US Open 2025 - Huitièmes de finale - New York l'attendait : Coco Gauff - Naomi Osaka, entre le blockbuster et le derby
Mis à jour 05/09/2025 à 08:45 GMT+2
Avant le Sinner-Bublik sous les projecteurs nocturnes, ce sera le match le plus attendu de la session de journée : Coco Gauff face à Naomi Osaka. La star américaine contre la plus New-Yorkaise des Japonaises. La lauréate 2023 contre la double gagnante du trophée en 2018 et 2020. Il y a six ans, leur premier duel à Flushing avait tourné court, mais offert une séquence forte en émotion.
Quand Osaka séchait les larmes de Gauff en 2019
Video credit: Eurosport
C'est LE match qui faisait saliver New York depuis le tirage au sort. Coco Gauff face à Naomi Osaka. La star américaine contre l'ex-numéro un mondiale. Deux reines de Flushing. Trois titres ici à elles deux. Deux personnalités fortes, dont l'envergure dépasse le seul cadre du tennis. On peut s'étonner que les organisateurs n'aient pas programmé ce duel en night session, peut-être cela a-t-il à avoir avec le fait qu'en ce jour de Labor Day, le 1er septembre est férié aux Etats-Unis, mais tant mieux pour vous, téléspectateurs français. Il sera visible à une heure plus raisonnable, en deuxième position sur le Arthur-Ashe, après le huitième de finale entre Andrey Rublev et Félix Auger-Aliassime.
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Chacune a un lien spécial avec ce lieu, ce stade, cette ville. Une évidence pour Gauff, l'Américaine, héritière annoncée de Serena Williams, même si son allure évoque plutôt l'aînée, Venus. C'est là qu'elle a décroché son premier grand titre, en 2023. Mais Osaka n'est pas en reste, au contraire. Fille d'une Japonaise et d'un père haïtien ayant étudié à l'Université de New York, elle a passé une partie de son enfance à Big Apple. Sportivement, elle y a aussi triomphé à deux reprises, en 2018 et 2020. Elle est même la seule au cours de la décennie écoulée à avoir gagné deux fois à l'US Open et, pour elle aussi, tout a commencé là.
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Surtout, Osaka se sent en partie new-yorkaise. En tant que joueuse et en tant que personne, les deux entités étant intimement liées en elle. Si elle aime autant ce tournoi, c'est parce qu'il est, à ses yeux, "la personnification de ce qu'est New York. Il y a du bruit, ça grouille de tous les côtés, c'est très particulier." Dans son esprit, Flushing, c'est New York, et inversement. "J'ai grandi ici, rappelait-elle avant le début du tournoi. Petite, j'étais dans ces tribunes. Je me suis toujours demandé ce que ça ferait d'être celle qui joue. En y repensant, je trouve ça amusant. Je ne sais pas, on regarde quelque chose en grandissant, et puis, un jour, on y est enfin, on devient actrice."
Vous avez élevé une immense joueuse
Ce Gauff-Osaka se situe donc quelque part entre le blockbuster et le derby. Une affiche so new-yorkaise, version Times Square illuminé, entre deux championnes qui ont la carrure du lieu. Elles possèdent, en prime, un passé commun sur le court Arthur-Ashe. Le tout premier de leurs cinq affrontements, un soir de 2019.
Elles n'étaient alors pas encore tout à fait du même monde. Naomi était la tenante du titre et la numéro un mondiale. Coco avait 15 ans. L'USTA avait accordé une wild-card à la jeune pousse, qu'elle avait justifiée en atteignant le troisième tour. Mais là, tout avait été trop grand pour elle : le court, le stade, son adversaire. Balayée 6-3, 6-0, elle n'avait pas fait le poids.
Cette soirée est pourtant restée dans toutes les mémoires, pour la scène qui a suivi la rencontre. La jeune Gauff, en larmes, submergée par trop de choses, et Osaka venant la réconforter, lui parler et sécher ses larmes. Elles avaient pourtant fini par pleurer toutes les deux. "Naomi m'a demandé de rester, mais je ne voulais pas parce que je savais que j'allais pleurer tout le temps, avait alors soufflé l'adolescente floridienne. C'était génial et je vais beaucoup apprendre de ce match". En prenant la parole, Osaka avait elle-même eu ses premiers mots étranglés par l'émotion. "Je ne suis pas un mentor. Vous avez élevé une immense joueuse. Coco, tu es géniale", lança-t-elle à l'adresse du clan de Gauff.
Les liens entre les Osaka et les Gauff ne dataient pas d'hier. "Mon père et son père se connaissent depuis pas mal de temps maintenant, rappelait alors l'Américaine, et sa maman est une des personnes les plus gentilles qui existent. Toute la famille de Naomi est super." Miss Gauff avait 12 ans lorsqu'elle l'a rencontrée pour la première fois Naomi Osaka, pas bien vieille non plus à l'époque. "C'était à Miami, et comme nos pères discutaient ensemble régulièrement, Naomi m'a proposé de m'entraîner avec elle, selon Gauff. J'avais 12 ans. J'avais réussi à garder la balle dans le court (sourire). Elle se préparait pour un tournoi, donc il ne fallait pas que je fasse n'importe quoi."
Jouer à nouveau contre elle, pour moi, c'est un sentiment assez spécial
Six ans plus tard, chacune a vécu. Naomi Osaka a mis le tennis entre parenthèses, fondé une famille, eu un enfant, avant de revenir aux affaires. Coco Gauff a confirmé toutes les promesses de son enfance. Elles se sont croisées à plusieurs reprises depuis, mais ce duel initial demeure le plus marquant. "Nous avions vécu un moment très spécial dont beaucoup de gens se souviennent", confiait la Nippone samedi après sa qualification pour les huitièmes de finale, avant d'ajouter : "Honnêtement, en ce qui me concerne, le match dont je me souviens le plus, c'est notre dernier, à Pékin. J'avais le sentiment de très bien jouer et j'avais été malchanceuse. J'ai hâte de la retrouver." C'était à l'automne 2024 et Osaka avait dû abandonner à un set partout.
Que lui reste-t-il de 2019 ? Le partage des émotions, oui, mais du match, pas grand-chose. "Je me souviens quand même m'être dit qu'elle était déjà très forte et qu'elle allait devenir une très grande joueuse de tennis. Je ne m'étais pas trompé, dit-elle dans un éclat de rire. L'affronter à nouveau ici six ans après, est-ce que ça me fait prendre un coup de vieux ? Je ne sais pas, mais pour être sincère, à ce stade de ma vie, jouer à nouveau contre elle, pour moi, oui, c'est un sentiment assez spécial."
"Il va y avoir un parfum de déjà vu, avec un résultat différent à la fin, je l'espère", sourit Coco Gauff en retour. Mais ce n'est pas une adversaire comme une autre pour elle, convient-elle : "Naomi et moi, nous ne sommes pas super proches, mais nous avons un rapport très amical à chaque fois que l'on se voit. Je l'ai soutenu de loin dans tout ce qu'elle a pu faire fans sa carrière ou dans sa vie."
Du Ashe 2019 au Ashe 2025, elle a changé, grandi, évolué. "C'était un moment difficile pour moi, parce qu'il y avait une 'hype' énorme autour de ce match, dit la numéro 3 mondiale. Je m'étais mis beaucoup trop de pression." Cette fois encore, l'attente est réelle, l'excitation aussi. Mais elle connait tout ça. Dans l'approche du blockbuster, plus personne n'a d'ascendant sur l'autre. Et sur le court ?
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