Le "pancake serve" de Taylor Fritz est-il l'avenir du service ?
C'est un coup très populaire sur les réseaux sociaux mais encore très peu répandu sur le circuit professionnel : le "pancake serve". Sorte de service slicé extérieur, il offrirait une zone et un effet inédit. Taylor Fritz est l'un des rares joueurs à le maîtriser mais il reste frileux pour l'utiliser en match, surtout en simple. Jusqu'à quand ?
Taylor Fritz au service
Crédit: Getty Images
Joao Fonseca n'a rien compris. Invité à s'entraîner avec Taylor Fritz lors de cet US Open, le Brésilien se retrouve en position de relanceur côté extérieur. L'Américain étant droitier, les zones à couvrir étaient évidentes, l'incitant à anticiper. Mais, avec une facilité déconcertante, la tête de série N°4 balança un slice extérieur sorti de nulle part, laissant son adversaire sans réponse. "Je suis content qu'il ait réussi à le filmer celui-là parce qu'il était vraiment sympa", souriait Fritz mercredi en conférence de presse.
Le nom de cet OVNI tennistique ? Le "pancake serve". Un service ultra-populaire sur les réseaux sociaux parce qu'improbable et magnétique. Simon Freud, ancien 677e mondial, est d'ailleurs devenu l'ambassadeur officieux de ce coup spectaculaire. "Le service crêpe consiste à frapper la balle avec un effet inversé, explique ainsi le Suédois. En tant que droitier, je devrais frapper à droite, mais je frappe à gauche à la place. Ce qui rend mon service unique, c'est que j'adopte la prise crêpe (c'est-à-dire que je tiens la raquette comme si je retournais une crêpe en l'air) pendant le service. Il est ainsi difficile pour l'adversaire de voir quel service je vais faire."
Souvent à l'affût de ces séquences virales, Patrick Mouratoglou avait d'ailleurs commenté la technique du Suédois : "C'est un service que je voudrais plus voir dans le jeu actuel". Reste que le secret n'a pas été percé par tout le monde à écouter Freud. "Il y a eu beaucoup de réactions quand j'ai publié le service crêpe sur les réseaux sociaux. Pas mal de gens peuvent le faire, mais peu le réussissent", avance-t-il.
Pas un qui peut faire pareil
Taylor Fritz en fait partie et, à l'écouter, cela a pris du temps. "Je me souviens de la première fois ou j'ai vu ce service, j'avais entre 12 et 14 ans, j'ai vu un de mes amis s'entraîner avec son père, retraçait-il. Il devait jouer un gaucher donc son père lui faisait ce service pour l'habituer à l'effet. Donc j'ai commencé à essayer, pour m'amuser. Et je suis devenu franchement pas mal avec le temps". À la vue des images, notre consultante Camille Pin est restée bouche bée : "La réalisation de Fritz est complètement hallucinante. Si vous demandez à n'importe quel autre joueur du Top 100, il n'y en a pas un qui peut faire pareil."
Alors, Fritz a-t-il une arme fatale secrète ? Peut-être mais il hésite franchement à la dégainer. "J'en fais plein en double, j'en ai déjà fait en simple mais pas depuis un moment, a-t-il avoué. Je pense bien le faire mais si je le fais et que je perds le point derrière, mes coaches vont me tomber dessus." Reste que l'idée fait son chemin dans la tête de l'Américain qui a expliqué avoir vraiment songé à l'utiliser mercredi pour casser le rythme de retour de Lloyd Harris.
Reste que ce "pancake serve" n'a aucune chance de devenir la norme selon notre consultante Camille Pin. "C'est complètement absurde dans la biomécanique du service donc ce n'est pas viable, à mes yeux, nous explique-t-elle. Parce qu'en plus, c'est très difficile de mettre de la vitesse. Je pense qu'au bout d'un moment, Fritz se fera une tendinite (rires). En one-shot, sur un match, pourquoi pas. Mais plus…"
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