie-break irrespirable a évidemment été un tournant majeur de ce duel disputé. Muller s'est notamment montré solide sur sa première balle (67%, 73% de réussite derrière) et au filet, avec 25 points sur 35 remportés sur ses montées. Au 2e tour, le niveau va s'élever de manière spectaculaire, puisqu'il lui faudra gravir la montagne Alexander Zverev. L'Allemand a montré quelques failles face à son compatriote Marterer ce lundi, lors de sa victoire en 4 sets (6-2, 6-7, 6-3, 6-2). De quoi donner des idées au Tricolore ?

Arthur Rinderknech est tombé sur un très bon Christopher Eubanks pour son entrée en lice. Mais le Français a fini par avoir le dernier mot dans cet énorme combat conclu en près de 4h de jeu (6-4, 4-6, 3-6, 6-3, 7-6[10-8]). Bien entrée dans son match, le 56e joueur mondial a ensuite perdu quelque peu le fil en concédant deux sets de rang. La pause toilette à la fin du 3e set lui a visiblement fait du bien puisque le Tricolore a ensuite haussé son niveau de jeu pour aller chercher un cinquième set.

Une dernière manche dans laquelle le 8e de finaliste à Winston-Salem aurait pu se rendre les choses plus faciles. Il n'y a pas défendu la moindre balle de break, mais en a manqué quatre de son côté. Puis il a mené 5-2 dans le super tie-break avant de voir l'Américain, porté par son public, revenir à 6-6. Il lui a, enfin, fallu avoir les nerfs solides en passant de 9-6 à 9-8. Mais Rinderknech n'a pas tremblé au moment de servir pour le match. Il affrontera Andrey Rublev au prochain tour.

Arthur Cazaux est arrivé à New-York sans grande référence ces derniers mois et au coeur d'un été perturbé par son changement de staff. Possiblement libéré de toute forme de pression, le Montpelliérain a en tout cas assuré pour son entrée en lice face à l'Espagnol Pablo Carreno-Busta, désormais 213e à l'ATP. Un match conclu en 1h53 et trois petits sets (6-1, 6-3, 6-3). Le Tricolore, 91e joueur mondial, a notamment su rester concentré dans une troisième manche qui aurait pu être piégeuse.

D'abord parce qu'elle a été interrompue par la pluie. Mais aussi parce qu'elle a été plus décousue, avec les deux premiers breaks concédés par le Français. Mais Cazaux a répondu en prenant trois fois la mise en jeu de son adversaire dans ce troisième set. Il lui faudra toutefois passer plus de premières balles (47%) pour rivaliser face à l'Américain Brandon Nakashima, qui a balayé Holger Rune plus tôt dans la soirée.

Clara Burel est revenue de très, très loin. Absolument inexistante sur le début de match, la Française a concédé les neuf premiers jeux avant d'amorcer une opération "remontada" spectaculaire face à Sloane Stephens (0-6, 7-5, 7-5). La Tricolore, menée d'un set et 3-0, 4-1 puis 5-3 dans la seconde manche, a trouvé les ressources pour revenir de l'enfer et rester dans le match.

Breakée d'entrée de 3e manche, la 56e joueuse mondiale n'a encore jamais cessé de courir après le score dans cette manche décisive. Mais de 0-2 à 2-2, de 2-4 à 4-4, de 4-5 à 7-5, elle a fait parler une persévérance dingue face à un public américain qui poussait évidemment derrière son adversaire. Un match au mental, et c'est un euphémisme. Elle affrontera Victoria Azarenka au prochain tour.

Elle a survécu à un beau combat. Face à la Chinoise Xiyu Wang qui la devance de sept places au classement WTA (53e contre 60e), Diane Parry a su être solide dans les moments chauds ce lundi. Première Française à franchir le 1er tour de cet US Open 2024, elle l'a emporté en deux tie-breaks (7-6, 7-6) et 2h05 de jeu. Au prochain tour, elle affrontera une autre Chinoise, homonyme de son adversaire du jour, Wafan Wang, qui a profité de l'abandon de Maria Sakkari pour passer cette première étape.

Diane Parry a notamment été plus solide dans les moments de tension. Souvent contrainte de défendre, elle a su, par ses variations, faire jouer le coup de plus à sa rivale qui a commis 42 fautes directes. Wang a ainsi craqué sur une ultime double faute pour s'incliner.

Elle est passée un peu à côté de son sujet. Varvara Gracheva avait certes le redoutable honneur de défier d'entrée la tenante du titre et numéro 3 mondiale Coco Gauff sur l'immense court Arthur Ashe, mais elle n'a pas su donner le meilleur d'elle-même. , la Française pouvait notamment regretter un manque d'efficacité sur ses occasions en début de partie. La suite n'a été malheureusement que frustration pour elle.

Là non plus, il n'y a pas eu l'ombre d'un doute. Chloé Paquet, qui bénéficiait d'une wild card, n'a tout simplement jamais pesé face à la Britannique Harriet Dart, 76e à l'ATP et facile vainqueure en 1h15 de jeu (6-1, 6-2). Quasiment systématiquement punie derrière sa seconde balle (2 points remportés sur 13) - ce qui l'a forcée à réaliser sept doubles fautes -, pas inspirée au filet (0-3), la Tricolore a eu les occasions pour rester dans le match mais ne les a pas saisies (1 balle de brak convertie sur 7). La tournée américaine est décidément difficile pour elle.

Que Melbourne semble loin pour elle. Huitième-de-finaliste à l'Open d'Australie en début de saison, Océane Dodin n'a pas réussi à surfer sur la vague et cet US Open l'a encore confirmé. La Française ne verra ainsi pas le 2e tour, elle a été battue lundi pour son entrée en lice par l'Ukrainienne Anhelina Kalinina (6-1, 3-6, 6-1) en 1h40 sur le court 10. Dans un match difficile à lire, la Française a bien réagi dans le deuxième acte mais s'est complètement effondrée dans le troisième. Elle a notamment payé cher ses 30 fautes directes (dont 10 doubles fautes !).