US Open 2025 - Demi-finales - Naomi Osaka après son élimination contre Anisimova : "C'est bizarre, mais je ne me sens pas triste"

Naomi Osaka a fini par céder jeudi soir contre Amanda Anisimova (6-7, 7-6, 6-3). Son formidable parcours s'arrête donc aux portes de la finale dans cet US Open, mais la Japonaise n'en reste pas moins une des grandes gagnantes de la quinzaine. De retour dans le Top 15, boostée par un plaisir retrouvé et sans doute supérieur à celui de ses jeunes années, elle peut à nouveau regarder devant.

Anisimova : "Beaucoup de nervosité au début, j'ai travaillé là-dessus"

Video credit: Eurosport

L'histoire aurait été si belle. Naomi Osaka, ses périodes de doutes, ses questionnements sur elle-même, sur le sens de sa carrière, sa prise de distance avec le tennis, sa maternité, son retour et, ici, à l'US Open, son parcours inspirant. La voir titrée à New York, ou même protagoniste de la finale, oui, l'histoire aurait été magnifique. Elle s'est donc arrêtée à près d'une heure du matin ce jeudi à New York. Physiquement un peu juste, elle a fini par coincer contre Amanda Anisimova (6-7, 7-6, 6-3). Il n'y aura pas, pas cette fois en tout cas, de retour en finale pour Osaka.
Peut-être est-ce l'âge, ou plus sûrement sa trajectoire de ces dernières années, mais elle n'avait pourtant pas l'âme grise et triste en quittant le court Arthur-Ashe. "C'est bizarre, mais je ne me sens pas triste", a-t-elle confié, s'étonnant presque elle-même dans un premier temps, avant de trouver à cette sensation une forme d'évidence : "En fait, ce n'est pas bizarre, parce que j'ai l'impression d'avoir fait du mieux que je pouvais. C'est même inspirant pour moi, parce que ça me donne envie d'essayer de m'entraîner pour m'améliorer et, je l'espère, avoir une nouvelle chance. Je ne peux pas être déçue."
picture

Anisimova renverse Osaka au bout d'une énorme bataille

Video credit: Eurosport

Un commencement

Malgré cette absence de happy end, Naomi Osaka voit donc cet US Open comme un commencement, ou un recommencement et non comme une fin en soi. Ce n'était pas sa dernière danse même si, à bientôt 28 ans, elle a parfois ressenti le poids des années au cours de cette quinzaine. "Je sens que je vieillis, a-t-elle souri. Quelques douleurs ci et là. Mais ça aurait été curieux d'arriver à ce stade de la compétition sans rien avoir et rien ressentir."
Après sa qualification pour les demi-finales, l'ancienne numéro un mondiale, qui s'apprête à retrouver le Top 15 pour la première fois depuis le mois de janvier 2022 (elle sera 14e lundi prochain), avait insisté sur son état d'esprit et ce qu'elle avait gagné ces derniers mois. "J'ai découvert que j'aimais le tennis plus que je ne le pensais", avait-elle avoué. La vertu de ce processus qu'est le retour vers le haut niveau après être repartie de tout en bas. "Je sais que j'aime ce sport maintenant, a-t-elle appuyé après sa défaite contre Anisimova. Je veux jouer des matches comme ça. Je veux jouer sur le court Arthur-Ashe et faire ce qu'il faut pour y arriver."
Que lui a-t-il manqué pour ne pas caler aux portes de la finale cette fois ? Sans doute un peu de caisse physique dans le dernier set. Pourtant, elle a longtemps semblé en mesure d'avoir le dernier mot, y compris dans le deuxième set où, dominée, elle a effacé par trois fois un break de retard. De l'autre côté du filet, Anisimova elle-même se faisait à l'idée : "La plupart du temps, je pensais que ça allait m'échapper et que je n'allais pas atteindre la finale. À certains moments, j'essayais de l'accepter, même si c'était difficile."
Honnêtement, j'ai fait un peu mieux que prévu
Puis ce sentiment, presque cette conviction, s'est évaporé à la fin de la deuxième manche. Mais le plus gros problème de Naomi Osaka aura été Amanda Anisimova, qui a réussi à l'étonner. "Je ne dirais pas que c'était plus dur que je ne le pensais, parce que je sais quel genre de joueuse elle est, mais c'est marrant parce qu'à certains moments, il n'y a aucune régularité dans son jeu (sourire), estime la double championne de l'US Open. C'est comme si elle frappait sur un court vide, comme s'il n'y avait personne et, la plupart du temps, ça rentre. Mais elle était en finale à Wimbledon, elle l'est ici, ça montre à quel point c'est une bonne joueuse."
Elle n'éprouve ni amertume ni regret. Elle qui n'avait jamais perdu en Grand Chelem une fois le cap des huitièmes de finale franchi découvre ce que ça fait de perdre si près du titre. "Je préfère perdre en demi-finale plutôt qu'au deuxième ou au troisième tour, ça me fait respecter encore plus le fait d'être arrivée jusque-là, dit-elle. Le fait d'avoir fait un bon parcours à l'US Open m'a vraiment redonné confiance. Mes bons résultats à Montréal ont aussi (elle y avait atteint la finale, NDLR), mais la saison n'est pas encore terminée. Honnêtement, j'ai fait un peu mieux que prévu. Je voulais juste être tête de série en Grand Chelem, mais je pense que je progresse. Bien sûr, j'ai envie de briller en Australie, mais avant cela, je veux bien faire lors de la tournée asiatique."
L'envie et l'ambition, Naomi Osaka redécouvre tout ça. Le plaisir, aussi, celui qu'elle prend aujourd'hui justement parce qu'il y a tout ce chemin de la reconstruction. "Ça a été vraiment difficile pour moi de surmonter le coup dur de l'année dernière et même du début de cette année, et de rester humble et d'accepter certaines choses, même jouer des Challengers." Mais ça valait le coup. Aujourd'hui, on a retrouvé Osaka. Oui, même avec cette demi-finale perdue, elle a beaucoup plus gagné qu'elle n'a perdu ici, à New York : elle s'est réinventé un avenir.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité